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    « Ah oui c’est quoi ? » demandent les garçons en chœur.

    Je bâille et leur annonce que je les tiendrai au courant demain. Il est déjà 1h30 du matin et tout le monde doit rentrer. Gyuu et Woo-Jin échangent leurs numéros sous mes yeux. Sans m’en rendre compte, des larmes coulent sur mes joues – non pas de tristesse, mais d’une joie inexplicable. Ils tournent soudain la tête vers moi et me voient pleurer. En deux enjambées, ils sont à mes côtés, inquiets. Quand j’explique que je suis heureux pour eux, Gyuu semble le prendre mal.

    Je m’accroche à lui dans un geste spontané… Et vomis avant de m’écrouler, ivre mort. Quand je reprends conscience, je suis dans les bras de Sohan. Croyant à un rêve, j’enlace son cou pour l’embrasser. Il me repousse, se lève et me porte comme un sac de patates jusqu’au salon.

    « Tu te sens mieux ? » Sa voix est inquiète.
    Mieux ? Bien sûr que oui ! Pourquoi n’irais-je pas bien ?

    Alors qu’il se redresse, un instinct primaire me pousse à sauter sur lui. Mes mains arrachent ses vêtements, mes lèvres cherchent désespérément les siennes. Il résiste, mais j’insiste, me déshabillant avec une urgence animale. Je ne me reconnais plus moi-même…

    Finalement, Sohan cède. Ses mains se referment sur mes hanches, me poussant contre le canapé… Avant qu’il ne se ravise brusquement. Il tente d’appeler mon oncle à l’aide. Je lui couvre la bouche : « Ne l’appelle pas. Prends-moi, je t’en supplie… »

    Trop tard. Mon oncle et Gyuu surgissent juste au moment où je prononce ces mots. La honte me submerge. Je fuis en courant vers ma chambre, claquant la porte derrière moi. Allongé sur le lit, les questions tourbillonnent : Pourquoi Sohan m’a-t-il embrassé si je lui suis interdit ? Que faire avec Gyuu qui semble si bien avec Woo-Jin ?

    Cette nuit-là, j’ai pleuré comme jamais.

    Au réveil, mon crâne martèle, mes yeux sont gonflés comme des ballons, et les souvenirs de la veille me transpercent comme des couteaux. Comment vais-je pouvoir regarder Gyuu ou Sohan en face aujourd’hui ?

    Une vibration de mon téléphone me sort de mes pensées. Un message dans un groupe inconnu. Woo-Jin a encore dû faire des siennes…

    [Woo-Jin] : Hello ! Vous allez bien mes amours ? Pas trop la gueule de bois ?

    [Gyuu] : Salut… La gueule de bois ça va, sinon moi on peut dire que je me suis entièrement mieux. Et toi ?

    [Moi] : Salut… Ça va pas du tout ! ! Je vais faire une dépression ! !

    Ai-je écrit en oubliant complètement que Gyuu était dans la conversation alors qu’il venait à peine d’écrire. 

    [Woo-Jin] : Ouais moi ça va ! Haru pourquoi tu dis ça ? Mais qu’est-ce qui c’est passé après que je sois parti ?

    [Moi] : J’ai surtout pas demander à Sohan de me baiser devant tonton et Gyuu… T^T.

    Écrivais-je toujours en oubliant que Gyuu étais dans la conversation. 

    [Woo-Jin] : Oh wow !… BRAVO ! !

    [Moi] : Merci… Quel ami… T^T.

    [Gyuu] : Haru te fais pas de soucis pour ça personne ne t’en veux. En plus ils savent que c’est à cause de l’alcool. 

    [Moi] : Ah c’est vrai tu es la toi…

    [Gyuu] : …

    [Woo-Jin] : C’est très émouvant, mais on peut passer au vif du sujet ? Ça va t’aider, Haru, à mettre au clair tes sentiments. 

    « Je lui ai répondu que je ne m’en souvenais plus, et surtout qu’il avait parlé à un ivrogne – donc normal que ma mémoire flanche. » (Je mens évidemment, je me rappelle très bien ce que j’ai fait à Sohan… Habituellement, je me souviens de tout, mais cette fois, étrangement, c’est comme si mon esprit refusait de faire le lien.)

    J’ai fixé le rendez-vous pour le lendemain midi au parc d’attractions. Avec ma ponctualité légendaire, il y avait de fortes chances que j’arrive en retard. Mais j’avais insisté pour qu’on se retrouve directement sur place – l’idée d’attendre qui que ce soit me donnait des boutons.

    Posant mon téléphone sur le lit, je me suis effondré à côté, épuisé comme après un marathon. Toc toc. On frappait à ma porte. Gyuu, sans doute, venant parler de la sortie… Mais non. Mon oncle. Merde. Après la scène d’hier soir – ou plutôt de ce matin aux aurores – comment allais-je pouvoir le regarder en face ? J’ai ouvert quand même.

    Il s’est assis sur le lit, moi à ses côtés. Son regard grave m’a fait paniquer : il allait sûrement me dire que Sohan lui appartenait et que je devais arrêter mes conneries…

    Faux. J’avais tout faux. Après une profonde inspiration, il m’a simplement demandé comment je me sentais. Putain, je fantasme trop vite. Il fallait que je me calme.

    Quand Jihung – mon oncle – a pris mes mains dans les siennes, une peur inexplicable m’a saisi. « Tu te souviens de Sohan… D’il y a deux ans ? » a-t-il demandé sérieusement.

    Attends. Pause. Pourquoi cette même question que Sohan m’avait posée quand je l’avais embrassé dans sa chambre ? Soudain, ma tête a explosé. Une douleur atroce, entre migraine et crise d’épilepsie. Que ce putain de bruit s’arrête ! Mes paupières se sont alourdies… Puis plus rien que le noir.

    2 ans plus tôt 

    « P’pa, j’y vais ! »
    « Bonne journée, mon fils ! »

    Sur le chemin de l’école, je me suis arrêté à notre spot habituel. Personne. J’ai attendu en vain jusqu’à être en retard. Toute ma journée en a été gâchée. Le soir, retour au même endroit – et cette fois, il était là.

    « Désolé pour ce matin », s’est excusé Sohan, « tournage nocturne épuisant. » (Ah oui, son métier d’acteur.)  Pour taquiner, j’ai demandé comment il comptait se faire pardonner. Son sourire en réponse… Puis ses lèvres sur les miennes. Je mentirais en disant que j’espérais autre chose, mais ce baiser valait tous les cadeaux.

    Mes mains autour de son cou, les siennes sur mes hanches. On s’est embrassés jusqu’à manquer d’air, s’interrompant juste pour échanger de petits baisers plus tendres. J’allais lui demander quelque chose quand…

    BOUM. Un bruit sourd m’a réveillé en sursaut, trempé de sueur froide, le crâne en feu.

    C’était quoi ce rêve ? Pourquoi Sohan et moi semblions si proches ? Qu’est-ce que j’avais voulu lui demander ? Un cri de frustration muet a déchiré ma conscience – trop de questions sans réponses.

    Mon téléphone a vibré. Qui peut bien… ?


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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