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    1. Chaque matin, appelez pour vérifier s’il est réveillé avant de lui apporter le petit-déjeuner dans sa chambre. Pour les autres repas, veuillez simplement répondre à ses demandes.
    1. En dehors du cas mentionné au point 1, il est strictement interdit d’entrer dans la chambre de Chase Miller. Si nécessaire, demander l’autorisation par téléphone.
    2. Ne lui adressez jamais la parole en premier. Ne répondez pas à ses questions.
    3. Sauf en cas de nécessité absolue liée à sa sécurité, il est interdit de s’approcher à moins de cinq mètres de lui.
    4. Ne marchez pas derrière lui.
    5. Ne marchez pas devant lui.
    6. Voir l’annexe pour plus de détails.

    Josh tenait une fourchette dans une main et froissait la feuille de l’autre. Les annexes comptaient presque cinq pages de précisions. On leur avait dit de les lire et de les retenir, mais même leur chef, Mark, était incapable de tout mémoriser.

    « Putain, il est malade ou quoi ? Je n’ai pas fait d’études parce que je déteste lire… »

    Henry jeta rageusement les papiers qu’on venait de lui distribuer. Personne ne fit de commentaire. Mais dès le lendemain, après avoir dû se faire recoudre le front pour avoir reçu le téléphone que Chase lui avait balancé en pleine tête… Il apprit toutes les consignes par cœur en une nuit. Désormais, personne ne les connaissait mieux que lui. La règle qu’il avait enfreinte ? Ne pas s’approcher à moins de cinq mètres de lui.

    « Je ne faisais que de marché, bordel ! »

    Henry fulminait, mais c’était vrai : le chemin qu’il avait pris tenait bien en compte ce fameux périmètre. Tous devaient vivre sur les nerfs et supporter un stress constant, à cause des clauses absurdes de leur contrat.

    « On est des domestiques, ou quoi ? Pourquoi faut-il lui apporter à manger à chaque fois ? »

    À cette réplique d’Isaac, Mark répondit avec une grimace :

    « Tu veux qu’il crève de faim ? Regarde un peu la maison : pas une seule femme de chambres, ni de servante en vue, rien. Apparemment, toutes celles qu’ils ont engagées avant ont fini par démissionner. Elles étaient incapables de supporter son caractère. Tu croyais quoi ? Si on est là, c’est bien parce qu’il n’y a plus personne d’autre… »

    Bien qu’en colère, il ne pouvait pas le contredire.

    Mark ajouta, à l’attention du reste de l’équipe qui était restée silencieuse jusque-là :

    « On a encore de la chance qu’il ne nous demande pas de cuisiner. La bouffe est livrée tous les deux jours : ce qu’on a à faire, c’est de la lui apporter, point. Ce n’est pas la mer à boire… »

    Aussi ridicule soit-elle, la clause sur les repas paraissait presque anodine face au reste. Chase Miller, à lui seul, représentait une véritable calamité. En une semaine à peine, Seth s’était plaint de perdre ses cheveux, Isaac avait perdu sept kilos, et Henry s’était retrouvé avec le front recousu.

    Josh, lui, avait réussi à éviter les ennuis jusqu’à présent, mais il savait que l’explosion pouvait survenir n’importe quand. Après tout, c’était lui qui s’était fait battre en premier. Il relisait souvent les documents et s’efforçait d’en retenir les moindres détails.

    Est-ce que c’était déjà comme ça avant ?

    Il fronça les sourcils. Il lui semblait qu’il y avait plus de consignes qu’il y a quelques années. Impossible de s’en souvenir avec précision, mais elles n’étaient sûrement pas rédigées de façon aussi stricte et détaillée.

    À force d’être traité comme un roi, ce fichu star devient de plus en plus insupportable…

    Josh eut un sourire amer. Peu importe. Tant que ce boulot se termine vite… Mais dans les faits, même pas un mois ne s’était écoulé.

    « Ugh… »

    Josh poussa un long soupir en s’affalant sur la table. Tout à coup, Pete lui manqua terriblement. Peut-être était-il en train de faire la sieste… Et si je demandais qu’on le réveille ? Non… Mauvaise idée.

    Déjà nerveux, il appuya sur le bouton du téléphone. Quand la tonalité laissa place à une petite voix familière, le nom de l’enfant lui échappa dans un cri rempli soulagement.

    — « Pete ! »

    — « Papa ? »

    L’enfant reconnut immédiatement sa voix et s’écria de joie. Josh dut se retenir de toutes ses forces pour ne pas sauter dans le premier avion pour rentrer chez lui et le serrer dans ses bras.

