AE • Chapitre 04 – Comment un élève modèle comme Chen Jingshen pourrait-il sortir avec quelqu’un si tôt ?
by Ruyi ♡La réunion de classe n’avait duré qu’une quarantaine de minutes.
Quand la sonnerie sonna enfin la fin du cours, Zhuang Fangqin l’ignora complètement et poursuivit :
« D’ici deux jours, je vais réorganiser le plan de la classe. Ceux qui ont des remarques ou des préférences pourront venir m’en parler en privé, dans mon bureau. Quant aux délégués, on garde les mêmes qu’avant… »
C’est à ce moment là qu’une silhouette apparut à la porte de la salle.
Zhuang Fangqin leva les yeux et croisa le regard de Hu Pang et ils se comprirent aussitôt sans dire un mot.
« Très bien, la réunion est terminée. Que les délégués de chaque matière* ramassent les devoirs de vacances d’hiver. »
(N/T : En Chine, les « délégués de chaque matière » (科代表, kē dàibiǎo) sont des élèves choisis au sein d’une classe pour représenter et assister l’enseignant dans une matière spécifique (mathématiques, chinois, anglais, etc.).
Ces délégués ont plusieurs responsabilités (cliquez pour ouvrir) :
- Collecter et distribuer les devoirs pour leur matière.
- Aider à organiser les cours, par exemple en préparant le matériel ou en rappelant les consignes.
- Servir d’intermédiaire entre les élèves et le professeur, en transmettant les questions ou les remarques.
- Parfois, aider leurs camarades à réviser ou à comprendre la leçon, surtout s’ils font partie des meilleurs élèves.
À peine le mot « terminée » fut-il prononcé que la tête de Yu Fan bascula d’un coup vers le bas—
« Yu Fan, j’ai à te parler, » lança Zhuang Fangqin d’un ton glacial. « Attends-moi dans la salle des professeurs. J’arrive, mais je dois d’abord m’entretenir avec le directeur Hu. »
« … »
Comme la réunion venait à peine de se terminer, la salle des professeurs était encore vide.
Sur le bureau de Zhuang Fangqin, une pile de cahiers était entassée d’un côté, et de l’autre se trouvaient un ordinateur et divers supports pédagogiques. Il ne restait qu’un petit espace libre au centre.
De la fenêtre entrouverte s’engouffra un courant d’air frais agréable et reposant.
Yu Fan fixa un instant cette zone vide, puis s’y affala sans hésiter et s’endormit.
« Tu t’habitues à ta nouvelle classe ? »
« En*. »
(N/T : Le son chinois « 嗯 » (ńg ou ǹg) ne se traduit pas toujours simplement par « oui ». Il s’agit davantage d’un son d’affirmation que d’un véritable mot, pouvant exprimer l’accord, l’hésitation ou la compréhension selon le contexte.)
« Le rythme est bien plus lent que dans la classe 1. Continue de faire des exercices, ne te laisse pas tirer vers le bas. »
« En. »
« Ta mère est très inquiète à ce sujet. Elle m’a même appelée ce matin. Je lui ai dit que cette réorganisation des classes n’était qu’une mesure temporaire. Quand les choses se seront calmées, l’école réajustera. »
Yu Fan, les yeux toujours clos, attendit longtemps… Mais le « en » morne et mécanique ne vint jamais.
Il releva la tête de ses bras, l’air agacé d’avoir été tiré de sa sieste, et jeta un coup d’œil par-dessus la pile de cahiers.
Quand il vit qui se tenait là, ses yeux se plissèrent légèrement.
Il compte me coller aux basques jusqu’à quand ?
Chen Jingshen se tenait debout, face au bureau de son ancienne prof principale, qu’il écoutait en silence.
Yu Fan bougea à peine. Avec trois bureaux et un panneau de séparation entre eux, l’autre côté ne remarqua pas sa présence.
« Mais ta mère reste inquiète. Elle m’a même demandé de voir s’il était possible de te transférer dans une meilleure classe. Celle où tu es actuellement… »
« Pas besoin. » coupa-t-il enfin.
La prof hésita :
« Mais ta mère… »
« Ce sont toutes des classes normales. Ça ne changera rien. »
Le ton du garçon était froid. Les paupières à moitié closes, il continua de fixer le sol.
