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HL • Chapitre 06
by Ruyi ♡Les matinées à Tóng’ān n’étaient pas si différentes de celle d’Hángzhōu.
L’auberge qu’il avait choisie était située juste à côté d’une rue très fréquentée. Lù Cāng, qui s’était réveillé tôt le matin, s’était très vite habitué à la prospérité de cette cité impériale de Dà tóng.
Tout en se frottant ses yeux fatigués, Lù Cāng s’habilla avec les quelques vêtements qu’il avait et alla se mettre devant une fenêtre qui donnait directement sur la rue en contrebas où se trouvait un marché. Les rues étaient bondées, avec de nombreuses femmes qui étaient venues tôt pour faire leurs courses et des marchands qui déposaient leurs paniers remplis de légumes devant leurs étals, attirant les clients en criant dans un dialecte nordique* que Lù Cāng comprenait à peine.
(N/T : Dialectes chinois – Pour ceux qui ne le savent pas, il existe de nombreux dialectes en Chine, ce qui peut rendre la communication complexe entre les habitants de différentes régions.)
La forte fragrance des petits-déjeuners, préparés dans un étal de l’autre côté de la rue, venaient lui chatouiller les narines vague après vague.
Cependant, cette scène de vie quotidienne ensoleillée et joyeuse était incapable de remonter le moral d’un Lù Cāng dont la poitrine était remplie jusqu’au sommet de sombres pensées.
Hier, dans une petite maison située dans une ville inconnue, a eu lieu un contact physique qu’il ne pourrait que décrire comme cruelle, entre lui et le bel homme dont il ne connaissait pas le nom complet. De manière plus crue, Lù Cāng s’est, pour la deuxième fois, fait xxx* par le même homme…
(N/T : C’est une censure présente dans l’œuvre originale. Même si, à ce stade, je me demande bien ce qu’elle essaie encore de censurer.)
C’est en effet hallucinant que des choses improbables, comme celui-ci, n’arrivait toujours qu’à lui, un souverain hors-la-loi largement reconnu dans tout le sud de Wǔlín*. Il n’est donc pas surprenant que Lù Cāng, avec une aussi haute estime de lui-même, ait du mal à accepter la situation.
(N/T : Wǔlín (武林) désigne littéralement le « monde des arts martiaux ». C’est un terme utilisé dans les romans wuxia pour désigner la société parallèle des pratiquants d’arts martiaux, avec ses propres règles, factions et hiérarchies. « Dans tout le sud de Wulin » signifie donc dans la partie sud de cette communauté martiale fictive.)
Même s’il avait du mal à accepter la situation, il n’avait pas le courage de partir sur un coup de tête vers Hangzhou, située à mille milles* d’ici, sur un simple élan d’héroïsme. Il devait un minimum s’assurer que la drogue que cet homme avait utilisée sur lui était bel et bien ce qu’il prétendait être.
(N/T : Un mile équivaut à environ 1,60934 km. Je vous laisse faire le calcul… )
Il plongea sa main dans les plis de ses vêtements, quand celle-ci rentra en contact avec la boîte richement ornée qui contenait la pilule. Ce serait peut-être mieux s’il essayait le médicament…
Et si tout ça était faux… ?
Plus il y pensait, plus il se disait qu’il y avait de fortes chances que ce soit le cas. Une étincelle d’espoir s’éveilla dans le cœur de Lù Cāng. Après avoir repensé aux comportements de l’étrange bel homme, il est possible que celui-ci ait utilisé une simple pilule comme leurre.
Rien que de penser à comment il tremblait sous l’effet de la drogue, alors que cet homme sans vergogne se cachait quelque part, probablement en train de se moquer de lui, fit monter en lui une colère dominante, submergeant toutes ses pensées.
