Chapitre 08
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
La grand-mère tendit une épée à Rufus. C’était une arme que seul l’héritier légitime de la Maison Inferna pouvait brandir, avec un design unique : la lame était recouverte d’argent pur de haute qualité, connu pour être fatal aux démons.
« Vas-y et tranche la tête du roi des démons. Je crois en toi. »
Rufus se souvint de la main tremblante de sa grand-mère qui lui avait passé l’épée.
« Tu l’as fait », dit-elle en serrant fermement la main de Rufus.
« Merci d’être revenu en vie. »
« … »
Rufus embrassa sa grand-mère sans dire un mot.
Ses bras, déjà minces, semblaient désormais encore plus fragiles, plus délicats qu’un brin de blé. Ses yeux, autrefois pétillants à la vue de ses petits-fils, étaient désormais ternes, et les mains qui avaient prié pour eux avaient perdu de leur force.
« Grand-mère… »
En prononçant ce mot, il ressentit comme une pointe glacée lui transpercer le cœur, le figeant sur place.
Il réalisa qu’il avait oublié, dans son combat pour survivre, combien le temps qu’il lui restait avec elle était limité.
« … Comment va la santé de Grand-mère ? » Demanda Rufus discrètement à son petit frère, Edel, une fois que la famille Inferna fut conduite dans une pièce.
« … »
Edel eut du mal à parler, Rufus n’eu aucun mal à comprendre son silence.
« Grand-mère… Elle pourrait avoir du mal à passer l’année. »
Après un moment d’hésitation, Edel baissa la tête.
« Des mensonges. »
Rufus s’écria immédiatement, « Ce ne sont que des mensonges. »
« Je suis désolé. »
Edel ne put relever la tête.
En vérité, Rufus le savait aussi.
Sa grand-mère n’en avait plus pour longtemps.
Mais il refusait de l’admettre. Il n’était pas encore prêt. C’est pourquoi il espérait que quelqu’un lui dirait…
Que sa grand-mère ne mourrait pas tout de suite. Qu’elle vivrait une longue et heureuse vie avec lui, celui qui était revenu du champ de bataille infernal…
Soudain, un visage lui traversa l’esprit.
« C’est vrai. »
Elle était la seule qui pouvait le lui dire.
La sainte capable de prédire la mort. Elle avait prédit son retour de la guerre de soumission. Donc cette fois, elle pourrait sûrement le rassurer.
Ses pensées poussèrent son corps à l’action.
Rufus sortit en trombe de la villa familiale.
« Frère ! »
Il entendit le cri désespéré d’Edel dans le couloir, mais il ne se retourna pas. Pas cette fois.
Il continua de courir, ses pas rapides résonnant sur les pavés, jusqu’au majestueux palais de la princesse Sordide.
« Ah, Seigneur Rufus ! Que nous vaut votre visite… », s’étonnèrent les chevaliers en le voyant arriver.
Rufus n’attendit pas les formalités.
« Sarubia. »
« Pardon ? »
« Y a-t-il une servante du nom de Sarubia dans ce palais ? Amenez-la-moi. »
« U… Une… Servante, dites-vous ? »
« Maintenant ! »
Les chevaliers, surpris par l’urgence de Rufus, se dispersèrent.
Peu de temps après, les gardes amenèrent une femme devant Rufus.
Comparée aux souvenirs de Rufus, elle avait mûri en une femme adulte, mais il la reconnut instantanément, bien que le temps l’avait transformée.
La femme aux cheveux couleur ivoire, dont émanait une aura douce.
Il n’y avait aucun doute.
« Sarubia. »
Rufus prononça ce nom, empreint de souvenirs et de nostalgie.
Les images de leur dernier jour ensemble se mirent à danser dans son esprit, floues et pourtant si précieuses.
Le jour où, inconscient de tout, il avait demandé au roi la main de la princesse Sordide et avait été forcé de rejoindre l’armée de soumission. Ce jour-là, alors qu’il était saisi par la peur de la mort imminente, elle lui avait murmuré une seule phrase et, en échange, lui avait volé un baiser.
C’était elle, la femme étrange qui avait fait tout cela.
Par la suite, Rufus avait frôlé la mort à plusieurs reprises en combattant les démons.
Les horreurs de la guerre pouvaient rendre fou.
La peur d’être enterré dans une terre désolée où personne ne viendrait jamais le chercher, l’incertitude de la fin de la guerre, le doute de pouvoir rentrer vivant — ces moments d’incertitude étaient infernaux.
« Euh… »
La servante cligna des yeux de couleur dorés, comme s’ils étaient faits d’or et regarda Rufus avec étonnement.
Et puis…
« Est-ce que… Vous me connaissez ? »
Elle inclina légèrement la tête, un air perplexe.
« Quoi… ? »
Rufus se décomposa instantanément.
Que voulait-elle dire par « Me connaissez-vous ? » Quelle sorte de question était-ce ?
« Tu ne me reconnais pas ? »
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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