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Chapitre 01 – Un début assez… tumultueux
par Ruyi ♡[PDV De Porsche]
WHACK ! THUD !
Des bruits de coups ont attiré mon attention alors que je fumais dans la ruelle à l’arrière du bar où je travaillais. Le son d’un objet dur frappant la chair résonna dans l’air. J’ai jeté le grand sac-poubelle que je tenais dans la benne à ordures, une cigarette pendant à mes lèvres. Du coin de l’œil, j’ai aperçu un groupe de cinq ou six hommes en train de tabasser un type à terre, sans défense. J’ai renforcé ma prise sur mon sac à dos, pris une longue bouffée de ma cigarette, et j’ai détourné le regard, faisant comme si je n’avais rien vu, ignorant le chaos qui se déroulait devant moi.
Cette sombre ruelle adjacente au nightclub, réservée au staff et aux livreurs, est souvent le théâtre de ce genre de scènes. Le noir y est presque total, et on ne s’y retrouve que pour jeter les poubelles ou réceptionner les livraisons. Ce soir-là, des cris et des insultes ont déchiré le silence :
« Tu n’es qu’une sale merde ! » ou encore « Merde ! Tu es plutôt coriace, hein ? ! »
J’ai à peine levé les yeux. Trop occupé à fermer la porte arrière du bar, ma journée de travail terminée. Je travaillais ici comme serveur à temps partiel après les cours, et à cette heure-ci, l’endroit était presque désert. Seuls quelques clients traînaient encore, attendant un taxi, cherchant à ramener quelqu’un chez eux… Ou, comme ces types derrière moi, à régler leurs comptes.
Je ne suis pas une mauvaise personne, mais je n’ai pas envie de m’immiscer dans les affaires des autres. Cet homme à terre avait peut-être fait quelque chose pour mériter cette raclée. Qui sait ? Insulter quelqu’un, provoquer… Je ne voulais pas être un connard sans cœur, mais je ne voulais pas non plus me mêler de ce qui ne me regardait pas. Alors j’ai ajusté mon sac à dos, allumé une cigarette, et je suis parti, laissant derrière moi le bruit des coups et les grognements de douleur.
« Lâchez-moi ! »
Putain, ce gars est coriace.
La voix rauque du type à terre m’a fait me retourner. Malgré les coups qu’il avait encaissés, il se relevait encore, prêt à riposter. J’ai jeté un regard derrière moi et l’ai vu frapper l’un de ses agresseurs avec une détermination inattendue. J’ai jeté mon mégot de cigarette par terre, l’ai écrasé du pied, et me suis étiré paresseusement, prêt à rentrer chez moi. Mais au moment où je m’apprêtais à partir, j’ai senti une main agripper ma chemise.
« À l’aide… »
La voix était faible, mais elle a capté mon attention. Mon regard a été attiré par le logo d’une université sur son uniforme. En me retournant, j’ai vu son visage meurtri : nez et bouche ensanglantés, mais malgré les blessures, il était divinement beau. Sa peau délicate et lisse, éclairée par les lumières tamisées de la ruelle, lui donnait l’air plus jeune que je ne l’avais imaginé.
« Hé ! Reviens ici ! »
L’un des agresseurs s’est approché, attrapant le col du gars. Dans ses yeux, j’ai vu du désespoir. Une étrange sensation m’a traversé la poitrine. Sans réfléchir, je l’ai tiré vers moi.
« Du calme, frérot », ai-je dit d’une voix posée, fixant l’homme à la moustache imposante qui semblait bien plus âgé que moi. Pourquoi s’en prenaient-ils à ce gamin ? Le type que je tenais par le bras avait l’air d’avoir mon âge, et ses vêtements de marque trahissaient une origine aisée. Une idée m’a traversé l’esprit. Je l’ai arraché des mains de son assaillant et l’ai poussé derrière moi, faisant face au groupe de brutes.