Il faut que tu te calmes… Calme-toi… , se répéta-t-il comme un mantra, tandis qu’il prit sa décision :
Il serait judicieux de trouver un chien et d’essayer la drogue sur lui. Si c’est faux, tant mieux pour moi ; je pourrais rapidement m’échapper de cet endroit dépréciatif et retourner à la montagne.
Après avoir pris sa décision, il n’hésita plus. Il termina rapidement sa routine matinale puis quitta précipitamment l’auberge pour trouver le cobaye idéal sur lequel il allait tester la drogue.
C’est seulement après avoir déambulé dans les rues de Tóng’ān que Lù Cāng réalisa que son plan infaillible, n’était pas si infaillible que ça. Malgré la grandeur de Tóng’ān, il était rare de voir des chiens dans les rues. Les deux seuls chiens qu’il avait aperçus étaient en laisse, se faisant promener par des serviteurs. Bien qu’il soit confiant dans sa capacité à gérer ces roturiers sans compétence en arts martiaux, dérober des chiens à des gens en plein jour était quelque chose que sa fierté ne pouvait tout simplement pas accepter.
Après avoir tourné en rond, sans but, il finit par céder à l’impatience. Il interpella un vieil homme au hasard qui se promenait.
« Monsieur, pouvez-vous me dire pourquoi, bien que Tóng’ān soit si vaste, je ne vois ni chats, ni chiens ? »
Le vieil homme scruta Lù Cāng, puis lui demanda, « J’ai l’impression que vous n’êtes pas d’ici, jeune homme. »
« Je suis arrivé hier d’Hángzhōu. »
“Alors, ça s’explique… Le mois dernier, l’empereur a émis un décret. Pour des raisons d’hygiène à Tóng’ān, les familles qui n’ont pas de serviteurs dédiés aux soins des chiens n’ont pas le droit d’en élever un… ” À en juger par l’expression du vieil homme, celui-ci semblait être en accord avec le décret de l’Empereur Jìng Zōng.
« Quoi ? », s’exclama Lù Cāng, ne pouvant plus se contenir. Son âme tourmentée, qui à ce stade était trop fragile pour supporter ces attaques répétées.
Après avoir dit au revoir au vieil homme, il retourna à l’auberge, la tête baissée et désespéré. Il soupira face à toute la malchance qu’il subissait.
Alors qu’il passait dans une étroite ruelle, ses yeux se posèrent soudainement sur une boule de poil, d’un brun-roux cannelle…
N’est-ce… N’est-ce pas ce qu’il cherchait depuis ce matin ? ! Un chien, qui de plus avait une belle fourrure. Celle-ci était douce et brillante. Ça se voyait que ce n’était pas un chien errant. Le fait qu’il soit sans surveillance est un vrai miracle. Ces yeux s’illuminèrent, et son visage se remplit de joie.
C’était trop parfait ! !
Dans un élan de joie assez sauvage, il se jeta directement sur le chien. Bien qu’on pourrait considérer ce chien comme menaçant, qu’aurait-il pu faire face au kung-fu de Lù Cāng ? En seulement deux, trois mouvements, le chien fut capturé. Il le souleva comme un sac à patate et l’emmena vers l’auberge.
Ne pensant qu’à sa propre poire, Lù Cāng ne fit donc pas attention à ce qui se trouvait autour de lui. La maison devant laquelle il avait « récupéré » le chien était délimité par d’énormes murs et sur le fronton* était suspendu une grande bannière dorée sur laquelle était écrit « La Résidence Ducale de Tóngxīn*. »
(N/T : Le terme chinois « 同心王府 » pourrait littéralement se traduire par « Manoir du roi Tongxin » ou « Résidence princière de Tongxin ». Cependant, dans le contexte des titres de noblesse chinois, le mot « 王府 » désigne souvent la résidence d’un prince ou d’un duc. Ainsi, « Résidence ducale » est une traduction plus précise que « Le manoir du Duke Tongxin », qui place maladroitement « Duke » comme prénom ou surnom. Le sens le plus juste serait donc « Résidence ducale de Tongxin ».)
