09. La douce caresse d’un homme bien étrange
by Ruyi ♡Maxi se réveilla avec quelque chose qui appuyait sur sa poitrine. Se sentant suffoquer, elle ouvrit lentement les yeux, pour se retrouver face à un bras musclé et hâlé qui bloquait complètement sa vision. Elle releva légèrement la tête. Riftan dormait profondément, le visage enfoui dans ses cheveux. Les souvenirs de la nuit précédente la submergèrent aussitôt, et elle rougit.
Sous la couverture, ils étaient étroitement enlacés, nus, ses longues jambes solides entremêlées aux siennes. Il l’avait serre contre lui comme on l’aurait fait avec un oreiller préféré.
Jamais elle n’avait connu une étreinte aussi chaleureuse. Même sa propre mère ne l’avait jamais tenue ainsi. Tandis que son regard glissait nerveusement autour de la pièce, elle se dit qu’elle devrait enfiler quelque chose avant qu’il ne se réveille. S’il la trouvait dans cet état…
Enfouissant son visage dans ses mains, elle se remémora la façon dont elle s’était contorsionnée dans ses bras. Comment vais-je lui faire face ? Elle préférerait encore se jeter par la fenêtre. Une dame convenable ne se serait jamais comportée de la sorte.
Sa nourrice avait été claire : elle devait rester immobile comme un cadavre lorsqu’elle se soumettait à la volonté de son époux. Tel était son devoir d’épouse.
La honte la brûla jusqu’aux oreilles. Loin d’être immobile, elle s’était tordue de plaisir et avait gémi. Ne va-t-il pas me prendre pour une femme légère, indécente ?
L’angoisse l’envahit. Elle ne pouvait pas le laisser la voir ainsi. Se libérant prudemment de ses bras, elle se pencha sous le lit. S’habiller comme une vraie dame ne serait peut-être pas possible, mais elle pouvait au moins couvrir sa nudité.
Elle aperçut un tas de vêtements entassés dans un coin de la chambre. Elle tendit désespérément le bras pour les attraper, mais ils étaient hors de portée. N’osant pas errer nue dans la pièce, elle se pencha au bord du lit, le bras tendu. Mais au lieu de progresser, elle fut brusquement tirée en arrière.
« Que faites-vous ? » demanda Riftan d’une voix encore endormie.
Maxi se retourna vers lui, surprise. Elle l’avait cru encore profondément endormi. Quand elle tenta de se dégager, il l’enlaça par la taille et la fit rouler habilement vers lui, la coinçant sous son corps.
« R-Riftan… Il… Il fait j-jour… »
« Oui, c’est le matin. Je mourais d’envie que vous ouvriez enfin les yeux. »
Il pressa ses lèvres sur ses paupières en parlant, et elle sursauta sous la sensation chatouilleuse. Un sourire malicieux se dessina sur son visage, et il se mit à couvrir son visage et ses oreilles de baisers légers avant de glisser vers son cou. Ses lèvres effleuraient sa peau comme des ailes de papillon. Bouleversée, Maxi repoussa doucement son visage.
« S-S’il vous plaît, n-non… Laissez-moi m-m’habiller un peu… »
« Savez-vous combien j’ai dû me retenir toute la nuit ? »
Il porta sa main à ses lèvres et glissa un de ses doigts dans sa bouche. Sa langue le caressa lentement, et elle rougit jusqu’à la racine des cheveux. Mes mains ont-elles toujours été si sensibles ?
« Si vous saviez ce que je ressens chaque fois que vous rougissez, » murmura Riftan en mordillant doucement ses doigts, « vous ne rougiriez plus jamais. »
Incapable de supporter plus longtemps la gêne, elle cacha ses mains sous la couverture. Les sourcils de Riftan tressaillirent, et il arracha la couverture d’un geste vif.
« Pourquoi vous cachez-vous ? »
Maxi se recroquevilla pour dissimuler sa nudité. « L-Le soleil s’est l-levé… Il fait t-tellement clair… »
« Raison de plus pour que je vous admire à la lumière du jour. »
Il tira doucement sur ses jambes repliées. Elle était au bord des larmes, incapable de croire qu’elle se trouvait nue dans un lit avec un homme, en plein jour, alors que la veille encore, elle tremblait dans le château de son père.
La main de Riftan glissa sur ses épaules, ses seins, puis descendit le long de sa taille jusqu’à se poser entre ses cuisses. Ses doigts glissèrent en elle avec aisance, là où elle était encore humide de la veille.
« Maxi… La nuit dernière… Ce n’était pas si terrible, n’est-ce pas ? »
« R-Riftan… »
« Vous avez aimé, n’est-ce pas ? »
Elle mourrait de honte avant de répondre à une telle question. Ses doigts commencèrent à bouger avec dextérité dans cette zone si intime.
« Pour moi, c’était le paradis. Savez-vous combien il m’a été difficile de vous quitter, il y a trois ans ? J’aurais voulu envoyer la campagne contre le dragon au diable et rester avec vous. C’était un supplice de me lever de ce lit, même si je savais que vous souhaitiez sûrement mon départ… »
Les yeux de Maxi s’écarquillèrent de surprise, oubliant un instant sa gêne. Un sourire en coin étira les lèvres de Riftan, et il mordilla doucement la peau tendre sous sa clavicule.