J’aurais pu continuer à ignorer cette situation, me dire que ce gars avait peut-être mérité ce qui lui arrivait. Mais quelque chose dans son regard m’a fait agir. Et maintenant, me voilà, coincé entre un riche gamin en détresse et une bande de types visiblement dangereux.
Je n’avais pas prévu de jouer les héros ce soir, mais visiblement, le destin en avait décidé autrement…
« Si tu ne veux pas être blessé, mêle-toi de ce qui te regarde et rends-nous le gamin. »
J’ai hésité un instant, puis j’ai répondu d’un ton calme : « Et si je ne veux pas ? »
« Je t’ai dit de le lâcher ! » a hurlé l’homme à la moustache, sa colère palpable.
Un silence tendu s’est installé, pendant lequel j’ai repensé à mon frère qui m’attendait à la maison. Je me suis dit que ce n’était vraiment pas mes affaires, que je n’avais rien à gagner dans cette histoire. D’habitude, je suis égoïste. J’évite les conflits, je ne joue pas les héros, surtout pour des inconnus. Mais le visage meurtri du gars derrière moi m’a hanté.
« Reste en dehors de ça, je te préviens ! » a grogné l’un des brutes.
Cette fois, j’ai cédé à ma curiosité. « Qu’est-ce qu’il a fait ? »
Si ce gars avait vraiment merdé, je le laisserais affronter son destin. Mais s’il était innocent… Peut-être que je pourrais essayer d’être un bon samaritain, pour une fois.
L’homme à la moustache a essayé de saisir le gars derrière moi, mais je l’ai retenu. J’ai encore hésité. Ce n’était vraiment pas mon problème. J’avais un petit frère à nourrir. Qui s’occuperait de lui si je me faisais blesser et que je ne pouvais plus travailler ?
Je suis peut-être un connard égoïste, mais je ne veux pas agir sans rien y gagner. Avec cette pensée, j’ai failli m’éloigner, laissant les brutes régler leur compte au beau gosse. Mais quelque chose m’a arrêté.
« Aide-moi… Et je te donnerai une belle somme. »
Le gars me chuchota ça à l’oreille, comme si l’argent pouvait tout résoudre. Audacieux de sa part de penser qu’il pouvait m’acheter si facilement.
« Combien ? » ai-je demandé, malgré moi.
Oui, je l’avoue, l’argent me motive. Surtout dans les moments où j’en ai le plus besoin.
(Note de Ruyi : Mdr, est-ce qu’on peut retourner sa veste comme ça… )
« Cinquante mille*, ça te va ? »
(N/T : 50 000 bath 50,000 baht équivaut à environ 1 400 dollars américains (USD) ou 1 300 euros (EUR).)
En entendant ça, j’ai posé mon sac à dos par terre, serré les poings jusqu’à les faire craquer, et étiré les muscles tendus de mon cou et de mon dos. Cette somme couvrirait les frais de scolarité de mon frère. Alors oui, bien sûr que j’allais l’aider.
« Marché conclu. Mais si tu ne tiens pas ta promesse, je te tuerai. »
J’ai bloqué l’avancée des brutes d’un bras, tout en poussant le gars derrière moi pour le protéger. L’un des agresseurs a attrapé une planche en bois, mais je lui ai asséné un coup de pied dans la main avant qu’il ne puisse m’en frapper. La planche est tombée au sol, et lui avec.
J’étais déterminé à ne laisser personne toucher à ce beau gosse. J’ai fait appel à tout ce que je savais en arts martiaux. Après tout, j’avais remporté un titre national au lycée.

Maintenant, j’étais devenu leur cible. Les coups pleuvaient, certains atterrissant sur ma mâchoire. J’ai souri en sentant le goût métallique du sang sur mes lèvres. Ça ne suffira pas pour m’abattre, bande d’enfoirés.
