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HL • Chapitre 15
by Ruyi ♡Après plusieurs jours de grisaille, le ciel de Tóng Ān s’était enfin dégagé ce matin.
Le soleil éclatant baignait chaque recoin de cette ancienne cité aux bâtiments majestueux qui étaient parsemés çà et là, tout en mettant en valeur sa sérénité, son élégance et sa grandeur. Même le petit jardin au bord du pont de Yuèlóng, où Lù Cāng séjournait temporairement, paraissait plus raffiné et gracieux que jamais.
« Lù Dàgē*, tu es prêt ? »
(N/T : « Dàgē » (大哥) signifie littéralement « grand frère », mais peut aussi s’utiliser quand on s’adresse à un aîné ou un chef.)
Assis dans le salon, le visage illuminé d’un sourire, Xí Zhēn interpella Lù Cāng, qui était en train de s’habiller dans la chambre d’à côté.
« Oui, on y va. », lui répondit Lù Cāng en sortant précipitamment, tout en nouant la ceinture de sa veste.
Aujourd’hui avait lieu la sixième épreuve du Tournoi des Héros. S’il remportait ce combat, il pourrait enfin se libérer définitivement de l’obsession maladive de Jìng et retourner à Hángzhōu pour mener la vie de chef de montagne qui lui manquait tant.
À sa grande surprise, Xí Zhēn — ce charmant jeune homme qu’il n’avait rencontré que la veille — était venu dès l’aube pour l’accompagner à la compétition. Cette attention inattendue fit naître une petite joie dans le cœur de Lù Cāng.
Naturellement tendu à l’approche d’un événement aussi décisif pour son avenir, il appréciait de ne pas avoir à l’affronter seul. La présence de Xí Zhēn allégeait un peu la pression qui pesait sur ses épaules.
« Lù Dàgē… »
Le jeune homme lui adressa un sourire éclatant, à la fois candide et attendrissant.
Bien plus mignon qu’un certain taré… Pensa Lù Cāng en silence, tandis qu’ils prirent ensemble le chemin qui menait vers le site du tournoi, qui se trouvait à l’est de Tóng Ān.
« Lù Dàgē, je vais rejoindre mon group. Bonne chance ! »
Arrivés devant l’entrée, Xí Zhēn lui fit un signe de la main, son visage rayonnant d’un sourire lumineux, avant de s’éloigner vers l’estrade assignée à son équipe.
Lù Cāng répondit d’un petit sourire, leva la main à son tour, puis avança d’un pas décidé vers son propre terrain de combat.
À peine y avait-il mis les pieds, que des roulements de tambours assourdissants, des acclamations et des cris d’encouragement retentirent de toute part. L’ambiance y semblait bien plus animée qu’ailleurs.
Il se fraya un chemin jusqu’au premier rang et leva les yeux. Sur la scène se tenait fièrement un homme d’âge mûr, droit comme un chêne. À ses pieds gisait un jeune combattant, du sang coulant au coin de ses lèvres — celui-ci avait manifestement été vaincu lors de l’échange précédent.
« Vainqueur de ce tour : Luó Dōngxiá, représentant de l’école Tiān Nán*. »
(N/T : Concernant l’école Tiān Nán (天南门, Tiān Nán mén) : le caractère 门 (mén) signifie littéralement « porte », mais dans le contexte des arts martiaux, il sert à désigner une petite secte ou une école de kung-fu. C’est généralement une organisation de base, sans grande influence. À titre de comparaison :
- 门 (mén) → une école/secte mineure, assez basique.
- 帮 (bāng) → un gang ou une bande (souvent de voleurs ou brigands).
- 派 (pài) → une école ou un courant prestigieux, souvent ancien et respecté (par exemple, les célèbres nonnes d’Emei sont appelées 峨嵋派, Éméi pài).
Pour simplifier, j’utiliserai le terme « secte » pour traduire ces différents mots, même si leur poids hiérarchique diffère dans l’univers des arts martiaux.)
La voix du juge résonna, claire et implacable. Luó Dōngxiá* esquissa un sourire empreint d’arrogance, visiblement satisfait de sa victoire. Il balaya la foule du regard, avant de poser dans l’espace de quelques secondes glaciales, sur Lù Cāng — un regard pesant, presque suffocant, qui sembla durer une éternité.
