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    «  Non  ! »

    «  Rufus  ! »

    S’écrièrent le marquis d’Inferna et Sarubia en même temps.

    L’épée du roi s’abattit en direction du cou de Rufus.

    La lame transperça la chair.

    Ploc, ploc, ploc—

    Du sang sombre vint tacher l’herbe.

    «  Ah…   »

    Rufus regarda devant lui.

    Il aperçut une épée plantée dans un dos.

    L’arme du roi, abaissée avec force, avait traversé le corps de Sarubia.

    Confronté soudainement à l’apparition d’une femme qui s’était interposée entre lui et sa proie, le roi resta interdit.

    «  Espèce d’effrontée  ! »

    Il retira rapidement l’épée et repoussa la jeune femme. Le petit corps de Sarubia s’effondra mollement.

    «  SARUBIA  ! »

    Au-delà du souffle qui s’éteignait, Rufus rugit.

    «  Cette simple servante… Voilà donc la femme que tu préfères à ma fille.  »

    D’un ton venimeux, le roi lança des regards assassins à Rufus, puis à Sarubia.

    «  Pourquoi tu me regardes comme ça, Rufus  ? Ne t’en fais pas. Je te laisserai tout le temps du monde pour rester auprès de cette gar—  »

    Mais le roi ne termina jamais sa phrase.

    SLASH

    La tête, autrefois attachée à son corps, roula sur le sol.

    PLOC

    Derrière le cadavre sans vie du roi, la baronne Inferna se tenait debout, son épée encore levée.

    «  Touche pas à mon petit-fils, enflure.  »

    La baronne essuya le sang éclaboussé sur son visage d’un revers de manche et toussa.

    «  Sarubia  ! »

    Rufus, figé par le choc, se jeta sur le corps de Sarubia et la serra dans ses bras.

    «  Reprends-toi, Sarubia  ! »

    «  Rufus…   »

    Avec un immense effort, Sarubia entrouvrit les yeux et croisa le regard de Rufus.

    «  J’ai… J’ai réussi.  »

    «  Quoi ?  »

    «  Ta grand-mère devait mourir… Par l’épée du roi… Mais j’ai défié le destin…   »

    À travers ses respirations hachées, elle esquissa un faible sourire.

    Les flammes rugissantes, la foule en panique, les lames étincelantes aux reflets bleus…

    Dans l’avenir qu’elle avait vu, la baronne Inferna, en cherchant à protéger Rufus, avait succombé sous l’épée du roi. Sarubia avait dès lors tenté de modifier ce futur.

    Elle s’était précipitée devant la baronne et s’était interposée, recevant à sa place la lame du roi.

    «  Sarubia, mais qu’est-ce que tu racontes !  »

    «  C’est exactement ce que tu entends… J’ai empêché la mort de ta grand-mère… Haha, ça s’est vraiment produit…   »

    «  Sarubia  ! Qu’est-ce que tu as fait !  »

    «  Pardon… Je n’avais pas prévu… De mourir moi aussi…   »

    Sur ces mots, ses paupières se fermèrent lentement.

    «  SARUBIA  ! »

    Rufus serra son corps contre lui. Ses mains étaient trempées de sang frais.

    La blessure était grave. Trop grave pour être guérie par la magie.

    «  Ce n’est pas vrai…  »

    Ses mains tremblaient.

    «  Tu avais promis de rester à mes côtés jusqu’à ma mort…  »

    Réprimant tant bien que mal ses tremblements, Rufus agrippa l’ourlet des vêtements de Sarubia.

    «  Ferme pas les yeux. Regarde-moi, Sarubia, regarde-moi !  »

    «  Pardon… Je ne voulais pas te faire pleurer…   »

    Forçant un sourire, Sarubia murmura.

    La tête de Rufus s’inclina. Les larmes qui coulaient sur les joues pâles de Sarubia se brisèrent en silence.

    «  Ne pleure pas…   »

    Rassemblant ses dernières forces, elle caressa doucement la joue de Rufus.


    « Un grand bonhomme qui pleure… Tu es plutôt mignon, toi. »

    — Rufus, tu ne le sauras sûrement jamais.

    Dès l’instant où je t’ai rencontré, je suis tombée amoureuse de toi.

    Quand je te regardais, c’était comme si des dizaines de papillons battaient des ailes à l’intérieur de moi.

    Au-dessus de ma tête, des centaines de fleurs s’épanouissaient et dansaient, m’apportant une paix profonde.

    Comme si mes pieds étaient devenus des nuages, je me suis approchée de toi, portée par le vent.

    Mais j’étais trop jeune, trop inexpérimentée.

    Alors, comme une lâche, je t’ai volé un baiser.

    Je ne connaissais pas d’autre moyen.

    Peu importe comment je me creusais la tête, avec ma petite tête bête et immature, je n’arrivais pas à trouver comment t’offrir tout de moi.

    J’avais tellement honte que je n’ai même pas osé te demander ton prénom.

    Tout ce que je savais faire, c’étaient des blagues idiotes, et je n’avais pas le courage de te tendre la main vers toi.

    Depuis ce jour-là, j’ai prié pour toi chaque jour.

    J’ai prié pour que tu ne sois pas blessé.

    Pour que ton cœur ne souffre pas.

    Pour que tu n’aies jamais à pleurer.

    Et quand j’ai ouvert les yeux… J’ai réalisé que tu étais dans mes pensées à chaque seconde, chaque jour, depuis trois ans.

    Et puis, tu es revenu.

    Tu es revenu pour me retrouver.

    Tu as prononcé mon prénom…

    À partir de cet instant, je me suis fait une promesse.

    Merci.

    Grâce à toi, la solitude de la mort me semble un peu moins pesante…


    Alors qu’elle transmettait silencieusement ses sentiments, l’homme cria son nom en pleurant.

    En réponse, Sarubia esquissa un léger sourire.

    « Je… Veux voir les fuchsias de ton village natal…  »

    Sur ces mots, un vœu impossible à réaliser, Sarubia ferma les yeux.


    Voici donc la fin du deuxième chapitre. Je vous assure que je ne pleure pas du tout… Ce n’est que le vent, hein !
    Sarubia était ma favorite jusqu’à présent. Elle va tellement me manquer.
    Mais bon, visiblement je n’apprendrai jamais de mes erreurs, haha.

    On ne devrait jamais trop s’attacher aux personnages dans les histoires — et pourtant, on le fait à chaque fois.

    À très bientôt pour la suite, j’espère que vous serez au rendez-vous !

    °˖✧◝(⁰▿⁰) ◜✧˖°

    ・.ʚ Voici la fin du chapitre 2 : L’histoire d’un chevalier, nommé Rufus ɞ .・

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