J’ai esquivé, contré, frappé. J’ai attrapé certains par les cheveux, écrasant leurs visages contre le mur en béton. L’odeur du sang s’est mêlée à l’air de la ruelle. Malgré leurs efforts, aucun n’a réussi à prendre le dessus. J’ai envoyé quelques coups de plus aux plus tenaces, puis j’ai attrapé mon sac à dos et le gars ensanglanté, toujours recroquevillé près d’une poubelle, une main serrée sur son ventre.
« Où est-ce qu’on va ? » a-t-il demandé, grimçant de douleur.
« Je ne sais pas. Monte, » ai-je répondu en démarrant ma moto.
Il avait l’air hésitant, mais je lui ai saisi le poignet et l’ai forcé à monter derrière moi. Tu ne t’en tireras pas si facilement, beau gosse… Tu me dois encore de l’argent. J’ai reculé rapidement de l’allée et nous avons filé à toute vitesse.
En jetant un coup d’œil derrière moi, j’ai vu quelques-uns des hommes nous poursuivre, mais ils étaient déjà trop tard. Dès que j’ai tourné sur la route principale, j’ai accéléré sans regarder en arrière. Ils vont probablement essayer de nous suivre en voiture, mais je ne leur laisserai aucune chance.
« Merci. »
Sa voix rauque a résonné près de mon oreille, et un frisson a parcouru ma colonne vertébrale. Sa tête s’est alourdiment posée sur mon épaule. Il doit être gravement blessé.
« Ne me remercie pas encore, » ai-je répondu en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur. J’ai poussé un soupir de soulagement en constatant que personne ne nous suivait. Nous étions enfin en sécurité.
« Ils ne nous suivront plus. Merci encore une fois, » a-t-il murmuré, sa grande silhouette s’affaissant contre mon dos. Sa tête et son corps reposaient entièrement sur moi maintenant. J’avais peur qu’il ne s’évanouisse, alors j’ai attrapé ses mains avec ma main gauche, m’assurant qu’il me tenait toujours fermement.
« Serre-moi plus fort, ou je vais mourir, » a-t-il dit, sa voix soudain plus douce et plus profonde, presque apaisante. J’ai senti ses doigts resserrer leur prise sur mon t-shirt.
« Merci, » a-t-il répété, comme si ces mots étaient les seuls qu’il connaissait.
« Cinquante mille, » lui ai-je rappelé sèchement en le fixant à travers le rétroviseur. Il a acquiescé avec difficulté, toujours en proie à la douleur, avant de se repositionner tant bien que mal.
« Allons chez moi, et je te donnerai l’argent. »
J’ai réfléchi un instant, méfiant. Et si ce type était un trafiquant de drogue ? Ou un membre de la mafia ? Je pourrais être mort avant même d’avoir touché à l’argent.
(Note de Ruyi : Mais si tu savais.)
« Ne tire pas cette tête, je n’ai pas l’intention de te tuer, » a-t-il dit, comme s’il avait lu dans mes pensées. Il a regardé droit dans le rétroviseur et m’a souri, malgré la douleur qui se lisait sur son visage.
« Qui sait ? » ai-je répliqué, sceptique.
« Est-ce que j’ai l’air d’un criminel à tes yeux ? »
« Eh… Et si tu étais lié à ces voyous, ou aux salauds de tout à l’heure ? »
« Haha. » Il a ri, malgré les coupures sur ses lèvres qui rendaient chaque mot difficile.
Finalement, j’ai décidé de ne pas prendre de risques. Je lui ai dit que je m’arrêterais à la station-service la plus proche, où il pourrait retirer l’argent qu’il me devait.
« J’ai perdu mon téléphone et mon portefeuille, » a-t-il avoué alors que je lui montrais le distributeur de billets.
« Hé ! Sale menteur, je rêve ou tu t’es foutu de moi ? Je devrais te battre à mort ! » ai-je crié, me tournant vers lui alors qu’il était toujours affalé sur le siège arrière.
« Oh… Prends ça. Ça vaut plus que cinquante mille bahts, » a-t-il répondu en me tendant sa montre.
