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Chapitre 06 – Un choix
by Ruyi ♡[PDV De Kinn]
J’étais assis, les jambes croisées, sur un vaste canapé de cuir, les bras posés nonchalamment sur les accoudoirs. Mon regard restait fixé sur les dragons sculptés dans le lourd battant de bois : j’adorais faire patienter — et trembler — mon « invité » spécial.
« Il est là, » annonça Big, mon garde du corps.
Quelques secondes plus tard, une silhouette grande et nerveuse apparut dans l’embrasure. Sous son simple T-shirt blanc, un tatouage s’étirait sur tout son avant-bras, ce qui attirait aussitôt mon regard.
Porsche balaya la pièce du regard, puis se concentra sur moi avec un air de défi mêlé d’inquiétude.
« Assieds-toi. »
Big planta sa main sur son épaule et le força à s’asseoir sur le canapé qui me faisait face.
Le silence s’abattit, tendu comme un fil. Nous nous fixions, chacun attendant que l’autre flanche.
« Qu’est-ce que tu veux ? » finit par lâcher Porsche. Ses yeux dérivèrent vers les ombres massives de mes gardes derrière lui ; je ne l’avais jamais vu aussi incertain.
« Travaille pour moi. » déclarai-je calmement, sans détourner les yeux de lui.
« NON ! » répliqua-t-il d’une voix ferme et tranchante.
Sans surprise, le refus claqua immédiatement. Un léger rire m’échappa.
« Hmm… Tu es plus obstiné que je ne le pensais. »
Il est agressif, orgueilleux, toujours sur la défensive — un dur qui refuse de plier. Malgré ma vingtaine, j’en avais déjà assez vu pour lire les gens. Un type comme lui, il faut le cerner par l’orgueil… Et par ses proches.
« Pourquoi tu fais ça ? » demanda-t-il, la colère perçant sous la nervosité.
Je haussai un sourcil, faussement naïf. « Faire quoi ? »
« Foutre la pagaille autour de moi ! Tu as saccagé le club où je bosse juste pour que je perde mon job. Tu as fait tabasser Jom, alors que tu savais très bien qu’il n’était pas moi ! »
« Ohh… Oui, c’est exactement ce que j’ai fait, » répondis-je, un sourire énigmatique sur les lèvres.
« Tu as voulu détruire mon lieu de travail pour que je me fasse renvoyer. Tu as même ordonné à tes hommes de battre mon ami Jom, alors que tu savais parfaitement que nous n’étions pas la même personne ! » lança-t-il, la colère vibrant dans sa voix.
« Je lui ai fait ça pour te donné une leçon », répondis-je en haussant les épaules.
« Il ne faut pas jouer avec moi. »
« Laisse mes amis en dehors de ça ! »
« Si je l’avais fait, serais-tu venu de ton plein gré ? » Un sourire effleura mes lèvres tandis que je le voyais trembler de rage. Cibler directement Porsche n’aurait mené qu’à un affrontement. En visant ceux qu’il protège, je l’ai acculé ; il n’a plus d’autre issue.
Ne me blâme pas de jouer sale : j’ai tenté la négociation polie, il a refusé d’écouter. Sa malchance fait mon bonheur.
« Pourquoi moi ? Pourquoi veux-tu tant que je bosse pour toi ? » lança Porsche, sa frustration évidente.
Je souris, ravi de le voir lancer des éclairs.
« Parce que j’obtiens toujours ce que je veux. »
C’est la simple vérité. Ma famille possède une fortune colossale, et mon père est un homme redouté. J’ai grandi entouré de domestiques et de gardes du corps prêts à satisfaire la moindre de mes envies. Plus l’obstacle est grand, plus mon désir s’enflamme — et Porsche n’échappe pas à la règle.
« Et pourquoi devrais-je exaucer tes désirs ? » cracha-t-il, le défi brillant dans son regard.
« Parce que tu comprendras très vite ce qui arrive à ceux qui refusent, » répondis-je, parfaitement calme.
Porsche explosa :
« Pour qui tu te prends ? Comment tu peux être à ce point imbu de toi-même ? ! »
Il bondit dans ma direction, mais mes hommes resserrèrent aussitôt leurs rangs. Ses yeux allèrent d’un garde à l’autre ; voyant qu’il n’affronterait pas dix mastodontes à la fois, il se rassit, la mâchoire crispée. Ses talents martiaux sont indéniables, mais sur mon territoire, il n’a aucune chance.
Je me penchai, les avant-bras posés sur les genoux.