    — « Oui, Pete. Comment tu vas ? »

    — « Papa… Oui… Papa ! » répondit-il, la voix tremblante d’excitation. « Tu viens me voir ? »

    À cette question, Josh sentit la tristesse lui étreindre la gorge. Il serra et desserra les poings à plusieurs reprises pour garder contenance.

    — « Je… Je ne sais pas. Et ta grand-mère, elle va bien ? Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? »

    La voix de Pete se fit plus douce, presque déçue.

    — « Ce matin… J’ai mangé des œufs brouillés… Mais mamie a mis des haricots. »

    — « Oh… Je vois… »

    Josh eut un petit sourire attendri, même si le cœur n’y était pas.

    — « Tu es un bon garçon, Pete, et pour grandir, il faut tout manger. »

    — « Comme papa ? »

    — « Encore plus grand que papa. »

    — « Ouah ! » s’exclama-t-il, émerveillé. « Alors je serai aussi grand que M. Mark ? »

    — « Plus grand encore. »

    — « Ouah… » répéta-t-il, avant que son ton ne s’assombrisse. « Mais… Je n’aime pas les haricots. »

    — « Papa viendra tous les vaincre. »

    — « Tu dois les faire disparaître pour de bon. »

    — « Promis, je les éliminerai tous. »

    La voix pétillante de Pete avait le don de balayer toute l’anxiété de Josh. Il resta encore un moment, à l’écouter raconter tout et n’importe quoi tout en ponctuant ses phrases de petits rires et d’acquiescements.

    — « Josh. »

    Seth venait d’entrer.

    Josh releva la tête ; Seth désigna l’extérieur d’un geste du pouce par-dessus son épaule.

    — « C’est ton tour. »

    L’heure de la ronde avait sonné. Josh n’avait plus le choix : il fallait raccrocher.

    — « Pete, embrasse grand-mère pour moi… »

    — « Papa, tu viens quand ? »

    Juste avant qu’il ne mette fin à l’appel, l’enfant insista de nouveau. Josh dut mentir.

    — « Si tu manges tous tes haricots et tes carottes, alors on se verra vite. »

    — « Vraiment ? »

    — « Vraiment. »

    — « Alors je mangerai tout ! Et je serai sage. »

    — « Oui, Pete. Papa viendra bientôt. » Lui promit-il, puis il lui envoya un baiser à travers le combiné — smack — avant de raccrocher.

    Il se retourna vers Seth, qui était resté là à l’observer, et lui lança :

    « Quoi ? »

    « Cet enfant est si spécial que ça ? » lui demanda Seth, intrigué.

    Seth vivait depuis plusieurs années avec sa compagne, mais ils n’étaient ni mariés ni n’avaient d’enfants. Josh se contenta de sourire et lui donna une petite tape sur l’épaule.

    « Quand tu en auras un, tu comprendras. »

    Seth haussa les épaules, peu convaincu.

    Josh se leva, quitta la pièce et se dirigea vers l’extérieur pour faire le tour de la propriété, du manoir et des dépendances, comme à son habitude.

    Rien n’était plus simple que d’assurer la sécurité du manoir… Du moment que Chase ne mettait pas le nez dehors. Bien que la paie fût excellente, il y avait un seul problème : il était difficile de trouver quelqu’un prêt à faire ce boulot.

    Josh, lui, était reconnaissant d’avoir décroché ce poste… Mais cela lui laissait un goût amer.

    Il balaya du regard les alentours de l’immense propriété. Derrière le manoir, qui abritait douze chambres, s’étendait une plage privée, accessible directement par un élégant escalier en colimaçon qui menait jusqu’au sable doré. Comme à son habitude, il ne s’y attarda pas trop puisqu’elle était toujours vide et se dirigea vers le jardin.

    Contrairement à la façade impeccable de la demeure, l’arrière n’avait rien d’exceptionnel.

    Seul un hélicoptère trônait sur la vaste aire d’atterrissage — bien que Josh ne l’eût jamais vu en service. Il passa devant la salle de sport, le terrain de basket et même la salle de jeux : tous aussi déserts les uns que les autres.
    Seul un silence pesant régnait.

    … Et puis il le vit.

    Chase, allongé sur un transat au bord d’une grande piscine, se prélassait sous le soleil. Il n’arborait que des lunettes de soleil et un minuscule short de bain. Plus détendu que jamais, sa poitrine se soulevait et s’abaissait avec lenteur, comme s’il dormait.