« Je ressens toujours la même chose. Quand je suis avec vous… Je ne peux pas me retenir. »
Il mordilla sa nuque, et ses doigts s’enfoncèrent plus profondément. Maxi referma instinctivement ses cuisses sur son bras, ce qui lui arracha un gémissement satisfait.
« Vous n’avez vraiment pas de chance d’être mariée à un homme comme moi. »
Maxi était pourtant persuadée que c’était elle, l’épouse indigne. Son père le disait lui-même : ce mariage était une bénédiction qu’elle ne méritait pas. Alors pourquoi Riftan pensait-il qu’elle était malchanceuse ? Mais la question s’évanouit, chassée par la chaleur qui s’allumait en elle.
Elle haletait, serrant les doigts qui la pénétraient avec vigueur. Le regard brûlant de Riftan glissa lentement sur tout son corps, et elle ne put détourner les yeux. Ses doigts se retirèrent, aussitôt remplacés par la poussée profonde de sa virilité.
« Ah… ! » Il grogna sauvagement et lui mordit le lobe de l’oreille. « Vous allez avoir ma peau, bon sang. »
Maxi s’agrippa à ses épaules d’acier, se sentant comme une proie capturée par un chien de chasse. Ses mains enfoncées dans ses cuisses, il les écarta jusqu’à la limite du supportable, puis se mit à bouger avec une cadence lente et ondoyante.
Maxi tenta d’étouffer ses gémissements, mais Riftan perdit bientôt toute retenue et se déchaîna sur elle. Enfin, il atteignit l’extase et s’effondra sur elle, trempé de sueur. Elle haleta, son souffle brûlant effleurant son front.
« Je pourrais faire ça pendant des jours. »
« V-Vous êtes l-lourd… »
S’il le voulait, il pourrait sans doute vraiment la garder au lit pendant des jours.
En voyant son air paniqué, Riftan mordilla son oreille avec espièglerie. « Vous avez bon goût ici aussi. »
Après avoir mordillé son lobe rougi, il glissa sa langue dans son oreille. Elle frissonna à ce contact humide.
« R-Riftan… ! »
« Si ce maudit lézard n’avait pas existé, j’aurais pu vous avoir chaque jour, chaque nuit. Nous aurions peut-être déjà eu des enfants à nous ! »
« N-Non, arrêtez… Ah ! »
Ignorant ses protestations, Riftan frotta son corps humide contre le sien tout en continuant à taquiner son oreille. Épuisée par ces interminables devoirs conjugaux, Maxi faillit éclater en sanglots lorsque Riftan se plaça à nouveau entre ses jambes.
Elle envisageait sérieusement de simuler un malaise quand quelqu’un frappa bruyamment à la porte. Riftan se figea.
« Nom de Dieu ! Que voulez-vous ? ! »
« Debout, commandant ! » cria une voix derrière la porte. « Le soleil est haut dans le ciel ! Allez-vous rester au lit toute la journée ? »
Riftan lança un regard meurtrier vers la porte comme s’il pouvait voir à travers le bois épais. « Je ne t’ai pas dit que je t’étripais si tu me dérangeais encore ? Tu tiens tant à mourir ? »
« Ne pourriez-vous pas vous contenir jusqu’à votre retour à la maison ? Nous devons repartir pour la capitale dès notre arrivée au domaine ! »
« Retarder d’un jour ou deux ne changera pas la face du monde ! Cesse de geindre ! »
« Commandant ! »
« C’est bon, c’est bon, j’arrive ! Tu as gâché l’ambiance, petit bâtard ! »
Riftan se passa la main dans les cheveux, et Maxi se raidit en entendant la salve d’injures fleuries qu’il prononça, des mots qu’elle n’avait jamais entendus de sa vie.
Il se leva d’un bond, les traits tendus par l’agacement. « Prépare la voiture ! Nous partirons bientôt. »
En guise de réponse, l’homme derrière la porte repartit en martelant le sol du talon.
Riftan poussa un profond soupir et baissa les yeux vers le sol.
« Je n’aurais jamais dû emmener ces crétins avec moi… »
Maxi le regarda en silence.
« Attendez ici, » dit Riftan. « Je vais vous trouver quelque chose à vous mettre. »
Elle hocha la tête, le visage pâle émergeant timidement de derrière la couverture. Tandis que Riftan ramassait ses vêtements éparpillés au sol, il fronça les sourcils en la regardant.
« Pourquoi ces larmes ? »
Maxi ne sut quoi répondre.
« Parlez. Vous ne l’avez peut-être pas encore remarqué, mais je ne suis pas un homme patient. »
Comment aurait-elle pu ne pas remarquer le tempérament explosif de son mari ? Mais elle ne pouvait pas lui dire cela, n’est-ce pas ?