(N/T : Le nom Luó Dōngxiá (罗东侠) peut paraître ironique car Dōng (东) signifie « Est » et Xiá (侠) désigne un « héros (chevaleresque) » ce qui donne littéralement « le héros de l’Est » alors que l’homme est loin d’être chevaleresque.)
Puis, comme si de rien n’était, il détourna la tête, sauta souplement de l’estrade et se dirigea vers l’aire de repos.
Le tournoi se poursuivit, et bientôt, ce fut au tour de Lù Cāng.
Son premier adversaire se montra un peu coriace, mais manifestement moins habile que lui. Lù Cāng l’emporta comme prévu, puis descendit de l’estrade.
En s’épongeant le front, il songea : Encore une victoire, et je serai parmi les cent premiers… Je pourrai enfin me débarrasser de ce taré.
Bien que fatigué, son corps se remplit à nouveau d’énergie. Il serra les poings, bien décidé à remporter la prochaine manche.
« … Prochain match : Luó Dōngxiá de l’école Tiān Nán contre Lù Cāng de l’école Cāngyīng… »
En entendant son nom, Lù Cāng se leva aussitôt, tandis que l’homme d’âge mûr sautait déjà sur l’estrade.
Celui-ci le détailla de haut en bas, puis éclata de rire :
« Cāngyíngmén* ? L’école des Mouches ? Voilà donc le grand Lù Cāng de l’école des Mouches ! Hahaha ! »
(N/T : Cāng Yīng (苍鹰) est un nom de secte inventé par Lù Cāng. Il a simplement ajouté son propre nom Cāng (苍, qui signifie « bleu profond ») au mot Yīng (鹰, « aigle »), puisqu’il ne vient d’aucune secte particulière mais malheureusement, le mot « mouche » en chinois, Cāng Yíng (苍蝇), se prononce exactement de la même façon, ce qui rend le nom assez ironique… Le pauvre mdr)
Les rires fusèrent dans la foule.
Il faut dire que « Cāngyīngmén » — l’école du Faucon — était un nom que Lù Cāng avait inventé à la hâte… Ce retournement le mit dans l’embarras.
Se forçant à garder son calme, il le salua poliment :
« Je suis Lù Cāng. Dàxiá*, je vous prie de me faire l’honneur de vos conseils. »
(N/T : Le terme Dàxiá (大侠) signifie littéralement « grand héros » ou « homme chevaleresque ». Ici, Lù Cāng appelle ainsi Luó Dōngxiá par respect, d’autant plus que celui-ci est son aîné. En français, on pourrait traduire cela par « monsieur » ou « chevalier (enfin je crois) », mais j’ai préféré conserver Dàxiá pour garder la nuance culturelle et l’authenticité du terme.)
Sans plus de cérémonie, il dégaina son épée et attaqua.
Luó Dōngxiá éclata de rire, esquiva avec légèreté son attaque avant de dégainer à son tour, et visa droit entre les sourcils de Lù Cāng.
Celui-ci fronça les sourcils. On reconnaît tout de suite un maître à ses gestes.
Luó Dōngxiá était effectivement plus fort que lui. Pas de beaucoup, mais assez pour lui compliquer la tâche.
Ça va être rude… Mais peu importe. Je dois gagner, coûte que coûte.
Résolu, Lù Cāng donna tout ce qu’il avait et utilisa toutes ses techniques.
Pendant ce temps, derrière un fin rideau au sommet du pavillon, se tenait l’homme à l’origine de ce tournoi : l’empereur Jìngzōng, Xuānyuán Jìng.
Il observait la scène d’un air grave.
« Qui as-tu envoyé ? »
Demanda-t-il à son général Mu Yue, debout derrière lui.
« Qui as-tu envoyé ? » demanda-t-il à son général Mù Yuè, qui se tenait derrière lui.
« Comme Votre Majesté l’a ordonné : Mon choix s’est porté sur Luó Dōngxiá, dont le kung-fu est légèrement supérieur à celui de Lù Cāng. C’est un homme du Nán Chǎng*, mais personne ne connaît sa véritable identité. » , lui répondit Mu Yue avec respect. Bien qu’il désapprouvât cette obsession de Jìng pour son petit « jouet », il n’osait pas contester son autorité.
