Chapitre 31

Rufus hésita.

Pourquoi elle souriait ?

En un instant, l’étincelle finale fendit le ciel obscur.

Boom !

Au son de l’explosion, un épais faisceau de lumière s’élança. Les acclamations des gens rassemblés dans la cour éclatèrent.

… Il ne fallut pas longtemps pour que ces acclamations se transforment en hurlements.

Les flammes, avec leurs longues traînées, se divisèrent bientôt en dizaines de branches.

« C’est incroyablement beau. »

Edel, émerveillée par les feux d’artifice, s’exclama les yeux brillants d’extase.

Les traînées de feu se mouvaient avec énergie, empruntant des trajectoires variées dans toutes les directions. Étrangement, au lieu de s’élever vers le ciel comme auparavant, elles commencèrent à tomber vers le sol.

Au début, Rufus crut que ça faisait partie du spectacle. Mais quand les traînées dispersées s’abattirent sur la foule et que ceux touchés par les flammes douloureuses hurlèrent avant de s’effondrer, il comprit qu’un grave problème était en train de se produire.

« Baissez-vous ! »

Rufus tendit rapidement la main.

BOOM !

Juste après, une traînée de feu frappa le toit de l’annexe. Les murs volèrent en éclats comme des miettes de biscuit.

Les flammes tombées sur le sol doré brûlaient avec violence. Si quelqu’un avait été touché directement, il n’en serait peut-être même pas resté les os.

« C’est quoi, ce truc… ? »

Rufus serra les lèvres et retira la barrière de protection qu’il avait invoquée avec sa magie.

Il ne comprenait rien à ce qui se passait. Tout ce qu’il savait, c’est que ces étincelles auraient pu faucher la vie des êtres qui lui étaient chers. Cette idée le rendait fou.

« Rufus ! »

« Frère ! »

Des voix l’appelant depuis l’arrière lui parvinrent. Il se retourna précipitamment.

« Où est Grand-mère ? »

« Ici. »

Une voix tendue se fit entendre. La baronne d’Inferna, qui était tombée sous le choc des flammes, se releva avec l’aide de Sarubia.

Rufus et les siens se replièrent rapidement à l’intérieur de l’annexe.

Le beau palais s’était transformé en champ de bataille. Ceux frappés par les flammes mouraient sur le coup. Même la magie ne pouvais pas les sauver.

Près de la zone où s’étaient regroupés les étrangers, des tas de foin, dont on ignorait l’utilité, prirent feu à leur tour ce qui alimenta l’incendie. Les gens luttaient désespérément pour survivre aux attaques aléatoires de cette catastrophe ardente.

Des colonnes de feu jaillissaient vers le ciel, illuminant le palais royal comme en plein jour.

Voom

Le mur extérieur de l’annexe où se trouvait Rufus trembla violemment à nouveau, frappé par les flammes. En même temps, les cris des domestiques résonnèrent à ses oreilles.

« Au feu ! »

« Tout le monde, dehors ! »

L’annexe où résidait la famille de Rufus était dévorée par les flammes. De l’intérieur comme de l’extérieur.

Depuis la plus haute tour, quelqu’un observait la scène.

« Tout se passe comme prévu. »

C’était le roi.

Entièrement vêtu de son armure, il contemplait les flammes qui se propageaient avec un air satisfait.

Il avait convoqué les mages royaux bien à l’avance et leur avait ordonné de faire tomber intentionnellement le dernier feu d’artifice sur l’annexe, comme s’il s’agissait d’une « erreur ». Il avait également demandé qu’on répande exprès du chanvre sec pour que l’incendie prenne pleinement.

Résultat : les alentours de l’annexe s’étaient transformés en mer de flammes.

Le roi avait prévu de tuer Rufus de ses propres mains, au cœur de cette scène chaotique devenue champ de bataille.

Bien sûr, s’il tuait Rufus, héros du royaume, le peuple se retournerait contre lui. C’est pourquoi il avait monté une conspiration.

Profitant de la confusion provoquée par l’incendie dans le palais royal, il comptait faire porter la responsabilité de l’attaque à des infiltrés du camp adverse.

Son plan consistait à utiliser le chaos ambiant pour accuser Rufus d’avoir tué des civils innocents, éliminant ainsi en un seul coup ce gêneur ainsi que l’opposition politique.

C’était l’occasion rêvée de faire d’une pierre deux coups.

« Votre Majesté, il est temps pour vous d’entrer en scène. »

Le secrétaire, les mains jointes, tendit une épée au roi.

« Je vous en prie, rendez justice à celui qui ose défier la Couronne. »

Le roi saisit fermement la poignée de l’arme.

« Oui. Aujourd’hui, je prendrai la vie de ce vaurien. »

Pensant au visage de Rufus, il déclara à tous ceux présents :

« Allons-y. Incitons le peuple et rendons notre verdict contre ce rebelle qui a insulté la Princesse royale ! »

« À vos ordres, Votre Majesté ! »

Des chevaliers déguisés en assassins du camp ennemi s’agenouillèrent devant le roi.

Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi  ⋄ Correctrice • Ruyi

・．ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・