    Soudain, Josh sentit une sorte de picotement dans la tête et recula instinctivement d’un pas. Chase n’avait pas encore remarqué sa présence. Ce ne fut qu’après s’être dissimulé derrière un arbre que Josh réalisa : je suis en train de me cacher là…

    Il n’avait plus qu’une option : filer discrètement sans se faire voir, plutôt que de risquer une nouvelle altercation.
    Discrètement, il vérifia si Chase était toujours là.

    Malheureusement.

    Et en même temps, cette vision lui donna un coup au moral.

    Pourquoi faut-il qu’il soit pile poil le genre de personne que j’aime physiquement ?

    C’était l’incarnation parfaite de son idéal… Ou presque. Le véritable problème, ce n’était même pas que Chase soit un homme, mais qu’il ait un caractère de merde.

    Josh aurait préféré que son tempérament soit humain — pas celui d’un chien enragé.

    Alors qu’il songeait sérieusement à combien coûterait une statue de cire à son effigie, Chase se redressa brusquement. Josh se replia aussitôt et retint sa respiration, comme à l’époque de l’armée. Il se rappela même ce collègue qui lui avait appris cette technique dans les moments critiques.

    Tiens… Ça fait des années que je n’ai pas vu Dan. Il doit sûrement encore vivre dans cet État*…

    Il était encore perdu dans ses pensées lorsqu’un grand « plouf » retentit derrière lui. Josh se figea, mais ne bougea pas. Il resta immobile, tout en regardant autour de lui.

    Évidemment, c’est lui qui vient de sauter. Parfait… S’il se met à nager, je pourrai m’éclipser.

    Pourtant, contre toute attente, le silence revint.

    Josh tendit l’oreille, les muscles crispés. Aucun signe, aucun bruit suspect. Il finit par risquer un coup d’œil. Une drôle de sensation lui serra l’estomac.

    Hein ?

    Sans même s’en rendre compte, il se redressa. Chase avait disparu.

    Qu’est-ce que…

    Il se mit à courir sur l’herbe, tout en retenant son souffle. À part l’écho de l’eau, rien. Il leva les yeux vers le transat : vide.

    Et puis il le vit.

    Chase était entièrement immergé dans la piscine. On aurait pu croire à une simple plongée, mais l’homme ne bougeait pas d’un millimètre. Sa posture — son visage tourné vers le fond, inerte — Josh la reconnaissait. Il l’avait déjà vue, du temps où il avait brièvement travaillé comme maître-nageur.

    C’était la position de quelqu’un sur le point de se noyer.

    « Monsieur Miller ! », s’écria Josh, mais il n’eut aucune réponse.

    Il l’appela une nouvelle fois, cette fois convaincu que Chase avait perdu connaissance. Il n’eut pas le temps de songer aux interdictions inscrites dans le contrat — Une erreur et vous mourrez — que son corps se mit en action avant même que son esprit ne puisse se décider.

    Il plongea donc dans la piscine, sans même retirer ses chaussures.

    Jusque-là, Chase était resté immobile. Peut-être avait-il heurté le fond en plongeant. Josh se mit à imaginer le pire tout en l’attrapant et en le tirant vers lui. Alors qu’il essayait de lui sortir la tête de l’eau, Chase ouvrit soudainement les yeux. Leurs regards se croisèrent sans prévenir et Josh battit des paupières, pris au dépourvu.

    Il… Ne se noyait pas ?

    À vue de nez, il avait été sous l’eau près d’une minute. Et s’il était là avant que Josh ne le repère, cela faisait sans doute bien plus longtemps. Pourtant, il ne montrait aucun signe d’essoufflement. Josh, qui tenait toujours sa tête, vit Chase froncer les sourcils, l’air franchement contrarié. Pris de panique, il le lâcha.

    « Pardon… J-Je suis vraiment désolé… »

    Chase ne répondit pas. Il se contenta de le fixer, ce qui rendit Josh encore plus mal à l’aise. Celui-ci repoussa ses cheveux mouillés et onduler en arrière, tout en cherchant quoi dire. Ses vêtements trempés commençaient à peser lourd et il se dit qu’il valait mieux sortir.

    « Euh… Je vais vous laisser, alors. »

    Chase plissa les yeux et lui adressa un sourire énigmatique, que Josh fut incapable d’interpréter.

    Je peux y aller ?

    Alors qu’il hésitait, Chase ouvrit la bouche :

    « Tu veux vraiment mourir, cette fois ? »

    « Hein ? »

    Josh n’eut pas le temps de comprendre qu’une main s’abattit sur lui. En une seconde, sa tête fut enfoncée sous l’eau.