(N/T : Un fronton est une partie décorative et architecturale souvent située au sommet de la façade principale d’un bâtiment, généralement au-dessus de l’entrée. Il s’agit d’une structure triangulaire ou en forme de demi-cercle qui surmonte un portique, une porte ou une fenêtre.)
En effet, ce chien bien aimé, nommé Fúqī, appartenait justement aux résidents de ce manoir. Le résident en question était un homme riche, puissant et « au-dessus de tous les autres* », n’était nulle autre que le frère royal de l’empereur actuel.
(N/T : 「一人之下,万人之上 – « Yī rén zhī xià, wàn rén zhī shàng »」- En chinois signifie littéralement « En dessous d’une personne, au-dessus de dix mille personnes ». Cette phrase est généralement utilisée pour désigner une position de pouvoir dans le gouvernement qui est au-dessus de tous les autres, à l’exception de l’empereur lui-même.)
Comptant sur le fait que personne n’avait le courage de toucher le chien de la famille Tóngxīn, le serviteur en charge de celui-ci l’avait laissé se balader librement. Malheureusement, le chien fut simplement « ramassé » par un Lù Cāng qui venait tout juste d’arriver en ville. Pour lui, le chien était une bénédiction du ciel…
Bien sûr, les gens autour de lui reconnurent le chien royal des Tóngxīn. Ainsi, en voyant Lù Cāng se promener dans les rues avec Fúqī sous le bras, il eut des curieux qui allèrent à toutes jambes rapporter les faits au manoir ducal et ça en quête d’une récompense.
Ne sachant rien de tout ça, Lù Cāng continua sa route jusqu’à l’auberge avec sa « bénédiction ». Arrivé, il se dirigea directement vers sa chambre et il s’y enferma.
Lù Cāng attacha rapidement le chien sur la table, puis fourra un morceau de tissu dans la gueule de l’animal, qui s’était à ce moment-là mis à aboyer frénétiquement. Il se frotta les mains, satisfait, tout en regardant le chien se débattre comme un forcené. « Ah, mon cher toutou, je n’ai vraiment pas envie de faire ça. Tout ceci est de la faute de ce foutu Jing Xi… »
Il sortit la pilule vert émeraude de ses vêtements, puis il s’approcha du chien…
Avertissement
Ce passage contient de la maltraitance animalière. Pour ceux que cela pourrait déranger, je vous recommande de sauter cette partie et de reprendre la lecture plus bas. Je mettrai en gras là où vous pourriez reprendre.
Le chien, sentant qu’il lui voulait du mal, prit peur. Mais à ce moment-là, Lù Cāng ne ressentit aucune peine pour l’animal dans son cœur. Il prit une grande inspiration avant d’enfoncer la pilule à l’intérieur du chien qui se mit à gémir…
Il eut de la résistance au début. La petitesse du « canal » du chien n’était pas faite pour être pénétrée par des doigts humains. Mais comme il était allé trop loin, il était trop tard pour faire marche arrière. Il saisit le courage qu’il lui restait et prit une autre inspiration avant d’enfoncer davantage son doigt.
Lù Cāng sentit le chien trembler en dessous de lui. S’il ne lui avait pas muselé, il serait probablement en train d’aboyer comme si le ciel lui tombait dessus. Lù Cāng sentit la bille lui monter en bouche, il avait l’impression d’avoir avalé un truc pourri. Tout ceci le mettait mal à l’aise.
« Sois maudit, je veux que tu crèves ! Je te hais du plus profond de mon âme. Tu m’as poussé à faire ceci ! » Non seulement les grands yeux du chien étaient remplis de larmes, à cause de la douleur qu’il lui faisait subir, mais Lù Cāng était aussi au bord des larmes.