« V-V-Vos h-hommes dehors s-s-savent, » balbutia-t-elle d’une voix tremblante.
« Savent quoi ? »
« C-Ce qu-n-nous f-faisions d-dans cette ch-chambre… »
Ses joues s’embrasèrent. Riftan l’avait regardée avec attention, mais soudain, le coin de ses lèvres se releva. À sa grande stupeur, il éclata d’un rire tonitruant, se tenant les côtes.
« R-Riftan ! »
« Vous allez me rendre fou. » Presque pris d’un fou rire, il la souleva avec la couverture et la posa sur ses genoux. Pour un homme à l’allure aussi intimidante, il avait un rire étonnamment enfantin, presque innocent. Sa poitrine secouée de rire, il mordilla doucement son épaule, déjà constellée de marques laissées par sa passion.
« Ma douce et innocente dame. Bien sûr qu’ils savent ce que nous avons fait. Mes hommes ne sont pas des imbéciles. Ils savent ce qu’il se passe dans une chambre quand un mari et une femme sont réunis après trois longues années. »
« M-Mais… »
« Il n’y a aucune honte à avoir. Nous sommes mariés, et c’est ce que font les couples mariés. C’est parfaitement naturel. »
Naturel ? Elle connaissait les devoirs attendus d’une épouse dans la chambre, mais ce qu’elle avait vécu avec lui la veille n’avait rien de naturel. Et pouvait-on vraiment parler de quelque chose de « partagé » ? Était-ce vraiment un acte d’échange, de don et de réception ?
Ces pensées la surprirent. N’était-ce pas simplement un rite à endurer pour enfanter ?
« Vous rougissez encore. Tsk, je vous aurais prise de nouveau si ces parasites n’étaient pas encore en train de traîner devant la porte… »
Maxi se replia légèrement, fuyant son contact.
« Ne vous recroquevillez pas ainsi. Ils défonceraient la porte s’ils entendaient encore du bruit. » Il lui donna un baiser espiègle sur le bout du nez avant de la reposer doucement sur le lit.
Enveloppée dans son cocon de couverture, elle frotta le bout de son nez là où il l’avait embrassée, tout en l’observant du coin de l’œil pendant qu’il ramassait ses vêtements pour s’habiller. Elle détourna rapidement le regard, mais Riftan, lui, ne semblait nullement gêné par sa propre nudité.
En un rien de temps, il était complètement vêtu, armé et déjà en train de lui donner des instructions.
« Attendez-moi ici, » dit-il en attachant son épée à sa taille.
Maxi hocha la tête. Elle n’était pas en état de quitter la chambre ; ses jambes tremblaient encore trop pour la porter. Lorsque Riftan quitta la pièce, elle se traîna jusqu’à la tête du lit pour entrouvrir la fenêtre.
Sous le ciel pâle de l’automne s’étendait un petit village. Cinq ou six chalets en bois se découpaient à l’horizon, et des chemins de terre, marqués par les roues de charrettes, serpentaient entre vergers et prairies dispersées. Maxi contempla la scène champêtre, absorbée, jusqu’à ce qu’elle sente un regard intense posé sur elle. Elle baissa les yeux.
Trois chevaliers se tenaient près de la calèche garée devant l’auberge, et tous trois la fixaient. Paniquée, elle referma précipitamment la fenêtre. Elle avait beau être couverte d’une couverture, elle ne voulait pas que ces hommes la voient dans cet état aussi négligé.
Ais-je retardé leur départ ?
Elle se mordit la lèvre. Quelques instants plus tard, on frappa à la porte.
« Q-Qui est là ? » appela-t-elle.
« De l’eau pour votre toilette, madame. »
« E-Entrez. » Toujours emmitouflée dans sa couverture, Maxi s’assit au bord du lit, les genoux contre la poitrine.
Deux servantes entrèrent, portant une grande bassine, une bouilloire et une serviette d’un blanc éclatant. Elles échangèrent un regard mal à l’aise.
« Nous sommes ici sur ordre de votre époux, madame, » dit l’une d’elles.
« J-Je peux m-m’en occuper s-seule. »
« Il a dit que vous auriez besoin d’aide. »
Le visage de Maxi devint écarlate. « C-C’est vraiment bon. Je le d-d-dirai à m-mon époux. »
Les femmes n’insistèrent pas. Elles déposèrent les objets sur la table, puis quittèrent la pièce sans un mot. Maxi attendit que leurs pas s’éloignent avant de se lever et de verrouiller la porte. Elle trempa ensuite la serviette dans l’eau chaude et commença à laver son corps endolori.
L’eau tiède la revigora. En essuyant la fine pellicule de sueur et de fluides, elle remarqua les marques rouges et violacées qui parsemaient ses épaules, sa poitrine, ses bras et ses jambes.
Est-ce ainsi que toutes les femmes se retrouvent après avoir accompli leurs devoirs d’épouse ? En repensant à la nuit précédente, elle sentit de nouveau ses joues s’enflammer. Même si elle savait qu’aucun frottement n’effacerait ces marques d’amour, elle les frotta rageusement avec la serviette mouillée.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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