« Porsche. Je sais que tu détestes les ordres. Si je te veux à mes côtés, c’est uniquement pour tes compétences de combat. Rien d’autre. »
« Je ne bosserai pas pour toi, » rétorqua-t-il, inflexible.
Je fis un signe à mes gardes :
« Dehors. »
Big protesta : « Mais, Khun Kinn… »
Un simple regard suffit à le faire taire. Avant de sortir, il pointa Porsche du doigt :
« Si tu touches à Khun Kinn, t’es mort ! »
La porte se referma, nous laissant seuls.
Porsche poussa un cri de frustration et envoya un coup de pied dans le canapé voisin.
Je secouai la tête, amusé.
« Ton courage est remarquable. »
Puis je repris, plus posé :
« Je vais te le redire : travaille pour moi. Fixe toi-même ta rémunération. »
Il arqua un sourcil, un sourire narquois aux lèvres.
« … Un million* par mois. Tu peux payer ça ? »
(N/T : 1 000 000 THB ≈ 26 879,58 EUR.)
Je soufflai, mi-exaspéré, mi-diverti.
« Ce n’est pas sérieux. Sois réaliste. »
« Je le suis ! Un footballeur coûte bien dix millions* ; un million mensuel pour moi, c’est assez facile pour toi, non ? »
En parlant argent, il se détendit, s’enfonçant dans le canapé comme s’il venait de reprendre l’avantage.
(N/T : 10 000 000 THB ≈ 268 795,80 EUR.)
« Tu n’es pas footballeur. Tu pensais bosser un mois, toucher ton million — pile la somme pour racheter ta maison — et filer ? » demandai-je, un sourire aux lèvres.
Son masque se fissura ; il ne s’attendait pas à ce que je lise son jeu si aisément.
« Alors j’abandonne ! » lança-t-il, buté.
Je penchai la tête, triomphant.
« Avec tes trois-cent-cinquante bahts par jour derrière un comptoir, il te faudrait quoi… Dix, quarante ans pour récupérer ta maison ? Voire jamais. »
« Je l’aurais fait avec mes propres moyens ! » gronda-t-il.
« Vraiment ? » Je ricanais et décrochai mon téléphone.
« Très bien. » Je sortis mon téléphone et composai un numéro. Boy, l’un de mes hommes, surveillait déjà le nouveau magasin de spiritueux* où il bosse. Tu penses vraiment que je ne sais pas où tu travailles ?
(N/T : Magasin de spiritueux – Un magasin de spiritueux est un endroit où l’on peut acheter des boissons alcoolisées comme le whisky, le rhum ou la vodka.)
Je fixai le visage confus de Porsche.
« Faites-le ! » ordonnai-je d’une voix calme mais sans appel à l’interlocuteur de l’autre côté du fil.
Porsche me lança un regard inquiet. « Qu’est-ce que tu fais ? »
Je souris légèrement. « Attends et tu verras. »
Je me levai du canapé sans me presser, me dirigeai vers l’étagère où se trouvait ma machine à café et appuyai tranquillement sur un bouton. Le silence s’abattit sur la pièce, pesant. Je jetai un regard vers l’horloge murale, puis vers Porsche. Un sourire en coin étira mes lèvres lorsque je le vis tâtonner nerveusement avec son téléphone.
Rrrring !
Son téléphone se mit à sonner, brisant le silence pesant comme un coup de tonnerre.
« Oui, M. Q ? »
[ Tu es viré ! ]
(Note de Ruyi : Mais non… Kinn t’abuse.)
Le hurlement à l’autre bout de la ligne était si fort que je l’entendis distinctement.
Porsche resta figé un instant, les yeux rivés sur l’écran, comme s’il n’y croyait pas. Puis il bondit du canapé, le visage déformé par la fureur. Son corps tremblait, ses yeux lançaient des éclairs.
Je le regardai, impassible, un sourire narquois au coin des lèvres.
« Va te faire foutre, Kinn ! »
Il hurla avant de me lancer son téléphone à la figure. Je n’eus pas le temps de l’esquiver. L’appareil me frappa violemment à la tempe. Je sentis la peau se fendre sous l’impact, et un filet de sang tiède commença à couler le long de mon front.
La douleur n’était rien face à la rage qui montait en moi.
Sans réfléchir, je réduisis la distance entre nous d’un bond. Ma main agrippa son cou et je le plaquai brutalement contre le mur dans un bruit sourd. L’élan de ma colère me submergeait complètement.
Porsche tenta de se débattre, mais j’étais plus rapide. Porté par l’adrénaline, je le maîtrisai sans difficulté.
