Chapitre 25
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
« On s’est déjà vus au dîner. »
« Je suis venu parce que j’avais envie de te revoir. »
« Tu manques vraiment de patience. »
Sarubia esquissa un sourire avant de s’allonger sur le lit. D’un geste léger, elle tapota la place à côté d’elle.
« Alors, tu dors ici ce soir ? »
« Attends une seconde. »
Se remémorant les conseils de sa grand-mère, Rufus se leva pour fermer la fenêtre. La douce brise nocturne cessa aussitôt.
« Tu as chaud en ce moment ? »
Quand il revint s’allonger près d’elle, il posa la question à voix basse.
« Non, ça va. Pourquoi ? »
« J’ai fermé la fenêtre. Si jamais tu as trop chaud, je peux te ventiler. »
« Pas besoin, ton corps est frais. C’est parfait comme ça. »
Sarubia se retourna légèrement, un rire léger teintant sa voix.
Rufus l’entoura doucement de ses bras, son torse venant se poser contre son dos.
« Ce soir, on se contente de dormir en se tenant la main, d’accord ? Sinon, je vais devoir te gronder. »
Elle murmura ces mots tout en jouant avec sa main, et Rufus hocha la tête.
« Entendu. »
« Tu acceptes si facilement ? Je m’attendais à ce que tu protestes. »
« Je ne suis pas un sauvage. Si tu ne veux pas, je respecte ta décision. »
« Vraiment ? Pourtant, la dernière fois, tu t’es comporté comme un vrai fauve. »
« Alors, tu n’as pas aimé ? »
« Au contraire… Avec le temps, j’ai fini par apprécier. Et je dois dire que tu t’es beaucoup amélioré. »
« Amélioré en quoi ? »
« À toi de deviner. »
Rufus trouva que c’était une réponse typique de Sarubia. Tout en caressant ses cheveux, il remarqua leur couleur. Ce blond crémeux était incroyablement doux.
« Maintenant que j’y pense, pourquoi t’appelles-tu Sarubia ? » murmura-t-il, presque pour lui-même.
Sarubia est une fleur rouge. Si quelqu’un naissait avec des cheveux rouges, ce nom ne semblerait pas étrange du tout.
Cependant, les cheveux de Sarubia étaient d’un ivoire clair, avec une subtile teinte dorée. Ils étaient bien éloignés du rouge éclatant des pétales de la fleur.
« Ton nom a-t-il une signification particulière, comme le mien ?
« Ta grand-mère aimait-elle la fleur Sarubia ? »
« C’est une interprétation un peu trop simple. Ce n’est pas ma grand-mère, c’est moi qui l’aime. »
Sarubia répondit avec un sourire amusé. Rufus trouva cette réponse intrigante.
« Tu as choisi ton nom toi-même, alors ?
« Oui. Je n’en avais pas au départ. Mes parents m’ont abandonnée à ma naissance. »
Sarubia jouait distraitement avec les doigts de Rufus.
« Quand je vivais à l’orphelinat, un garçon plus âgé m’a donné un nom… Mais c’était un nom affreux. Je ne l’aimais pas.
« Quel était ce nom ?
« Mmm. Tellement affreux que je préfère ne pas en parler. »
Elle eut un petit rire avant de poursuivre.
« Je devais avoir environ douze ans. Ils recrutaient des domestiques pour travailler au palais. Alors, l’orphelinat m’a envoyée là-bas. Ils disaient que je devais commencer à gagner ma vie. »
Douze ans.
À un âge où l’on devrait encore être entouré d’amour et jouer sous le regard protecteur de ses parents, Sarubia s’était déjà jetée dans le monde pour subvenir à ses besoins.
Rufus observa silencieusement son dos frêle et mince.
Combien de poids avait-elle dû porter durant toutes ces années ?
« Quand je suis arrivée au palais, la gouvernante m’a demandé mon nom. Alors, j’ai simplement dit le nom de la fleur que j’aimais. La fleur Sarubia. »
« … »
Une fille sans nom. Une fille dont l’existence avait été ignorée.
Rufus ne savait que peu de choses sur Sarubia. Il ignorait où et quand elle était née, où se trouvait sa famille qui l’avait abandonnée, comment elle avait réussi à survivre au palais toutes ces années. Mais surtout, il ne comprenait pas pourquoi elle avait choisi la difficile vie d’une servante.
Sarubia était une sainte. Elle aurait pu mener une vie de luxe.
Pourtant, elle avait choisi de vivre comme une simple domestique.
Qu’est-ce qui avait bien pu la pousser à renoncer à toute richesse et privilège pour embrasser une vie si austère ?
Rufus voulait en savoir plus sur Sarubia, mais elle ne semblait pas prête à aborder des sujets aussi lourds.
Elle esquivait toujours les questions avec un sourire, comme si parler de son passé la mettait mal à l’aise.
« Je vais attendre. »
Rufus enfouit son visage dans l’épaule de Sarubia.
« Hein ? Qu’est-ce que tu attends ? »
« Toi. »
Je vais attendre que tu m’ouvres complètement ton cœur.
Avalant ces mots, Rufus resserra doucement son étreinte autour de son corps frêle.
Un silence s’installa entre eux, seulement troublé par le son de leurs cœurs battant à l’unisson.
« … Rufus. »
Sarubia murmura son nom d’une voix presque inaudible.
« Qu’y a-t-il ? »
« J’ai chaud. »
« … »
À contrecœur, Rufus relâcha Sarubia après ses paroles.
Les oreilles de Sarubia étaient désormais rouge écarlate. Rufus fit semblant de ne pas remarquer son embarras.
« Au fait, je ne t’ai pas encore donné ceci. »
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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