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    Ce n’était pas un rêve quand je sentis les cordes vibrer sous mes doigts.

    — Tu viens Jiwoon ? Tu vas être en retard au collège si tu ne te dépêches pas. Active-toi ! Me disait ma mère à l’entrée de ma porte.

    — Oui, j’arrive.

    Je posais mon onglet et ma guitare sur son socle avant de prendre mon sac à dos et de le glisser sur mon dos.

    On était arrivés devant l’entrée de l’école. J’avais une énorme boule au ventre ce jour-là, une météorite presque. J’apercevrai d’autres personnes aussi stressées que moi. Malgré que c’était ma deuxième année, j’avais les mains moites. Je voulais revoir mes copains de classe.

    — Fais-toi d’autres amis en cours de route. Tu pourras les inviter pour ton anniversaire et des soirées entre garçons ! 

    — C’est vrai ? ! Je pourrais ? Criais-je à ma mère.

    Elle me souriait en montrant ses belles dents.

    — Oui, allez file.

    Le stress est passé et j’étais déterminé à me faire de nouveaux amis.

    En classe, alors que la sonnerie avait retenti, je me retenais de sauter partout, je ne sais pas où j’ai tiré toute cette énergie. On pouvait choisir nos places pour le début d’année. Je m’étais retrouvé tout seul sur un banc à côté d’un autre garçon dont je n’avais jamais vu son visage avant, ni même dans la cour.

    — Salut, moi c’est Jiwoon.

    Il ne m’avait pas décroché un regard, ni même un geste. Il continue à regarder bien en face de lui. C’est sûrement le stress, j’en suis sûr. Ce n’était pas grave, c’est ce que je m’étais dit, j’essaierais une autre fois.

    Plus les jours passaient et on arrivait à la fin de l’année et il m’avait adressé quelques regards, des mots et des paroles. J’avais continué à lui parler et il souriait. Il me comprenait, mais ne réagissait pas pour autant. On avait même échangé de longues conversations bien que j’avais pensé qu’il était muait. Et sa personnalité me plaisait tellement, sa voix avait une autre note que les autres. Lorsque les derniers jours de cours arrivaient ça annonçait en plus d’être la fin que c’était aussi mon anniversaire. Une semaine avant j’avais glissé une enveloppe dans son bureau, je l’avais invité pour qu’on puisse s’amuser et pour passer plus de temps ensemble. J’étais impatient qu’il vienne. Il était fort réservé, je priais pour qu’il vienne. Malgré qu’il m’avait écouté plus qu’il ne parlait, je voulais le voir s’intéresser, m’écouter encore et encore. 

    Je ne le voyais jamais manger pendant les pauses de midi. Ni à la récréation d’ailleurs. Il m’écoutait seulement quand on était en classe. Il sortait toujours après les autres. Je l’avais attendu pour qu’on puisse passer du temps ensemble, mais il n’est jamais sorti.

    Le jour de la fête était là, les heures passaient lentement, il n’était pas là.

    — Ton voisin de classe n’est pas venu ?

    — Non, dis-je au bord des larmes. Ce n’est pas grave, je m’en fous de toute façon.

    Il ne viendrait pas. Et il n’est pas venu.

    Ma mère croisait les bras, elle savait que je mentais, alors que ma voix tremblait et que je jetais des coups de pieds dans les confettis qui était sur le sol.

    Le lendemain, il n’était pas à l’école. Ai-je fait quelque chose de mal ? Ruminais-je. J’en rumine encore et encore.

    Une fois avant ça, il s’était fait réprimander parce que je lui avais posé une question. Il m’a regardé d’un air boudeur et je me suis dénoncé à sa place, il m’a souri et à rigoler légèrement. Il ne m’a plus regardé. J’avais toujours cette impression que je voulais attirer son regard, toujours avoir son regard posé sur moi. Toujours l’avoir avec moi.

     Arrivée en fin d’année, juste après mon anniversaire. Il n’était plus jamais là. Comme un fantôme. Un jour, deux jours, une semaine. Il ne restait plus que deux semaines. Un jour où le professeur m’a demandé si je savais quelque chose. Mais plus rien, la mère de mon voisin est venu chercher ses affaires alors que j’espérais, le revoir. Un pincement au cœur m’avait tellement fait de mal.

     Je ne me souviens que de son teint clair et de ses cheveux noirs. Son visage était flou et je me suis toujours demandé ce qu’il lui était arrivé. J’y repense encore alors que ça fait 10 ans qu’il a disparu d’ici. Je ne me souviens pas de son prénom… Ni même de son visage, comme l’un de ses souvenirs qui nous a fait trop de mal, qu’il s’est effacé. Seuls les meilleurs moments apparaissent comme des ombres. Des fragments.


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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