« H-hé, mais ça ne va pas ? ! » cria-t-il, pris au dépourvu. Il n’avait pas cédé parce qu’il était plus faible, mais parce que je l’avais surpris.
« J’ai essayé d’être sympa avec toi », sifflai-je, la voix basse et menaçante. Je ne voyais plus que du rouge. Ma main se resserrait autour de sa gorge, et je le fixai avec une haine brûlante. Il commençait à paniquer.
Quand je sentis qu’il ne luttait plus, je desserrai un peu ma prise, juste assez pour qu’il puisse respirer, mais je ne le lâchai pas.
Il se mit à tousser, haletant.
« Je ne serais pas aussi furieux si tu n’avais pas essayé de me rouler. »
« J’ai… Rien… Fait… » souffla-t-il péniblement, la voix éraillée.
Je répliquai d’un ton sec, énumérant :
« Tu m’as menti sur ton nom — tu t’es fait passer pour Jom — puis tu m’as fui alors que j’essayais simplement d’être correct avec toi. Tu m’as frappé, tu m’as mordu jusqu’au sang, et tu as disparu comme si de rien n’était. J’avais juré de ne pas en arriver là, mais tu n’as fait que me provoquer : j’ai dû te traquer à l’université, puis au club où tu bossais, sans jamais te trouver. Et, par-dessus tout, tu as piétiné ma fierté alors que je ne t’avais encore rien fait ! »
Je n’avais pas voulu que ça finisse comme ça, pensai-je en silence, mais j’en ai marre qu’il joue à ce petit jeu avec moi. Je l’ai cherché à l’université, au club où il bosse… Rien. Et ce connard ose me mordre alors que je ne lui avais encore rien fait.
« Tsk ! Tu l’as mérité ! Et t’avise pas de croire que je vais devenir ton larbin ! »
Il me cracha au visage.
Ce fut la goutte de trop.
Un rugissement m’échappa tandis que je le projetai de nouveau contre le mur. Je sentis sa salive dégouliner le long de ma joue. Je l’essuyai du revers de la main avant de resserrer ma prise autour de son cou.
Je n’en avais plus rien à foutre. S’il crevait là, tant pis.
« Personne n’a jamais osé me manquer de respect comme ça ! » grognai-je entre mes dents, chaque mot chargé de menace. Mes doigts se refermaient davantage, et son souffle devenait irrégulier, laborieux.
« Khun Kinn ! Khun Kinn, arrêtez ! »
Je ne remarquai la présence des autres qu’au moment où je sentis P’Chan essayer de me tirer en arrière. Des gardes du corps s’étaient précipités dans la pièce et m’entouraient, tentant de me faire lâcher prise.
Je finis par desserrer mes doigts, et Porsche s’effondra au sol dans un bruit sourd, haletant comme un poisson hors de l’eau.
« Mais qu’est-ce que tu fous, bordel ? ! » rugit mon père depuis l’entrée, la voix remplie de colère.
Je me dégageai violemment des bras de mes hommes, évitant soigneusement le regard de mon père.
« Ça va aller ? » demanda doucement P’Chan à Porsche en l’aidant à se redresser.
Il le guida jusqu’au canapé, où Porsche s’affala, les traits tirés, encore en train de lutter pour respirer.
« Je t’ai demandé de faire de lui ton garde du corps, pas de le tuer ! » s’exclama mon père, excédé. « Va prendre l’air. Je vais gérer ça. »
[PDV De Porsche]
Je repris difficilement mon souffle, encore tremblant de ce qui venait d’arriver. Le regard que Kinn a posé sur moi… On aurait dit la Mort en personne. J’étais paralysé ; le temps semblait s’être figé, et cet homme n’avait plus rien à voir avec celui que j’avais rencontré quelques jours plus tôt.
Quelqu’un m’aida à me relever avant de m’installer sur le canapé. Quand mes doigts effleurèrent ma gorge, une douleur aiguë me rappela la poigne de Kinn ; j’avais eu l’impression de me noyer sous sa main. Chaque respiration était maintenant une lutte.
« Je ne sais pas ce qu’il se passe entre toi et Kinn, mais permets-moi de m’excuser en son nom. »
La voix grave venait d’un homme d’une cinquantaine d’années, assis en face de moi, dont l’allure autoritaire imposait le respect.
Un second homme, costume noir impeccable, déposa avec déférence un verre d’eau glacée sur la table basse.
« Bois, » souffla-t-il.
Je bus à petites gorgées ; l’eau froide apaisa aussitôt ma gorge en feu. Je fermai un instant les yeux pour savourer ce répit.
