Prologue
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
« Grande nouvelle ! Écoutez ! Wei WuXian est mort ! »
Il n’avait fallu qu’une journée à l’issue du siège de la Colline Luanzang* pour que la nouvelle se répande comme une traînée de poudre et enflamme le monde de la Cultivation*, et cela, plus que la guerre elle-même.
(N/T : LuanZang (乱葬) est composé de ces deux caractères : 乱 (luàn) signifie « chaos », « désordre » ou « confusion » – 葬 (zàng) signifie « enterrer » ou « funérailles ». Littéralement Tertre Funéraire, Burial Mound en anglais.)
(N/T : La Colline de LuanZang (乱葬岗- luàn zàng gǎng) — C’est un lieu sinistre dans les romans de xianxia, souvent décrit comme une fosse commune ou un cimetière abandonné où les morts sont enterrés sans ordre ni rituel. En raison de ce chaos, elle est imprégnée d’énergies sombres et de puissances occultes.)
(N/T : Cultivation – Inspirée des concepts taoïstes et bouddhistes, la cultivation est une pratique permettant à ses adeptes d’améliorer leur santé, d’allonger leur durée de vie et de développer des pouvoirs extraordinaires. Cela passe par les arts martiaux, la méditation et la maîtrise du Qi, cette énergie vitale omniprésente dans toute chose.)
Pendant un certain temps, que ce soit parmi les grands clans ou de simples cultivateurs errants, tout le monde ne parlait que du siège mené par les Quatre Grandes Sectes*, appuyées par les centaines de clans mineurs qui avaient contribué à son succès.
« Le Patriarche de Yi Ling est mort ? Qui a bien pu le tuer ? »
« C’est nul autre que son shidi*, Jiang Cheng, qui lui a porté le coup final pour notre bien à tous. Jiang Cheng a mené les Quatre Grandes Sectes – Yunmeng Jiang, Lanling Jin, Gusu Lan, et Qinghe Nie – pour détruire sa « tanière » : la Colline LuanZang. »
(N/T : 师弟 (shīdì) est composé de ces deux caractères : 师 (shī) signifie « maître » ou « enseignant » – 弟 (dì) signifie « frère cadet ».)
(N/T : 师弟 (shīdì) — Ce terme est couramment utilisé dans les systèmes de maître-disciple en arts martiaux et dans les romans de xianxia pour désigner un disciple plus jeune ou de rang inférieur qui apprend sous le même maître qu’un autre, souvent avec un lien de camaraderie ou de rivalité entre « frères » d’apprentissage.)
« Bon débarras ! »
« Bon débarras, en effet ! Nous avons enfin éliminé ce fléau. »
« Si la secte Yunmeng Jiang ne l’avait pas adopté ni élevé, il serait resté à mendier dans les rues comme un vagabond. Il n’aurait certainement pas semé autant de chaos. La cheffe du clan Jiang l’a élevé comme son propre fils, et pourtant, il les a trahis, devenant l’ennemi du monde de la cultivation. Il a jeté la honte sur leur clan, le menant presque à sa destruction. Il est l’exemple parfait de celui qui mord la main qui le nourrit ! »
« Jiang Cheng l’a épargné bien trop longtemps. Si j’avais été à sa place, au moment de sa défection, je ne me serais pas contenté de le poignarder. J’aurais pris soin de nettoyer la secte de toute influence qu’il aurait pu laisser derrière lui pour éviter les folies qui ont suivi. Qui se soucie des « considérations » qu’il a données à son ami d’enfance ? »
« Ce ne sont que des rumeurs. Bien que Jiang Cheng ait joué un grand rôle, il n’a pas porté le coup fatal à Wei WuXian. Comme il cultivait la Voie Démoniaque, ses pouvoirs se sont retournés contre lui et il a été déchiré en morceaux par ses propres créatures. »
« Hahahaha… C’est le karma ! Les soldats fantômes qu’il a créés étaient comme des chiens enragés, mordant quiconque croisait leur chemin. Ce n’est que le juste retour des choses qu’il se fasse déchiqueter ! »
« Mais sans le plan de Jiang Cheng visant les faiblesses de Wei WuXian, le siège aurait sûrement échoué. Dois-je vous rappeler l’objet que Wei WuXian possédait ? Avez-vous oublié le jour où trois mille cultivateurs expérimentés ont été entièrement annihilés ? »