    « … ! »

    Dans un grand bruit, l’eau éclaboussa violemment tout autour d’eux. Josh avala une gorgée d’eau tout en se débattant. Les rayons du soleil californien, réfractés par la surface, lui brûlaient les yeux. Mais plus dangereux encore était la main de Chase qui l’enfonçait vers le fond.

    Chase dépassait le mètre quatre-vingt et, s’il paraissait mince dans son costume parfaitement taillé, il avait une force insoupçonnable. Josh, plus petit et persuadé qu’il avait moins de muscle, ne comprenait pas d’où lui venait cette puissance effrayante. Il sentait qu’à ce rythme, il allait se noyer et, bien qu’il se débattît, il n’arrivait tout simplement pas à se libérer.

    Il tendit la main, désespéré. Si je ne le fais pas lâcher, il va me tuer. À bout de souffle, il parvint à agripper le poignet de Chase et pressa de toutes ses forces. Celui-ci finit par céder.

    « Pffoua ! »

    Josh jaillit hors de l’eau et tenta de fuir, mais ses mouvements étaient lourds. Chase le rattrapa par les cheveux et l’entraîna de nouveau sous la surface. L’air lui manquait et ses poumons semblaient prêts à éclater. La panique l’envahit : il veut vraiment me tuer. L’image de Pete lui traversa l’esprit et, pétrifié par la peur, il serra le poignet de Chase avec une force surhumaine. Celui-ci finit par le relâcher.

    Profitant de l’ouverture, Josh remonta précipitamment. Grâce à la lumière du soleil et à l’eau limpide, il pouvait clairement voir Chase avancer vers lui. Il prit la fuite à toute vitesse, nageant plus vite qu’il n’ait jamais nagé jusqu’au bord. Ce n’est qu’une fois hissé sur la margelle qu’il sentit un semblant de sécurité.

    « Ouuh… Ouuh… »

    Il cracha plusieurs gorgées d’eau et reprit ses esprits. Ses forces l’avaient abandonné, comme s’il venait de revenir d’entre les morts. En reprenant son souffle, il jeta un coup d’œil derrière lui : Chase était toujours dans l’eau, immobile, et n’essayait même plus de le suivre. Josh soupira longuement, puis, encore essoufflé, réussit à lui dire :

    « C’est quoi ton problème ? Tu es fou ? ! »

    Chase, impassible, esquissa un sourire.

    « Tu as touché mon corps sans permission. »

    « … ! »

    Josh serra les dents pour retenir une insulte. Il leva un poing gonflé de colère et finit par éclater :

    « Je croyais que tu te noyais et que t’allais crever ! »

    « Je ne t’ai pas demandé de m’aider. »

    « Alors pourquoi tu as engagé des gardes du corps ? Meurs tout seul, espèce de taré ! »

    Malgré les cris, Chase resta d’un calme déconcertant, tout en repoussant ses mèches trempées d’un geste lent.

    « Ce n’est pas si facile de mourir. Il y a toujours des empêcheurs… Comme toi. »

    « Ah, donc tu m’as engagé pour que je t’empêche de mourir ? »

    Le visage de Chase se figea, mais Josh n’y prêta aucune attention. Il frappa un arbre de toutes ses forces.

    « Si tu veux crever, fais-le là où personne te verra ! Comme ça, t’es sûr de réussir ! Putain de malade ! »

    Après un dernier : « Connard ! », Josh se détourna et s’éloigna. Ses chaussures étaient restées dans l’eau ; il traversa la pelouse en chaussettes détrempées. Laissant un Chase silencieux derrière lui.

    Il serra les dents et continua de marcher, se jurant de partir le plus loin possible… Jusqu’à l’autre bout du monde s’il le fallait.


    « Je t’ai dit de faire attention à toi, oui ou non ? »

    Mark explosa de colère dès qu’il aperçut Josh, trempé jusqu’aux os.

    Isaac s’approcha, l’air inquiet.

    « Ça va ? Tu n’es pas blessé ? »

    Josh se contenta d’acquiescer en silence. Il avait avalé tant d’eau qu’il se sentait nauséeux. Quand il recracha à nouveau un mélange d’eau et de sucs gastriques, Isaac eut le réflexe de lui tendre une poubelle.