Pourquoi… Mais pourquoi… ? En vingt-et-un ans de vie, Lù Cāng n’a qu’entendu des acclamations et des éloges. Depuis le jour où il a commis le plus grand vol de tout Jiāngnán. À ses dix-huit ans, il est devenu un célèbre « hors-la-loi* » aux yeux du public. Malgré tout ce palmarès, que faisait-il ici ? Et pourquoi faisait-il tout ça à ce pauvre chien ? !
(N/T : Lu Cang incarne le concept chinois du héros hors-la-loi, similaire à Robin des Bois, où les personnes du « jiānghú » (artistes martiaux) dévalisent les riches et aident les pauvres. Bien qu’il s’engage dans des activités considérées comme illégales, cela ne fait pas de lui une personne purement « mauvaise », car sa complexité réside dans l’ambiguïté de ses actions et motivations.)
Il bouillonnait de colère face à la situation dans laquelle il se trouvait. Poussé par la colère, il enfonça son doigt plus loin. Sentant la pilule fondre, il se dépêcha de retirer son doigt. Quelle drogue étrange, aussi étrange que son propriétaire… Elle fond dès qu’elle est bien placée !
Mais, à l’instant suivant, le visage de Lù Cāng perdit toute couleur : le doigt qu’il avait enfoncé avec peine à l’intérieur du chien… Était coincé.
Les entrailles abusées du chien, qui avait atteint leur limite, se contractèrent d’un coup. Se resserrant et emprisonnant le doigt de Lù Cāng. Bien qu’il puisse retirer son doigt en utilisant de la force brute, il ne le fit pas de peur de tuer le chien. Tout l’effort qu’il aurait fourni cette matinée, ne serait-il pas vain ?
Poussé par ces pensées, il fit de son mieux pour libérer sa main, peu importe la manière dont il s’y prenait puisque chaque tentative se résolvait en échec. Sa main resta bloquée dans une position inconfortable, car il était dans l’incapacité de se mouvoir.
Fin de l’avertissement.
Soudain, des cris retentirent de derrière sa porte. C’était comme s’il y avait un attroupement qui se dirigeait à son étage. J’espère qu’ils ne sont pas là pour moi… Si ?
Alors que ces pensées lui traversaient l’esprit, il essayait encore désespérément de retirer son doigt… Mais plus il paniquait, plus la situation devenait catastrophique ; il lui était maintenant impossible de bouger le doigt ne serait-ce qu’un iota.
Il y a un proverbe qui dit que « Quand une personne a de la malchance, même en buvant de l’eau froide, elle peut se coincer les dents* ». Cela décrivait parfaitement sa situation. De plus, le bruit irritant, mais persistant, s’arrêta pile devant sa porte. Puis avec un « Clang ! » et la porte fut défoncée. Les hommes se retrouvèrent face à l’homme qui se trouvait à l’intérieur…
(N/T : L’expression chinoise「人倒楣喝凉水也塞牙 – « Rén dǎo mèi hē liángshuǐ yě sā yá »」se traduit littéralement par : « Quand une personne a de la malchance, même en buvant de l’eau froide, elle peut se coincer les dents. » Cela signifie métaphoriquement que quelqu’un est dans une situation très malchanceuse où même de simples choses inoffensives peuvent tourner mal.)
Ces hommes se figèrent. Et pour la première fois de sa vie, Lù Cāng eut qu’une envie, s’était de disparaître. Le visage de Lù Cāng pouvait rivaliser avec celui d’un cadavre. À en juger par l’expression du jeune homme qui se trouvait devant lui, celui-ci était richement vêtu et semblait être à la tête du groupe, Lù Cāng était sûr qu’il avait traumatisé (à vie).
« Que… Qu’est-ce que tu faisais… » Dit le jeune homme après ce qu’il paraissait de millier d’années, d’une voix tremblotante et incrédule face à scène qui se déroulait devant lui.
