Chapitre 37
by Ruyi ♡« Ça n’a pas d’importance. » Peut-être qu’attraper un gros rhume comme ça ne serait pas si mal. Ce ne serait pas grave de ne plus jamais se relever du lit de malade.
Mais Rufus était un roi. Le peuple ne laisserait jamais son roi mourir aussi facilement.
Dans ce cas, alors…
Rufus leva la main au-dessus de l’épée qu’il avait posée au sol.
Une lame souillée par le sang des démons et des hommes. Une épée maudite, qui avait englouti d’innombrables vies.
Il avait commencé sa vie sur un champ de bataille infernal avec cette arme, alors peut-être que ce ne serait pas si mal de la finir de la même manière.
Rufus tira lentement l’épée de son fourreau.
C’est alors que…
« Ne pleure pas. »
Un murmure lui parvint à travers la pluie.
Il s’immobilisa.
À cette voix soudaine, Rufus se figea.
« … Sarubia ? »
Ce fut très brève, mais il ne pouvait pas se tromper. C’était la voix de Sarubia.
« Sarubia ! »
Laissant tomber l’épée, Rufus tourna précipitamment la tête dans toutes les directions.
Il n’y avait personne. Seule la pluie battante emplissait son champ de vision.
Et soudain, une mélodie lui revint en mémoire.
Si je devais mourir,
je deviendrais une simple goutte de pluie,
pour essuyer tes larmes.
« Quelle est cette chanson ? »
« Une berceuse. »
C’était la berceuse que Sarubia lui avait chantée lors de leur première rencontre, et durant les nuits où le sommeil le fuyait.
À cet instant, les derniers souvenirs qu’il avait d’elle le frappèrent de plein fouet.
Elle s’était excusée jusqu’au bout.
Elle avait souri jusqu’au bout.
Elle avait plongé son regard dans celui de Rufus jusqu’au bout.
« Ne pleure pas. »
Le sourire délicat de Sarubia lui revint en mémoire.
À cet instant, il sentit sa respiration se bloquer dans sa gorge.
Et cette sensation ne s’évanouit pas. Des épines transpercèrent de nouveau le vide dans son cœur. Les émotions qu’il avait refoulées refirent surface, déferlant comme une vague.
Il détestait ça.
C’était insupportable.
Il ne voulait plus rien ressentir.
Pourquoi ?
Pourquoi cela le hantait-il encore, alors qu’elle était déjà morte, retournée à la terre, et qu’elle continuait pourtant à l’enchaîner ainsi ?
Une fois encore, cette douleur oppressante, semblable à des épines plantées dans sa poitrine, le transperça. Les émotions qu’il avait contenues si longtemps l’envahirent avec violence.
Non.
Il ne voulait plus ressentir ça.
Pourquoi ?
Pourquoi son cœur continuait-il à saigner de cette manière ?
Rufus voulait la revoir, ne serait-ce qu’une seule fois. Il voulait la serrer contre lui, prendre ses mains dans les siennes, et lui montrer les fleurs fuchsia qu’elle avait tant désiré voir.
Alors, je t’en supplie… Juste une fois de plus…
Rufus s’effondra, tel de la cire fondue.
Sa poitrine était oppressée.
Comme si quelque chose y était coincé. Il avait beau frapper dessus de toutes ses forces, rien ne changeait.
Sa gorge était nouée.
Des sanglots étouffés brisèrent le silence glacé. Il n’y avait personne pour réconforter cet homme effondré, qui déversait toutes ses émotions sur le sol boueux.
Shwaa—
La pluie nocturne sanglotait amèrement.
Les gouttes froides lavèrent le collier dans la main de Rufus, taché du sang de Sarubia. À mesure que le sang s’effaçait, le bijou se mit à luire d’un rouge éclatant.
Peu à peu, dans l’obscurité désolée, une silhouette vague apparut.
« Désires-tu la richesse ? »
Surpris par cette voix inconnue, Rufus releva la tête.
Devant Rufus se tenait Audixus, le roi des démons sous sa forme humaine.
« Espèce de salaud ! Tu es encore en vie ? ! »
Rufus dégaina précipitamment son épée et la brandit vers le roi démon. Pourtant, sa lame ne fit que trancher le vide, sans jamais l’atteindre.
Audixus, le roi démon qui était apparu devant lui, continua de parler comme si de rien n’était.
« Je vous accorderai tous les trésors de mon palais démoniaque. En échange, je veux que tu épargne ma vie. »
« Ah… »
Ce n’est qu’à ce moment-là que Rufus comprit que le roi démon Audixus devant lui n’était rien d’autre qu’une illusion.
Le collier de Sarubia. Plus précisément, le spectre du roi démon Audixus, généré par la pierre magique démoniaque.
Le spectre d’une personne morte depuis plus d’un an, hantait encore ces lieux, incapable de trouver la paix.
« Si ce n’est pas la richesse, est-ce la gloire que tu désires ? J’ordonnerai à toutes mes créatures de s’en charger. »
Le spectre du roi démon poursuivit son discours.
C’était mot pour mot ce qu’il avait dit à Rufus avant de mourir.
Maudit roi démon. Rufus serra les dents en fixant son spectre.
Puis, soudainement, le spectre prononça ces mots :
« Ou bien souhaites-tu changer le passé ? Revenir en arrière et obtenir une seconde chance ? »
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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