    « Merci. »

    Tout en essuyant sa bouche d’un revers de main, Josh parvint à le remercier, tandis qu’Isaac, le visage toujours sombre, lui murmura que ce n’était rien. Seth, qui l’observait s’essuyer les cheveux avec la serviette que quelqu’un lui avait apportée, prit la parole :

    « C’était marqué dans le contrat qu’on pouvait frapper un garde du corps ? Je ne me rappelle pas d’avoir lu ça.

    Seth était de ceux qui avaient décortiqué le contrat, mot par mot.

    Mark lui répondit avec un haussement d’épaules : « C’est écrit que tout incident qui surviendrait pendant la mission sera de notre responsabilité. »

    « Ah. »

    Seth laissa échapper un soupir. Josh se demanda si ce qui venait de lui arriver entrait vraiment dans cette catégorie, mais il savait qu’avec l’avocat de Chase Miller, on trouverait toujours un moyen de minimiser ou de détourner sa plainte. J’aurais jamais dû signer ce foutu contrat.

    La même pensée traversa l’esprit de tout le monde quand Henry entra dans la pièce.

    « Mais qu’est-ce que tu as encore foutu pour te faire défoncer comme ça ? »

    Personne ne répondit ; ils se contentèrent de cliquer de la langue. Henry esquissa un sourire en coin et se laissa tomber sur une chaise.

    « Chacun doit savoir se protéger. Si on est payés aussi cher, ce n’est pas pour rien. »

    Cette fois, les regards se tournèrent vers lui. Il semblait étrangement de bonne humeur. Isaac demanda à voix basse :

    « … Tu as gagné de l’argent ? »

    Henry ricana et sortit de sa poche arrière plusieurs billets de cent dollars.

    « Aujourd’hui, les cartes me collaient à la main. »

    Mark toussota pour ramener l’attention à lui.

    « C’est important. C’est au sujet du planning de « C ». »

    L’atmosphère se fit plus sérieuse. Mark balaya l’assemblée du regard avant de continuer :

    « Il sortira la semaine prochaine. »

    « On va devoir l’accompagner dehors ? »

    Seth répéta la question, et Mark répondit en se frottant le front, visiblement agacé :

    « Oui. Ce n’est pas un rendez-vous improvisé, c’était prévu : il doit aller faire des essayages pour un film. »

    Josh se souvenait vaguement en avoir entendu parler. Un long-métrage à gros budget, adapté d’une série de romans très populaires, avec une fanbase impressionnante. Initialement pressenti pour jouer le héros, Chase avait finalement été choisi pour incarner l’antihéros ennemi.

    « Ça veut dire qu’il va falloir redoubler de vigilance… » murmura Seth, et tout le monde approuva.

    Dans le manoir, il y avait des caméras et divers systèmes de sécurité, mais dehors, il faudrait tout couvrir eux-mêmes. Et le plus gros problème restait Chase Miller. Ceux qui avaient déjà été témoins de ses frasques en frémissaient d’avance.

    « Il paraît qu’il y a eu un incident récemment », reprit Mark.

    « L’assaillant appartenait à un groupe religieux hostile aux Alphas dominants. La cible était Keith Pittman. »

    « Le directeur de P Entertainment ? »

    Pittman, producteur du film de Chase et Alpha dominant, était aussi celui qui avait décidé de le reléguer du rôle principal à celui d’antihéros.

    Mark hocha la tête.

    « Ça veut dire que « C » pourrait être menacé. Et il y a aussi cette rumeur selon laquelle des fans auraient fait irruption dans un studio de télévision il n’y a pas longtemps… »

    Isaac proposa, hésitant : « … On devrait peut-être prévoir une formation en bloc ? »

    Henry se redressa aussitôt, la mâchoire serrée.

    « Ferme-la, crétin. »

    La remarque était rude, mais Josh comprenait qu’Isaac manquait parfois de tact. Il ne dit rien, pas plus que Seth. Mark poussa un soupir et conclut :

    « On va former deux équipes : l’une pour la protection rapprochée de Chase, l’autre pour sécuriser le périmètre. »

    « Je m’occupe du périmètre », déclara Josh aussitôt, de peur de laisser passer l’occasion.

    Mark acquiesça et répartit les rôles : lui-même, Isaac et Josh seraient l’équipe de reconnaissance ; Seth et Henry, la garde rapprochée.

    « Mark, tu te fous de moi ? ! » protesta Henry.

    Personne ne releva. Quelqu’un devait bien s’en charger, et tout le monde savait que tant que ce n’était pas eux, ça leur convenait. Finalement, Henry accepta la mission, le visage sombre et les lèvres pincées.


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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