La tête appuyée contre sa main, Yu Fan observait la scène d’un air indifférent, comme s’il assistait à une pièce de théâtre.
« Tu viens à peine d’arriver, alors tu ne le sais peut-être pas encore, » reprit l’ancienne prof, d’un ton hésitant, « mais même si ce sont toutes des classes normales, la classe 7… A vraiment une mauvaise réputation. Leur moyenne est toujours en bas du classement. En discipline, c’est pareil. Il y a même plusieurs élèves difficiles. L’un d’eux s’appelle Yu Fan — tu l’as sûrement déjà croisé, c’est celui qui lit souvent ses lettres d’excuses pendant les levées de drapeau. La préoccupation de ta mère est légitime… Elle veut simplement le meilleur pour toi… »
Clac
Le bruit d’un stylo tombé au sol coupa sa phrase.
Elle s’interrompit aussitôt. Tous deux tournèrent la tête vers l’origine du bruit.
Yu Fan s’était penché pour ramasser son stylo et, en se redressant, il croisa leur regard.
En l’apercevant, les épaules de Chen Jingshen, légèrement crispées jusque-là, se détendirent aussitôt. Il retrouva son expression impassible et silencieuse.
La prof resta figée, la bouche entrouverte.
Son regard glissa sur les pansements qui parsemaient le visage de Yu Fan, et elle se rappela les rumeurs qui circulaient à son sujet — notamment celle où il aurait frappé un professeur. Un frisson glacé lui parcourut l’échine. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver sa voix :
« Tu… »
« Je trouve que vous avez raison », répondit Yu Fan.
« Hein ? »
Avant qu’elle ait le temps de réagir, il enchaîna :
« Je suis effectivement un danger public. Il ne faudrait surtout pas que je traumatise vos meilleurs élèves. Franchement, le mieux, ce serait qu’il change de classe. »
« Qui est un danger public ? ! Qui veut changer de classe ? ! »
La voix de Zhuang Fangqin résonna depuis l’entrée. Lorsqu’elle vit la scène, elle s’écria :
« Yu Fan ! Qui t’a permis de t’asseoir à ma place ? Je t’ai convoqué pour que tu viennes dormir, c’est ça ? Tu veux que je t’installe un lit dans la salle, pendant qu’on y est ? ! »
L’autre professeur resta sans voix : « … »
Yu Fan lui repondit sans ciller : « Je ne dormais pas. »
« Ah non ? Et ces marques sur ta joue, c’est qui qui te les a faites ? »
Zhuang Fangqin posa ses affaires sur le bureau.
« Tu comptes te lever, ou tu veux que je reste debout pendant que monsieur se prélasse tranquillement ? »
Yu Fan claqua la langue, traîna des pieds pour se lever et se mis sur le côté.
Chen Jingshen détourna le regard :
« Professeur, je ne veux pas changer de classe. S’il n’y a rien d’autre, je vais retourner en classe. »
La prof de l’ancienne classe 1 reprit ses esprits, mais n’eut pas le temps de répondre qu’il s’était déjà retourné et avait quitté la pièce sans un mot de plus.
Peut-être gênée, elle quitta à son tour le bureau une trentaine de secondes plus tard, les bras chargés de documents.
Il ne restait plus que deux personnes dans la pièce.
Zhuang Fangqin n’avait sans doute pas tout entendu, mais à en juger par la scène, elle avait compris l’essentiel.
« Regarde-moi ça… Tu viens de ruiner l’image de notre classe. » Elle attrapa sa bouteille isotherme et but une gorgée.
« Allez, raconte : ton visage, qu’est-ce que tu t’es fait ? »
« Je suis tombé. »
« Tu peux raconter ce genre de mensonges au CPE*, tiens. » Elle le fixa, les bras croisés.
« Tu t’es encore battu, pas vrai ? »
Yu Fan se contenta de regarder par la fenêtre, sans répondre.
« Combien de fois t’ai-je dit que tu étais encore un élève ? » s’agaça Zhuang Fangqin. « Arrête d’aller te frotter à tous les caïds du coin, et occupe-toi de choses de ton âge ! »
Le garçon restait là, l’air désinvolte*, comme si rien ne pouvait l’atteindre.