« Ah… Euh… J’étais juste… Juste… », Lù Cāng semblait avoir contracté un affreux bégaiement, se retrouvant dans l’incapacité de formuler ne serait-ce qu’une phrase.
« Sale monstre ! Comment oses-tu voler le chien adoré de mon seigneur ? ! » Un serviteur sortit soudainement de derrière le jeune homme. Puis, il attrapa la main de Lù Cāng et tenta en vain de retirer la main de celui-ci. « Retire ta sale main ! »
Alors c’est donc lui, le maître du chien… À en juger par la posture droite et la dignité de l’homme qui se tenait devant lui, ainsi que l’aura aristocratique qui émanait de lui, cet homme devait surement faire partie de la royauté ou était un noble… Il me semble que le serviteur l’a appelé « seigneur »…
Le serviteur tenta de nouveau de retirer sa main, mais cette fois-ci avec plus de force. Mais avec si peu de force, comment aurait-il pu réussir ? Les sourcils du jeune maître se froncèrent face à cette situation des plus étranges.
« Vite, attachez-lui les mains et ramenez-le au manoir ! Nous réglerons cette histoire là-bas. Évitez de me mettre la honte ici… »
« Aiya, que faites-vous ? J’essayais juste… Juste de… » Son regard se posa sur la foule qui pouvait à tout moment l’engloutir, mais Lù Cāng ne se laissa pas faire et se débâta comme un forcené. Malheureusement, que pouvait-il faire avec une main fasse à dix gardes impériaux hautement entraînés*. Inutile de dire qu’il a fini ligoté comme un dumping.
(N/T : Les Gardes Impériaux sont à l’origine une troupe de gardes du corps royaux chargée de protéger l’empereur. Avec le temps, ils ont évolué en une unité paramilitaire d’élite, accomplissant diverses missions telles que la capture de criminels de rang S, la surveillance, les arrestations spéciales, ou tout autre ordre émanant de l’empereur ou des autorités. En résumé, ils exécutent toute tâche jugée nécessaire dans le cadre du maintien de l’ordre et de la sécurité dans la capitale.)
« Mettez-le dans le palanquin* ! Ne laissez personne dans la rue le voir ! », ordonna le jeune homme en se retournant avant de descendre les escaliers. Lù Cāng fut poussé et traîné puis les autres lui emboîtèrent le pas.
(N/T : « 轿子 » (jiàozi) désigne un palanquin traditionnel chinois — un véhicule fermé en forme de caisse, porté par quatre hommes à l’aide de longues barres. Utilisé autrefois par les nobles et les élites, il servait de moyen de transport privé avant l’arrivée des véhicules modernes. On pourrait le comparer à une litière royale ou une chaise à porteurs.)
Forcé à l’intérieur du palanquin, il fut transporté le long du chemin cahoteux jusqu’au manoir ducal. Arriver, il fit tirer hors de la voiture, avant d’être attaché mains et pieds liés à un pilier. Un état bien pitoyable, me diriez-vous.
« Sir, comment allons-nous le punir ? », demanda un garde quand il eut fini de ligoter leur malheureux prisonnier.
Zhēng* fronça les sourcils alors qu’il scruta l’homme confus en face de lui. L’homme avait de beaux yeux et des sourcils finement tracés, il possédait aussi une silhouette bien proportionnée… Il n’avait pas vraiment l’apparence d’un méchant…
(N/T : On parle bien du même duc Tóngxīn)
Mais quand son regard glissa vers sa main, toujours enfoui à l’intérieur de son chien bien-aimé, il changea bien vite d’avis.
« Sir, sir ! » Un garde rentra en trombe dans la salle, et livra un message en chuchotant à oreille du duc Tóngxīn. L’expression de celui-ci changea du tout pour tout.
« Gardez un œil sur lui. » ordonna-t-il avant de quitter la salle en se dirigeant dans le couloir auxiliaire.
