Chapitre 26
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
Soudain, Rufus plongea la main dans sa poche et en sortit un collier.
Le pendentif était lisse et émettait un tintement léger en oscillant au bout de sa chaîne.
« Qu’est-ce que c’est ? »
Rufus baissa les yeux sur le collier qu’il avait toujours porté autour du cou, tandis que Sarubia se redressait lentement.
C’était un collier orné d’un rubis de la taille d’une noix. Mais il était très différent des pierres précieuses que Sarubia avait pu voir jusque-là. Il était bien plus éclatant et lumineux que celles qui remplissaient la chambre de la princesse Sordid.
« Oh, c’est fascinant. La lumière semble bouger à l’intérieur de la pierre. Où l’as-tu trouvé ? »
Sarubia observait le collier avec des yeux pétillants d’émerveillement.
Rufus, ravi de voir son intérêt, répondit calmement :
« Je l’ai fait fabriquer à partir de la pierre magique du Roi Démon Audixus. »
« Oh, c’est une origine assez… Impressionnante, bien au-delà de ce que j’imaginais. »
« Je l’ai fait nettoyer en profondeur. Ne t’inquiète pas. »
« Je n’avais même pas pensé à ça… Mais, est-ce que tu me le donnes ? »
Sarubia fixa Rufus avec des yeux incrédules.
« Oui. »
« Mais si c’est une pierre magique du Roi Démon, elle doit avoir une valeur inestimable. »
« Justement, c’est parce qu’elle est précieuse que je veux te l’offrir. »
« Non, je veux dire… Je suis une simple roturière, sans magie. Avoir une chose pareille ne me servirait à rien. »
« Alors, considère-la comme une jolie pierre. Si tu ne la gardes pas, elle ne me sert à rien non plus, et je la jetterai. »
Rufus répondit d’un ton bourru.
Sarubia poussa un léger soupir, comme si elle n’avait pas d’autre choix.
« Vraiment, tu n’es pas du tout mignon. »
Ils étaient allongés côte à côte sur le lit, leurs mains entrelacées.
La nuit s’assombrissait peu à peu. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne semblait trouver le sommeil.
« Sarubia. »
« Oui, Rufus ? »
« Il y a une question que je me pose depuis longtemps. »
« Laquelle ? »
« Comment fais-tu pour prophétiser la mort des gens ? »
La voix de Rufus était calme alors qu’il regardait Sarubia, étendue près de lui.
« … »
Sarubia lui adressa un sourire léger avant de tourner ses yeux vers lui.
À quoi pensait-elle en cet instant ?
Rufus la fixa, son regard s’attardant sur la marque de sainte qui se devinait sous le tissu glissant de son épaule.
Une sainte capable de prophétiser la mort.
Il ignorait ce que cette capacité impliquait réellement. Cela ne faisait qu’attiser sa curiosité, notamment à propos de la magie singulière de Sarubia, celle qui avait prédit la mort de sa grand-mère.
« Quand je regarde quelqu’un dans les yeux, je peux voir ses derniers instants. »
« Dans ses yeux ? »
« Oui, toujours dans les yeux. Je dois regarder les deux yeux. »
Sarubia commençait à s’ouvrir doucement.
« Prophétiser la mort, c’est ressentir et observer ce qui se produit au moment précis où la vie s’éteint. Je peux voir comment l’âme quitte le corps dans ces instants. »
« Alors, tu sais comment ma grand-mère va mourir. »
« … Oui. »
Comment va-t-elle mourir ? Comment ma grand-mère rendra-t-elle son dernier souffle et fermera-t-elle les yeux pour toujours ?
Rufus brûlait de poser ces questions. Pourtant, depuis qu’elle avait refusé de répondre une première fois, il n’avait pas eu le courage de les formuler à nouveau.
« Elle ne mourra pas dans la souffrance, n’est-ce pas ? »
Ces mots, presque murmurés, s’adressaient plus à lui-même qu’à Sarubia.
« … »
Sarubia resta silencieuse. Elle choisit de ne rien dire, sachant que sa réponse ne ferait qu’aggraver l’angoisse de Rufus.
« Si tu peux prédire la mort, n’existe-t-il pas un moyen de l’éviter ? Par exemple, si ma grand-mère devait être attaquée par une bête sauvage sur un chemin particulier, ne pourrait-elle pas simplement éviter ce chemin et survivre ? »
« La mort n’est pas aussi simple. »
La voix de Sarubia était basse, presque un murmure.
« Ce que je vois, c’est l’avenir d’une personne. Et tous les futurs sont déjà écrits. Savoir ce qui va arriver ne signifie pas qu’on peut le changer. »
« Mais… Est-ce vraiment impossible ? »
Rufus connaissait déjà la réponse, au fond de lui.
Les humains ne peuvent pas défier le destin. Même une sainte, dotée de pouvoirs uniques, ne peut aller à l’encontre de ce qui est prédestiné. Et pourtant, Rufus s’accrochait. Il continuait à poser la question, espérant, contre toute logique, qu’une échappatoire puisse exister.
Il voulait croire, même si cela semblait absurde, qu’un minuscule espoir restait possible.
« … Pour être honnête, je ne sais pas non plus. »
Sarubia ferma doucement les yeux.
« Mais je ressens, au fond de moi, que je ne devrais pas interférer avec l’avenir. »
« Tu le ressens ? »
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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