(N/T : Nán Chǎng (南厂, Cour du Sud) — Dans l’histoire chinoise, il existait une Cour de l’Est (et une Cour de l’Ouest uniquement durant la dynastie Ming), qui étaient des organisations spéciales, comparables à une sorte de police secrète ou d’agence de renseignement (un peu comme le FBI). L’autrice a sans doute inventé la Cour du Sud pour ne pas empiéter directement sur l’histoire officielle.)
Jìng acquiesça doucement, les yeux rivés sur le duel. Lù Cāng semblait céder sous les assauts répétés de Luó Dōngxiá. Un léger sourire apparut sur ses lèvres.
Lù Cāng, les dents serrées, luttait pour se sortir de cette situation. Mais son adversaire, tel un chat qui jouait avec une souris, le dominait complètement.
Quelle poisse ! Il a fallu que je tombe sur un tel adversaire… J’ai envie de pleurer.
Si je perds…
Si je perds, je serai coincé pour toujours dans cette foutue maison, à attendre que ce salaud vienne encore me tourmenter…
Le visage ruisselant de sueur, Lù Cāng serrait les dents. Ses bras tremblaient, mais il refusait de lâcher prise, et lutta de toutes ses forces pour contenir les assauts de son adversaire.
Soudain, une lueur froide passa dans les yeux de Luó Dōngxiá. D’un bond, il changea brusquement de posture et s’élança ; de son épée jaillit, une toile argentée qui se referma sur Lù Cāng.
Oh non… C’est sa botte secrète !
Il comprit que son adversaire voulait en finir rapidement. Pris de panique, sans savoir d’où lui venait cette force, son corps se mit à bouger de lui-même… Son bras leva l’épée, comme si une force inconnue s’en était emparée.
… Protège et guide le souffle vital, laisse le qi s’écouler librement… Pivote l’épée —
C’est alors que le souvenir de cet après-midi dans le jardin lui revint à l’esprit… Cette main qui avait guidé la sienne…
Comme frappé par la foudre, Lù Cāng exécuta inconsciemment la technique que Jìng lui avait enseignée.
Sa lame fendit la toile d’acier avec une puissance inouïe. En un instant, tout était terminé.
Il eut un cri. Le bras droit de Luó Dōngxiá fut transpercé par une onde tranchante, qui lui fit lâcher son épée, qui tomba lourdement au sol.
Un silence de mort s’abattit sur la foule. Personne n’avait compris comment Lù Cāng avait renversé la situation alors qu’il était si proche défaite.
Le visage du juge devint livide. Celui de Luó Dōngxiá aussi.
« … Le vainqueur de ce combat… Est… Lù Cāng… »
La voix du juge tremblait, incrédule. Après tout, cette rencontre avait été soigneusement orchestrée. Mais personne n’avait prévu ce dénouement.
— Derrière le rideau —
Un éclat froid traversa les yeux acérés de Jìng. Pourtant, il éclata soudainement de rire, un rire éclatant, ou l’on ne pouvait déceler la moindre trace de découragement.
« Majesté, j’ai mal jugé la situation, l’homme que j’ai choisi n’a pas su être à la hauteur de vos attentes… Veuillez me punir comme il se doit… »
Mù Yuè sentit un frisson glacial lui parcourir l’échine en l’entendant rire ainsi. Pris de panique, il se jeta à genoux pour implorer son pardon.
Mais Jìng secoua lentement la tête.
« Alors… Comment comptes-tu punir Luó Dōngxiá ? »
Avec le tempérament de Jìng, cet homme risquait fort d’y laisser la vie. Pas étonnant que son visage soit plus pâle qu’un fantôme… Pensa Mù Yuè en secouant la tête intérieurement.
« Laisse tomber. »
Encore une réaction inattendue. Mù Yuè leva les yeux, stupéfait et vit un sourire éclatant illuminer le visage de Jìng.
« Il est tombé sous mes coups… Ce n’est pas une injustice. »
« Ah… » Mù Yuè resta interdit, tandis que Jìng, d’un pas léger, quitta le corridor, ne lui laissant que la vision fugace de son dos gracieux.
Jìng sortit seul de la tour fortement gardée et se fondit dans la foule.
De loin, deux regards emplis d’émotions, comme guidés par une intuition silencieuse, se croisèrent dans les airs —
En fixant ces yeux d’une beauté indescriptible, une lueur fière traversa le regard de Lù Cāng.