(N/T : La phrase exacte est → il affichait l’attitude d’un « porc mort qui ne craint pas l’eau bouillante. L’expression « 死猪不怕开水烫 » (sǐ zhū bù pà kāishuǐ tàng, littéralement « un porc mort ne craint pas l’eau bouillante ») est une métaphore qui décrit une personne effrontée, insouciante, imperméable aux reproches ou à la honte, voire même insolente.)
Furieuse, elle avala une nouvelle gorgée d’eau chaude*.
(N/T : En Chine, il est courant de boire de l’eau chaude ou tiède au quotidien, même en dehors des repas. On lui attribue des vertus pour la santé et la digestion, contrairement à l’eau froide, considérée comme mauvaise pour l’organisme.)
« Et puis, le CPE* m’a dit tout à l’heure que tu as menacé un nouveau avec un couteau hier, devant le lycée. C’est quoi encore cette histoire ? »
(N/T : Le terme chinois « 教导主任 » (jiàodǎo zhǔrèn) est un poste spécifique du système scolaire en Chine. Il se traduit littéralement par « directeur de l’enseignement » ou « responsable de l’éducation ». Concrètement, c’est la personne qui gère la discipline, le suivi et l’encadrement des élèves, ainsi qu’une partie des aFfaires éducatives.
En France, la fonction la plus proche serait celle de CPE (Conseiller Principal d’Éducation), qui s’occupe de la vie scolaire, de la discipline et du suivi des élèves. J’ai donc choisi d’utiliser CPE dans la traduction, car ce terme parlera immédiatement à un lecteur francophone et reflète le rôle du personnage sans qu’il soit nécessaire de donner une longue explication.)
(Note de Ruyi : Je pense qu’il parle de Hu Pang, qui était censé être le directeur adjoint. Cependant, je pense que « CPE » est plus approprié. Et vous, qu’en pensez-vous ?)
Yu Fan répondit d’un ton plat :
« S’il est si doué pour inventer des histoires, il devrait écrire des livres. »
« Ce livre-là, » répliqua-t-elle en désignant un manuel sur son bureau, « c’est justement un cours de maths que le directeur Hu a lui-même rédigé. »
Yu Fan garda le silence.
Après un long moment, il reprit, d’une voix égale :
« Je l’ai pas menacé. J’ai juste ramassé le couteau. Je connais même pas ce type. »
« On trouve des couteaux par terre, maintenant ? »
Zhuang Fangqin jeta un coup d’œil à sa poche.
« Il est où, ce couteau ? »
« À la maison. Il me sert à couper des légumes. »
« … »
Elle le fixa longuement, puis se détendit un peu.
Après tout ce temps à gérer cette classe, elle avait appris à cerner ses élèves. Et à voir son attitude, il n’avait pas l’air de mentir. Cela dit, ce matin, pendant la cérémonie, il n’avait pas vraiment accueilli le nouveau à bras ouverts non plus.
« Bon… Je vais te croire cette fois-ci. » Son ton resta néamoins sec. « Le semestre a commencé : as-tu un plan de travail ? »
« Réciter la table de multiplication. »
« Continue comme ça et je vais finir à l’hôpital à cause d’un infarctus. »
Elle leva les yeux au ciel, ouvrit un tiroir et sortit un tout nouveau livre d’exercices.
« Je suis allée l’acheter spécialement pour toi. Les exercices sont simples, les explications plutôt claires. Fais-les. Si tu ne comprends pas quelque chose, viens me voir. »
Yu Fan observa la couverture un moment, ravala le « ne gaspillez pas votre argent » qui lui brûlait les lèvres, et lâcha seulement un :
« Oh. »
Alors qu’il franchissait la porte, Zhuang Fangqin le rappela :
« Et au fait… Les élèves qui ont été transférés sont tous très bons. Prends-les comme modèles, au lieu de chercher la bagarre. »
« Ne vous inquiétez pas, » répondit Yu Fan sans même se retourner. « J’ai une allergie aux élèves brillants. S’ils s’approchent d’un centimètre, je recule d’un mètre. Je veillerai à instaurer un climat de paix pour les nouveaux. »
Le premier cours du semestre était celui de sport, celui-là même que Yu Fan avait purement et simplement séché.