« J’ai entendu dire qu’il y en avait plus de trois mille, peut-être même cinq mille victimes. »
« Il était complètement fou. »
« Heureusement qu’il a détruit cette arme maléfique avant de mourir. Sinon, si elle avait subsisté dans ce monde, ses péchés auraient été encore plus lourds. »
« Pourtant… À l’époque, Wei WuXian était l’un des cultivateurs les plus prometteurs. Issu d’un clan prestigieux, il avait accompli tant de choses dès son plus jeune âge. Comment a-t-il pu en arriver là ? »
« Cela prouve qu’on ne progresse vraiment qu’en suivant le droit chemin. Utiliser des pratiques douteuses ne semble avantageux qu’au début. Regardez ce qu’il est devenu ! On n’a même pas retrouvé son cadavre. »
« Sa chute ne vient pas seulement de sa voie spirituelle. Wei WuXian avait une personnalité profondément immorale. Chacun finit toujours par payer pour ses actes ; il y a toujours un retour de bâton. »
Après la mort de Wei WuXian, le sujet semblait clos. Les discussions parmi les gens restent généralement les mêmes, et toute opinion non conventionnelle est rapidement étouffée.
Cependant, un lourd secret plane encore dans l’esprit des gens.
Personne n’a réussi à invoquer l’âme de Wei WuXian, ce qui signifie qu’elle avait disparu.
Peut-être avait-elle été déchirée par les millions de fantômes qui l’avaient dévoré.
Ou alors, elle s’était échappée.
Si c’était la première option, tout allait pour le mieux. Mais personne ne doutait du pouvoir du Patriarche Yi Ling, capable de déplacer des montagnes et de vider des mers. Si c’était la dernière option, son âme finirait par revenir pour réintégrer son corps. Le jour où cela arriverait, le monde des cultivateurs, voire même le monde des mortels, serait confronté à la plus terrible damnation et à une vengeance infernale, plongeant dans le chaos et le désespoir.
Les différentes sectes installèrent cent vingt bêtes de pierre sur la Colline de Luan Zang et entreprirent régulièrement des rituels d’invocation des âmes. Et ça tout en renforçant leur vigilance et en intensifiant les recherches concernant tout phénomène étrange à travers le monde.
La première année, il ne se passa rien.
La deuxième année, il ne se passa rien.
La troisième année, toujours rien.
La treizième année, rien ne se produisit non plus.
De plus en plus de gens commencèrent à croire que le Patriarche de Yi Ling avait réellement péri.
Même s’il avait autrefois le pouvoir de bouleverser le monde, son temps était finalement révolu.
Personne ne peut rester au sommet pour toujours — les légendes ne sont que des légendes, après tout.
Note de la traductrice :
Dans Mo Dao Zu Shi, vous avez probablement remarqué les mentions des termes « sectes » et « clans ». Bien que ces mots puissent sembler interchangeables, ils ont des nuances importantes dans l’univers de l’histoire.
- Clans (家族, jiāzú) : Ce terme fait référence à des familles ou des lignées, souvent dirigées par un chef ou patriarche. Les membres partagent un lien de sang et portent généralement le même nom de famille, comme le clan Jiang, le clan Lan, etc.
- Sectes (门派, ménpài) : Les sectes, quant à elles, désignent des organisations de cultivation et d’arts martiaux. Elles peuvent être dirigées par un clan familial, mais incluent aussi des disciples extérieurs, non liés par le sang. Ainsi, chaque grande famille dirige également une secte, qui rassemble un ensemble de pratiquants plus large.
Par exemple, le clan Lan de Gusu (la famille Lan) est à la tête de la secte Lan de Gusu, qui comprend à la fois des membres du clan et des disciples. Il en va de même pour le clan Jiang de Yunmeng et la secte Jiang de Yunmeng.
Donc, si vous lisez « clan », pensez à la famille, et si vous voyez « secte », pensez à l’organisation dans son ensemble, avec ses disciples et ses pratiques.
・.ʚ Voilà la fin du prologue ɞ .・
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