J’ai inspecté l’objet, sceptique. « Comment je sais que c’est pas une contrefaçon ? »
« Alors rends-la-moi, » a-t-il soupiré, essayant de la reprendre.
Je l’ai esquivé. Un riche gamin comme lui ne porterait pas une fausse montre, non ? Bien qu’elle soit sale, je pouvais voir qu’elle était magnifiquement conçue et valait probablement plus de cent mille bahts.
« D’accord, tu peux descendre maintenant. Mais si j’apprends que tu m’as arnaqué, je reviendrai te chercher et je te tuerai, » ai-je menacé en pointant un doigt vers lui.
« Attends une minute… Est-ce que je peux emprunter ton téléphone ? J’aimerais appeler mon père, » a-t-il demandé, tendant la main.
D’accord, je suis peut-être parano, mais… À en juger par sa respiration haletante et sa silhouette voûtée, je doutais qu’il puisse aller bien loin.
« Tu me fais chier, » ai-je marmonné avant de lui tendre mon téléphone.
Il a composé un numéro et a effectivement appelé son père, lui donnant l’emplacement de la station-service pour qu’on vienne le chercher. Pendant qu’il parlait, je l’observais attentivement. Je devrais peut-être l’emmener à l’hôpital… Son état était inquiétant : sa tête saignait toujours, et sa respiration était laborieuse.
Et si je lui proposais de l’emmener à l’hôpital contre trente mille de plus… Accepterait-il ?
« Merci encore pour ton aide, espèce d’enfoiré avide, » a-t-il dit, toujours assis sur ma moto.
Je n’ai pas réagi à l’insulte. Les gens ont bien le droit d’attendre quelque chose en retour de leur travail, non ?
« Au fait, je m’appelle Kinn, » a-t-il ajouté, se tournant légèrement vers moi. « On va à la même université. »
« Comment tu le sais ? » ai-je demandé, perplexe.
« Ta veste, » a-t-il répondu, indiquant mon blouson universitaire maintenant taché de sang.
« Hmm… »
« Et toi, c’est quoi ton nom ? » a-t-il insisté, toujours cloué sur mon siège arrière.
J’ai froncé les sourcils, agacé. Il a du mal à respirer, et il continue à parler ?
« Pourquoi ? T’attends-tu à ce qu’ils viennent me tabasser ? » ai-je demandé en levant un sourcil, méfiant.
« Non. C’est parce que tu m’as sauvé. Alors, c’est quoi ton nom ? » a-t-il insisté, son regard insistant.
« Pourquoi tu tiens tant à le savoir ? Tu vas le graver sur ton mur et me vénérer ? » ai-je répliqué, moqueur. Je suis curieux de savoir pourquoi il tient tant à connaître mon nom. Je l’ai aidé, mais ça devrait s’arrêter là. Pas besoin qu’on devienne potes.
« Si tu ne me dis pas, je ne descends pas de ta moto, » a-t-il menacé, essayant de reposer sa tête sur mon épaule.
« Si tu ne descends pas, je te pousse, » ai-je répondu d’un ton ferme, bien que mon visage reste impassible.
« Alors rends-moi ma montre… Tu pourras attendre que quelqu’un vienne me chercher pour avoir ton argent. »
J’ai regardé la montre dans ma main. Son poids et la qualité du matériau me disaient qu’elle était authentique. J’ai soupiré, cédant finalement.
« Jom… Mon nom est Jom. »
Ses lèvres ont esquissé un sourire tendu, et il a finalement descendu de la moto sans plus de protestations. Je l’ai regardé s’éloigner en boitant, me demandant ce qu’un gars comme lui avait bien pu faire pour se retrouver dans une bagarre avec ces brutes. Mais au final, ce n’était plus mes affaires. J’ai enfilé mon casque, que j’avais oublié plus tôt, et j’ai repris la route, cette fois pour rentrer chez moi.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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