Au rez-de-chaussée du pavillon des sciences, les toilettes étaient envahies par la fumée. Aucun surveillant à l’horizon, et « Gros Tigre », le CPE qui patrouillait d’habitude, était en réunion. Quelques garçons s’étaient installés là, sûrs d’eux, pour fumer en bande.
« Ces abrutis du bahut d’à côté n’osent jamais nous affronter en face. Ims npus font que des coups bas… Faudrait qu’on aille leur rendre une petite visite un de ces jours. »
« Ils sont trop drôles, sérieux. Fallait qu’ils tombent sur le plus cinglé de notre école, aussi… »
« J’y étais, moi ! Mon pote les a dégommés en un coup chacun, ils se tordaient tous par terre. » Wang Lu’an se tourna vers celui à côté de lui. « Pas vrai, frérot ? »
« Fous-moi la paix. »
Yu Fan avait récupéré une chaise dans une salle vide et s’était vautré dessus, les jambes croisées, concentré sur son jeu mobile dans une main, une clope dans l’autre.
« Parlez de vos conneries entre vous. Me mêlez pas à ça. »
« Putain… » lâcha un gars accroupi à droite, les yeux rivés sur le classement de l’appli scolaire.
« Pourquoi on se tape encore des nouveaux en deuxième année ? Et en plus, quatre d’un coup ! Je suis passé de 57 à 61 ! »
Wang Lu’an éclata de rire.
« Tu étais dernier de toute façon, que ce soit 57 ou 61, ça change rien. »
« Ferme-la. » Le gars lui souffla sa fumée à la tronche, puis se leva.
« La cloche va sonner. On va jouer au basket ? »
Tous écrasèrent leurs clopes et dispersèrent l’odeur comme des habitués.
Voyant que Yu Fan ne bougeait pas, l’un d’eux lança :
« Tu viens, Yu Fan ? »
« Nan, j’suis en pleine partie. »
Wang Lu’an déclara aussitôt :
« Alors moi non plus, je reste. »
Les autres se tirèrent en traînant les pieds.
Yu Fan, affalé sur sa chaise, enchaînait les kills dans son jeu quand un bruit de clavier finit par lui taper sur les nerfs.
Wang Lu’an avait cette sale manie : il adorait entendre les touches de son téléphone quand il tapotait, et c’était insupportable.
Yu Fan mit son jeu en pause et se tourna vers lui :
« T’écris un télégramme ou quoi ? »
« Je tchate, » répondit Wang Lu’an. « Je demande des infos sur Chen Jingshen. »
« Hein ? » Yu Fan leva un sourcil.
« Pourquoi tu veux savoir des trucs sur lui ? »
« Bah, à ton avis ? Ce gars, c’est le numéro un. Faut que je voie s’il est cool, histoire de gratter un peu d’aide aux contrôles ou pour les devoirs. »
Yu Fan, pas franchement intéressé, lui lâcha juste un « Ah ».
Quelques instants plus tard, Wang Lu’an posa son téléphone et soupira.
Il venait de discuter avec un pote qui, lui aussi, avait été dans la classe 1. L’autre avait répondu sans hésiter : c’est mort.
Le premier de la classe était réputé pour être froid et peu loquace. Son apparence glaciale collait parfaitement à sa personnalité. Il pouvait bien t’aider sur deux ou trois exercices si tu les lui apportais, mais il ne fallait pas en attendre davantage. Même obtenir dix phrases de suite de sa part, c’était déjà beaucoup.
« Ah, et mon pote m’a aussi dit que Chen Jingshen venait d’une famille assez aisée, » ajouta Wang Lu’an. « À la dernière réunion parents-profs, sa mère… Rien que de la voir rentrée, son style… C’était du grand spectacle. Hé, au fait, ta blessure à la main, elle guérit assez vite, non ? »
Yu Fan tourna légèrement son poignet.
Ce genre de plaie guérissait vite. La veille, à peine était-il rentré, qu’une croûte s’était déjà formée.
Il fixa un moment la blessure et, sans trop savoir pourquoi, eut soudain une envie irrépressible de la gratter.
Si je gratte, ça va se rouvrir. Ça va saigner, puis s’infecter, et finir par s’enflammer.
Il leva l’autre main pour effleurer la croûte, mais quelqu’un le frappa plusieurs fois à l’épaule.