« On m’a dit que tu refusais de travailler pour moi, » reprit l’homme mûr.
J’ouvris les yeux ; sa posture, sa diction, ne laissaient aucun doute : j’avais affaire au père de Kinn.
« Oui, » répondis-je d’une voix rauque.
« Pourquoi ? »
« Je… Je ne tiens pas à risquer ma peau. Et je ne veux plus rien avoir à faire avec lui, » soufflai-je. La haine que m’inspirait Kinn m’empêchait même de penser à lui sans bouillir.
L’homme croisa les mains, imperturbable.
« Ta vie est en danger depuis le jour où tu as aidé mon fils. Tu crois vraiment que ces types te laisseront tranquille ? Ils auraient pu te faire bien pire que ce qu’il t’a fait. »
« Quels types ? » demandai-je, le cœur battant. Pourquoi devrais-je risquer ma vie pour un gars comme Kinn ? C’est lui qui a foutu ma vie en l’air !
« Ils ne laisseront jamais un homme capable de tenir tête aux meilleurs combattants du pays tomber aux mains de l’ennemi. »
Je n’avais aucune idée de qui il parlait ; mais je compris qu’il essayait de me recruter.
« Non. Hors de question. Je refuse. »
Un mince sourire se dessina sur ses lèvres.
« Il paraît que Thee est ton oncle ? »
Je gardai le silence.
« Sa vie sera épargnée si tu acceptes mon offre. »
« Je me fiche de ce qui peut lui arriver, » répliquai-je froidement. Je ne veux plus rien avoir à faire avec cet homme. Son sort ne m’attendrissait plus le moins du monde.
Le père de Kinn laissa échapper un léger rire.
« Je m’en doutais ; sa vie ne vaut plus grand-chose à tes yeux. » Il se cala contre le dossier, l’air presque amusé.
Comme si j’avais besoin qu’on me rappelle que mon oncle Thee faisait aussi partie du désastre de ma vie…
Je serrai les poings. Tout ce chaos, c’est leur faute à tous les deux : Oncle Thee… Et surtout Kinn.
Je me levai, prêt à partir.
« Je m’en vais… Et dites à Kinn d’arrêter de harceler les gens qui m’entourent. »
Je tournai les talons, mais la voix posée du père de Kinn me cloua sur place :
« Même si Kinn se retire, quelqu’un d’autre s’en chargera. Tu pourrais tomber sur pire… Tu as un petit frère, n’est-ce pas ? »
Le sang se glaça dans mes veines.
« Ne touchez pas à mon frère ! » sifflai-je, les poings crispés.
Il eut un petit rire, étrangement familier — le même que celui de Kinn.
« Voyons, je ne ferais jamais ça… À moins d’y être contraint. » Son ton léger contredisait la menace sous-jacente.
Il croisa les jambes, comme s’il reprenait la conversation à zéro.
« Acceptes-tu mon offre ? Je te paierai cinquante mille* bahts par mois. Toi et ton frère vivrez confortablement. Ou préfères-tu le voir galérer ? »
(N/T : 50 000 THB ≈ 1 343,98 EUR.)
Ses mots pesaient lourd. Il tient mon frère en otage sans même lever le petit doigt.
« Justement, si j’accepte, c’est lui qui en souffrira, » répondis-je, la gorge serrée. Je les attire déjà assez d’ennuis.
Il inclina doucement la tête.
« Avec tes compétences, tu ne mourras pas si facilement. Concentre-toi plutôt sur l’avenir de ton frère : je veillerai à sa sécurité, à ses frais de scolarité… À tout. »
Pourquoi un inconnu se donnerait-il tant de mal pour m’embaucher ? Mes poings se détendirent malgré moi : ses arguments heurtaient ma fierté, mais flattaient ma peur de tout perdre.
Il ouvrit les bras.
« Si ce n’est pas suffisant, dis-moi ce que tu veux. »
Je respirai profondément. Qu’ai-je à perdre ?
« Je veux récupérer la maison de mes parents. »
Son sourire s’élargit.
« Entendu. Je te la rends. »
Je restai muet, abasourdi. Il vient d’accepter l’impossible…
« Autre chose ? »
« Mon salaIre. Je veux… Cent mille* par mois. »
(N/T : 100 000 THB ≈ 2 687,96 EUR.)
Il écarquilla légèrement les yeux, puis rit de bon cœur.
« Cent mille, rien que ça ? Que dirais-tu de quatre-vingt mille* ? »
(N/T : 80 000 THB ≈ 2 150,37 EUR.)
