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    Il semblerait que ce Rufus soit tombé amoureux de la servante de la princesse. Il envisage donc de renoncer à épouser la princesse pour emmener la servante avec lui sur les terres d’Inferna.

    « Misérable scélérat. »

    Le roi, hors de lui face à la situation de la princesse, s’affala sur son trône.

    Ce Rufus a clairement perdu l’esprit. Comment pouvait-il choisir une simple servante, sans aucun statut, plutôt qu’une belle princesse  ? Cela ferait rire tout le royaume.

    Comme si cela ne suffisait pas, l’engagement de la princesse avec le prince impérial avait été annulé trois ans plus tôt, alimentant déjà bien des rumeurs sur son compte.

    Et maintenant, elle en est réduite à être éclipsée par une obscure servante choisie par le héros qui a sauvé le royaume.

    Si les rumeurs venaient à circuler que le héros, acclamé par la nation entière, avait rejeté la princesse, que deviendrait la réputation de la famille royale  ?

    Il n’y avait plus de gouffre dans lequel tomber plus bas.

    Le roi, pressant ses tempes douloureuses, ferma les yeux avec force.

    Hier encore, le problème était que Rufus voulait épouser la princesse. Aujourd’hui, le problème, c’est qu’il ne veut plus.

    Que faire dans une telle situation  ?

    « Votre Majesté, j’ai quelque chose à vous rapporter. »

    L’un des scribes* du roi s’avança prudemment.

    « Qu’y a-t-il  ? »

    « Récemment, le mécontentement du peuple envers la famille royale grandit. Si cela continue, il est sérieusement à craindre qu’une rébellion éclate. »

    Une rébellion !

    À l’évocation de ce mot, le roi serra le poing et frappa violemment son trône.

    « Quelle absurdité  ! Ne prenez pas le sujet d’une rébellion à la légère  ! »

    « Avec tout le respect que je vous dois, c’est un fait devenu public. De nombreuses histoires circulent parmi le peuple à propos des actions de la famille royale. »

    Le scribe poursuivit calmement  :

    « Pendant les trois années de guerre, beaucoup de jeunes ont sacrifié leur vie. Et parmi une partie du peuple… On murmure qu’il faudrait faire de Rufus le roi. »

    « Qu-quoi  ? ! »

    Le roi vacilla face à cette révélation.

    Il avait effectivement été obsédé par le mariage de la princesse et n’avait pas surveillé l’opinion publique comme il aurait dû.

    Mais entendre que de telles rumeurs circulaient  ? C’était un véritable choc.

    « Quelle audace  ! Faites jeter ce Rufus au cachot… Immédiatement  ! »

    Le roi tremblait de rage. Que l’idée qu’un homme d’une famille de barons obscurs comme les Inferna puisse devenir roi circule parmi le peuple montrait à quel point la famille royale était déconsidérée.

    « Cependant, en ce moment, le peuple vénère Rufus comme un héros. Agir de manière inconsidérée risquerait de provoquer un soulèvement. »

    « Alors, que proposes-tu  ? Que je laisse cet homme se promener librement  ? »

    « Non, Votre Majesté. Nous devons éliminer Rufus pour écarter toute menace envers le trône. Mais il faut agir avec discrétion. »

    Un sourire sournois se dessina sur les lèvres du scribe.

    « Votre Majesté, vous devriez faire disparaître Rufus sans éveiller le moindre soupçon sur votre implication. »


    Après avoir passé du temps avec sa grand-mère, Rufus retourna dans sa chambre.

    « Sarubia. »

    Il ouvrit la porte, mais personne n’était à l’intérieur. À la place, des rires et des conversations animées provenaient de la cuisine.

    Que se passe-t-il  ?

    En entrant dans la cuisine, il aperçut Sarubia. Mais elle n’était pas seule. Une silhouette familière se tenait à ses côtés.

    C’était son jeune frère, Edel.

    « Que faites-vous tous les deux  ? » demanda Rufus.

    « Oh, tu es là, grand frère  ! »

    Edel accueillit Rufus avec un sourire.

    « Je fais des tartes à la citrouille avec Sœur Ruby. »

    « Sœur Ruby… ? »

    Rufus jeta un regard perplexe à Edel, déconcerté par ce surnom inattendu.

    « C’est mon surnom. N’est-ce pas mignon  ? » dit Sarubia en riant.

    « Pourquoi ton nom a-t-il été arbitrairement réduit à cette partie  ? »

    « Eh bien, c’est mignon d’avoir un surnom. Et pour ton information, j’ai décidé d’appeler Lord Edel ‘Weiss’ à partir de maintenant. »

    « Pourquoi donc… ? »

    « Parce que mon nom complet est Edelweiss, mais tout le monde m’appelle Edel. Sœur Ruby a dit qu’elle m’appellerait Weiss parce que la deuxième moitié de mon nom est aussi mignonne. »

    « … »

    Rufus n’en revenait pas qu’ils soient déjà si proches.

    Sarubia semblait vraiment s’entendre à merveille avec son jeune frère, ce qui laissait à Rufus un curieux mélange de sentiments doux-amers.

    « Moi… »

    « Quoi  ? »

    « Et moi, alors  ? »

    La question de Rufus poussa Sarubia et Edel à échanger un regard.

    « Toi, tu es Rufus. »

    «  Grand frère, tu es juste Rufus.  »

    Leurs réponses simples laissèrent Rufus légèrement dépité. Tandis que Sarubia et Edel s’activaient à préparer des tartes, il se contenta de les observer en retrait.

    «  Ruby est vraiment douée pour faire la pâte à tarte. Je suis jaloux », déclara Edel en souriant.

    Sarubia répondit avec un sourire amusé.

    «  Haha, merci. Lord Weiss, vous vous débrouillez très bien pour casser les œufs.  »

    «  Sauf que j’ai laissé tomber des morceaux de coquille dans la pâte…   »

    «  Ce n’est pas grave, personne n’en mourra. Et puis, un peu de croquant dans la tarte, ça peut être sympa.  »

    En les regardant cuisiner ensemble, Rufus sentit une étrange chaleur l’envahir.

    C’était un moment simple, mais plein de sérénité.


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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