Il sursauta et sortit de ses pensées avant de grogner sèchement :
« Tu veux crever ou quoi ? »
« Mais non, putain, regarde dehors ! » souffla Wang Lu’an. « J’te jure, faut jamais parler des gens dans leur dos… C’est pas Chen Jingshen, là-bas ? »
Yu Fan tourna machinalement la tête vers la fenêtre.
Même sans voir son visage, rien qu’à sa veste d’hiver* verte et blanche, propre et impeccablement repassée, il sut tout de suite de qui il s’agissait.
(N/T : En Chine, les lycéens portent généralement un uniforme scolaire standardisé, souvent constitué d’un survêtement aux couleurs de l’école, avec un pantalon ample et une veste zippée ornée du logo de l’établissement. Ce type d’uniforme, conçu pour être pratique et confortable, est porté aussi bien en classe que pour les activités sportives. Selon la saison, la tenue varie : en été, les élèves portent souvent un polo ou un t-shirt léger assorti d’un pantalon ou d’un short, tandis qu’en hiver, ils enfilent un survêtement épais ou une veste doublée, parfois avec des couches supplémentaires en dessous pour se protéger du froid.)
Sous cet angle, on ne distinguait que la silhouette élancée et bien droite de Chen Jingshen.
Devant lui se tenait une fille.
Wang Lu’an plissa les yeux.
« La fille à côté de lui… C’est pas Zhang Xianjing ? »
Dans la classe 7 de seconde, deux cas désespérés faisaient vivre un enfer à leur professeure principale, Zhuang Fangqin : Yu Fan… Et Zhang Xianjing.
Contrairement à ce que son prénom pouvait laisser croire, Zhang Xianjing* avait les cheveux teints et permanentés depuis la seconde. Elle fumait, séchait les cours, et avait déjà mis une raclée à pas mal de mecs, au point d’en faire pleurer plus d’un. Très jolie, elle avait attiré pas mal de garçons à ses débuts, mais sa réputation s’était vite répandue, et la plupart avaient fini par la fuir.
(N/T : Le nom « Zhang Xianjing » (章娴静) est ironique par rapport à son caractère. En chinois, « 娴静 » (xiánjìng) signifie « gracieuse, posée et tranquille », une image de douceur et de retenue féminine.)
« Qu’est-ce qu’ils foutent… » marmonna Wang Lu’an.
À peine avait-il fini sa phrase que Zhang Xianjing fit un pas vers Chen Jingshen. Ses boucles brillantes ondulèrent doucement dans le vent.
« Hé, c’est bien toi, Chen Jingshen ? » lui lança-t-elle avec un sourire éclatant qui illumina son visage. « Tu me plais bien. Tu veux sortir avec moi ? »
Yu Fan sentit sa paupière tressauter. Il se leva, prêt à partir.
Wang Lu’an le retint aussitôt par le bras.
« Tu vas où ? Attends au moins de voir comment ça va se terminer ! »
« Je m’en tape. »
« Vas-y, reste ! » insista Wang Lu’an. « Tu trouves pas que Zhang Xianjing débloque complètement ? Comment un élève modèle comme Chen Jingshen pourrait-il sortir avec quelqu’un si tôt ? »
Yu Fan repensa à la lettre rose.
Tu serais peut-être surpris…
(Note de Ruyi : J’ai pensé qu’il serait pertinent d’expliquer le titre pour clôturer ce chapitre, car il n’est pas assez clair de mon point de vue, même si j’ai fait de mon mieux de rester fidèle au titre d’origine. Dans le contexte chinois, les relations amoureuses au lycée sont souvent perçues comme inappropriées ou prématurées. Le titre — « Comment un élève modèle comme Chen Jingshen pourrait-il sortir avec quelqu’un si tôt ? » — reflète cette mentalité. Il exprime à la fois la surprise et la désapprobation face à l’idée qu’un élève exemplaire puisse avoir une relation amoureuse « trop jeune », avant d’avoir atteint la stabilité attendue d’un étudiant universitaire. Le terme « si tôt » ne fait pas référence à l’âge, mais à la précocité sentimentale perçue comme un manquement à l’idéal de l’élève sérieux, dont les priorités devraient être exclusivement tournées vers les études.)
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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