D’un pas précipité, il se rendit dans la chambre intérieure, de loin, il s’écria : « Grand Frère*, Grand Frère ! »
(Note de Ruyi : La traduction correcte est Grand frère empereur. C’est trop lourd du coup, je l’ai remplacé par Grand Frère.)
Exciter, il rentra en trombe dans la pièce avec un visage illuminé par la surprise. Ses yeux se fixèrent directement sur une scène à couper le souffle, où un jeune homme d’une beauté exceptionnelle était assis devant le long bureau. Et bien sûr, il ne pouvait s’agir de personne d’autre que son frère aîné, l’empereur, qui lui avait tant manqué au cours des derniers mois.
« Grand Frère, tu es de retour ? » Il s’inclina affectueusement en avant, le visage entier de Tóngxīn rayonnait d’amour et d’admiration.
Il sourit doucement. Son frère l’avait chérie depuis son enfance, et maintenant, même à leur vingtaine, ils étaient toujours les mêmes.
Tenant le corps qui s’inclinait vers lui dans ses bras, il demanda doucement : « J’ai entendu dire que tu as récemment attrapé un voleur de chiens ? »
« Grand Frère, comment le savez-vous ? » Levant la tête avec étonnement depuis le giron de Jìng, Zhēng exprima son indignation : « Ce voleur est vraiment dérangé. — Il a même mis sa main là où Fúqī défèque, et il n’arrivait pas à la retirer ! – Même s’il a l’air humain, il ressemble vraiment à un chien ! »
« Vraiment ? » Un sourire traversa le visage de Jìng. « Emmène-moi voir ce voleur, d’accord ? »
« Grand Frère, pourquoi voudrais-tu voir un voleur aussi dérangé… » mais avant même qu’il n’eut le temps de finir sa phrase, Zhēng, reçu un regard sévère de son frère. Il se reprit rapidement. « J’ai ordonné qu’on l’attache dans la salle adjacente, je vais t’y conduire. »
Suivant Zhēng à travers le long couloir* menant à la salle adjacente, ils aperçurent au loin une silhouette découragée. C’était bien lui !
(N/T : À cette époque, les couloirs étaient couverts d’un toit et bordés de balustrades.)
Un léger sourire indiscernable traversa les lèvres de Jìng. « Est-ce que tu peux laisser ton Grand Frère s’en charger ? » demanda-t-il gentiment à son petit frère.
Zhēng se figea à la demande de son frère, le regardant avec perplexité.
« Pourquoi Grand Frère voudrait-il s’occuper de quelqu’un comme lui ? »
Voyant Jìng froncer les sourcils à nouveau, Zhēng se tut rapidement.
« Dis aux serviteurs de partir, et toi, ne rentre pas non plus ! » ordonna Jìng. Satisfait de voir l’expression perplexe de son petit frère, il rappela les gardes qui se tenaient devant la porte de la salle adjacente.
Soudain, il se leva et sa voix résonna dans l’air : « Je te dois une faveur. Demain, écris une requête*, demande ce que tu veux… »
(N/T : Les fonctionnaires utilisent les zou zhe* pour rendre compte à l’empereur, donner des conseils et faire des demandes. Une grande partie du travail de l’empereur consiste à examiner chaque matin la pile de ces documents, ce qui est particulièrement stressant.)
(N/T : Zou zhe (奏摺) est un terme chinois pour désigner des documents officiels que les fonctionnaires remettent chaque matin à l’empereur, constituant une part significative de ses tâches administratives.)
(Note de ruyi : Pas étonnant que Jìng soit constamment agacé et cherche à s’échapper tout le temps.)
En regardant la silhouette qui s’éloignait en direction de la salle adjacente, Zhēng ressentit une profonde amertume…
Son frère savait clairement ce qu’il voulait… Mais il feignait cruellement l’ignorance…
On pouvait s’y attendre venant de celui qui était destinée, depuis son enfance, à devenir un empereur sans cœur et sans pitié !
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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