Désormais, je ne suis plus lié par toi. J’ai retrouvé ma liberté. Son regard exprimait clairement ce qu’il ressentait.
Voyant cette fierté mêlée de soulagement, un sourire à la fois élégant et diabolique effleura les lèvres de Jìng. En un éclair, il franchit la foule agitée et se planta devant Lù Cāng.
« Félicitations. »
Son sourire semblait si sincère que Lù Cāng ne savait pas s’il était sincère… Ou s’il faisait semblant.
« … Attends-moi chez toi… » souffla Jìng, avant que Lù Cāng n’ait pu répondre.
Celui-ci ouvrit la bouche, mais une voix l’interpella derrière lui. En se retournant, il aperçut Xí Zhēn, rayonnant de joie.
« Grand frère Lù, tu as gagné ? Félicitations ! »
Toujours aussi adorable, Xí Zhēn bondissait presque d’excitation. Mais Lù Cāng n’avait pas le cœur à lui répondre. Lorsqu’il se retourna de nouveau… La silhouette gracieuse avait disparu. Devant lui, il n’y avait plus que la foule agitée, qui ondulait comme une mer humaine.
« Grand frère, tu cherches quelqu’un ? » demanda Xí Zhēn, intrigué.
« Non… Ce n’est rien… » répondit Lù Cāng, en secouant la tête pour dissimuler sa confusion.
Tu penses vraiment pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement ?
Au loin, au-delà de la foule, sur la grande route, un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de Jìng.
Il marchait lentement, sans se presser, vers le pont Yuèlóng — en direction de cette petite cour baignée de leur désir à lui et à Lù Cāng, où chaque recoin portait encore leurs traces.
Ce ne fut qu’après un long dîner, où il dut se dépêtrer de l’enthousiasme débordant de Xí Zhēn, que Lù Cāng regagna sa résidence temporaire, le corps fatigué. Mais en poussant la porte de sa chambre, il le vit — Jìng était assis sur le bord du lit, appuyé nonchalamment sur un coude, parfaitement décontracté.
Les rideaux brodés de fleurs de prunier rehaussaient la délicatesse de ses traits et si beaux qu’ils en coupaient le souffle.
« Tu es rentré ? »
En entendant ses pas, Jìng se tourna, se leva avec élégance et s’approcha lentement.
« Tu as gagné… Tu es presque libre… »
Il portait une robe vert d’eau très pâle, qui accentuait encore plus l’élégance de son corps. Un sourire doux, presque irréel, illuminait son visage tandis qu’il avançait vers Lù Cāng.
L’aura invisible que dégageait Jìng, combinée à sa propre fatigue, fit que Lù Cāng s’affala involontairement sur la chaise près de la fenêtre.
Il avait cru que Jìng userait de mille stratagèmes pour le retenir… Mais il semblait tenir parole. Lù Cāng resta figé, ne sachant pas comment réagir.
« Voici l’antidote du Bìxiāo*. »
(N/T : Bìxiāo (碧宵) fait référence à la drogue qu’il lui a donnée.)
Jìng plongea la main dans ses vêtements et en sortit une pilule rouge vif.
Lù Cāng resta immobile, les yeux fixés sur Jìng, tandis que ce dernier s’approchait de lui. Il continua à avancer jusqu’à s’arrêter juste devant lui… Et lui sourit.
Un sourire irréel, d’une beauté divine. Mais à l’instant où il le vit, le cœur de Lù Cāng se serra violemment, comme frappé par un marteau.
Je peux… Vraiment partir ?
Je peux vraiment ne plus être l’esclave sexuel de cet homme… Et enfin poursuivre mon propre bonheur ?
Il avait du mal à croire à cette chance inespérée. Pourtant, derrière son incrédulité, une sensation étrange lui tordait les entrailles. Son cœur débordait d’émotions si confuses qu’il en perdait ses repères.
« Quoi ? Tu es tellement content que tu ne sais plus parler ? »
Fidèle à ses habitudes, Jìng se mit à le taquiner d’un ton moqueur.
« Tsk… Dis pas de bêtises. Donne-moi l’antidote. »
Lù Cāng réprima tant bien que mal le tumulte qui l’envahissait, mais retrouva bien vite son sérieux et lui tendit la main.