(Note de Ruyi : Porsche, tu convoites toujours plus… Sois heureux d’être encore en vie… (ᓀ ᓀ) )
Je fis mine d’hésiter, mais l’image de Porchay dans notre vieille maison acheva de me convaincre. La peur et la tension se relâchèrent, remplacées par un étrange soulagement — une sensation qui me rappelait mon père lorsqu’il réglait les problèmes d’un simple mot.
Je balai la pièce du regard : Big, le garde qui m’avait menacé, me fusillait toujours des yeux. Une idée me traversa l’esprit.
« Très bien… Mais je serai le chef de leur équipe. »
La bouche de Big s’ouvrit, prête à protester, mais un regard glacé du patriarche le fit taire.
« Ha ha ! C’était déjà prévu, » dit-il en riant.
Le garde du corps fronça les sourcils, visiblement frustré, ce qui m’arracha un sourire en coin. Une petite victoire, mais une victoire tout de même.
Petite victoire, pensai-je, satisfait de voir Big fulminer.
« Et je refuse d’enfiler ces costumes ridiculeux ; je garderai mes fringues habituelles. »
Le père de Kinn éclata d’un rire franc.
« Tu te prends pour un CEO ou pour un garde du corps ? J’aime ce jeune homme, haha. »
Je réussis à calmer mon souffle et, encouragé par l’air presque paternel de l’homme, j’osai en demander davantage :
« Alors, c’est d’accord ? Je pourrai garder mes vêtements ? »
Il hocha la tête, amusé.
« D’accord, mais seulement à la maison. Dès que tu accompagneras mon fils en public, tu porteras un costume – question d’allure professionnelle. Ça te va ? »
« Mmmh… » grommelai-je, sans pouvoir cacher ma réticence.
« Autre chose ? » reprit-il.
Un détail crucial me revint : c’est moi qui devrais protéger Kinn. Je levai un sourcil, presque provocateur :
« Et si Kinn décidait de me tuer ? »
« Je ne le laisserai pas faire, » répliqua-t-il d’un ton qui ne souffrait aucun doute.
Je secouai la tête : « Comment être certain que vous tiendrez parole ? Que mon frère sera en sécurité… Et que vous me rendrez l’acte de propriété de la maison ? »
Un soupir, puis ses traits se durcirent :
« Tu sais qui je suis. Je n’ai jamais terni ma réputation pour si peu. Je suis un homme de parole. »
Il ne fanfaronnait pas ; chaque syllabe portait le poids d’une autorité habituée à être crue. Je ne trouvai plus d’argument valable pour refuser.
« Si protéger ton frère implique de risquer ta vie – ce qui est déjà le cas – accepte mon offre. Je viens d’entériner toutes tes conditions et je n’ai jamais été aussi généreux avec qui que ce soit. »
J’hésitai. Che’, mon petit frère, aurait enfin une vie décente… Mais le souvenir de ses larmes récentes serrait encore ma poitrine.
« … Je dois réfléchir, » finis-je par dire.
« Combien de temps te faudra-t-il ? »
Je baissai les yeux ; un autre visage s’imposa : Oncle Thee. Malgré ma colère, Papa tenait à lui.
« J’aimerais une dernière faveur », déclarai-je. Il fit signe que je pouvais continuer.
« Si j’accepte, épargnez la vie de mon oncle et reportez l’échéance de sa dette. »
« Ainsi soit-il. »
« Alors… Je vous donnerai ma réponse demain. »
Je repartis en moto jusqu’à l’appartement de Tem, le casque plein de pensées.
Accepter, et assurer le confort de Che’… Ou refuser, trouver un nouveau travail, économiser des années pour racheter la maison, couper les ponts avec Thee…
Les deux chemins semblaient semés d’épreuves, mais l’un garantirait au moins la sécurité de mon frère.
Quel choix vais-je faire ?
[Conversation entre Khun Korn et Khun Chan*]
(N/T : Khun Chan est le secrétaire personnel – ou majordome – de Khun Korn.)
(Note de Ruyi : Dans le drama, il est plutôt présenté comme le chef de la sécurité de la famille.)
« Pourquoi avoir accepté toutes ses conditions ? Ce type est trop exigeant. On devrait simplement abandonner l’idée. Ce n’est pas comme si c’était le seul bon combattant qu’on puisse trouver. »
« C’est ce que j’ai envisagé au départ. Je ne voulais pas perdre mon temps avec quelqu’un d’aussi difficile. »
« Alors, pourquoi… ? »
« Parce que je connais son père. »
(Note de Ruyi : DUN DUN DUN DUUNNNN.)
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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