Mais Jìng recula soudainement, si bien que sa main ne saisit que du vide.
« Qu’est-ce que tu fais ? » grogna-t-il, agacé… Juste à temps pour voir Jìng porter la pilule à sa propre bouche.
« Tu… »
Lù Cāng aurait dû s’en douter. Jìng n’était pas homme à céder quelque chose sans rien en retour. Même s’il s’y attendait, il ne pouvait que bouillir de rage devant une telle ruse.
« Si tu la veux… Viens donc la chercher toi-même. »
Avec la pilule dans la bouche, Jìng parlait d’une voix légèrement étouffée, mais Lù Cāng comprit parfaitement ce qu’il insinuait.
« Espèce de… ! »
Ils avaient déjà partagé les expériences les plus intimes ensemble, et pourtant, Lù Cāng sentit son visage s’empourprer de colère et de honte devant une telle audace.
« Alors tu n’en veux plus ? »
Jìng fit mine de se détourner, mais Lù Cāng l’empoigna aussitôt par les épaules.
Merde. Tu as déjà pris mon corps… Alors qu’est-ce qu’un baiser de plus peut bien changer ?
Il serra les dents, rapprocha brutalement son visage et plaqua ses lèvres sur celles de Jìng.
La douceur de ces lèvres mêlée à son parfum subtil fit frissonner Lù Cāng. Il sentit son cœur vaciller l’espace d’un instant, mais il se reprit vite et se força à rester lucide.
Ne faiblis pas…
Jìng avait gardé ses beaux yeux brillants grands ouverts, tandis qu’il observait l’expression troublée de Lù Cāng.
Mais il était malicieux et refusait d’ouvrir la bouche.
Lù Cāng serra les dents, fit glisser le bout de sa langue pour forcer l’ouverture de cette bouche récalcitrante.
Jìng resta impassible et se contenta de savourer la frustration de son adversaire. Il laissa les lèvres irritées de Lù Cāng glisser sur les siennes.
« Je ne joue plus… »
Honteux de s’être humilié pour rien, Lù Cāng voulut se retirer. Mais c’est alors que Jìng entrouvrit ses lèvres ; sa langue douce vint s’enrouler autour de la sienne, la taquina et l’attira plus profondément dans sa bouche…
« Tu… »
Pris au piège, Lù Cāng sentit ses genoux faiblir. Ses protestations s’évanouirent sous les mouvements habiles de la langue de Jìng.
Peu à peu, son aura le domina et il fut repoussé sur la chaise. Puis de plus en plus audacieux, Jìng s’avança entre ses jambes, le tint fermement et prit avidement possession de sa bouche. Il fit alors lentement couler le médicament qui avait fondu dans sa bouche dans celle de Lù Cāng.
La bouche entrouverte, le regard flou et hébété, Lù Cāng se laissa faire, tandis que son visage devenait écarlate à cause du manque d’air.
La légère amertume qui se répandit dans la bouche de Lù Cāng à mesure que leurs langues s’entremêlaient, lui rappela subitement le but initial de ce baiser – ce n’était qu’au départ qu’un moyen d’obtenir l’antidote. Mais ça avait basculé en un long baiser chargé de désir.
Sentant le corps de Jìng, pressé contre le sien, devenir de plus en plus brûlant à mesure que le baiser s’intensifiait, Lù Cāng eut un mauvais pressentiment et se tordit pour tenter de se libérer de l’étreinte de Jìng – mais celui-ci le retint fermement et l’empêcha de bouger.
« C’est la dernière fois… Tu ne veux même pas m’accorder ça ? »
La voix de Jìng s’était faite si douce qu’elle n’était presque plus qu’un murmure. Il plongeait ses yeux dans ceux de Lù Cāng, et celui-ci crut y percevoir, l’espace d’un instant, une ombre de tristesse.
Après tout, cela faisait plusieurs mois qu’ils partageaient cette intimité… Malgré lui, Lù Cāng sentit son cœur faiblir.
Il ne répondit rien, mais son corps se débattit moins violemment.
Aussi intelligent qu’il l’était, Jìng ne manqua pas de percevoir ce changement subtil. De nouveau, il scella ses lèvres sur celles de Lù Cāng, tandis que sa main impatiente s’insinuait dans l’ouverture de sa robe…
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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