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    La servante sourit malicieusement tandis que Rufus la fixa intensément.

    Elle avait l’air plus jeune que lui, et sa petite taille lui donnait l’aspect d’une poupée. Ses cheveux étaient d’une couleur ivoire pâle et ses mèches scintillaient sous le soleil comme de l’herbe embrassée par la rosée. Son sourire gravé sur ses lèvres roses était plus chaleureux que le printemps.

    «  … Pourquoi me dis-tu cela ? »

    Rufus regarda fixement la jeune servant.

    Aujourd’hui était la première fois qu’il la rencontrait. Elle était une parfaite inconnue, mais la jeune femme lui avait révélé sans hésitation qu’elle était une sainte.

    Les saintes bénéficiaient d’un traitement spécial. Naître sainte dans le royaume de Hevania était considéré comme une grande bénédiction. De nombreuses familles nobles, les temples, et même la famille royale, étaient impatients de revendiquer les saintes comme les leurs. Cependant, cette servante, née sainte, vivait dans une position aussi humble.

    Quelle pouvait en être la raison ?

    Pour une raison inconnue, elle avait caché son identité jusqu’à présent. Tout ça, qu’elle révèle son identité à un parfait inconnu.

    Les gens sont imprévisibles. Rufus aurait pu utiliser son identité pour gagner les faveurs du roi ou, au contraire, la kidnapper et la vendre à un noble.

    Était-elle folle, ou était-elle naïve ?

    « Une raison ? Eh bien, bien sûr, c’est à cause de vous. »

    La servante regarda Rufus et sourit.

    « À cause de moi ? »

    « Oui. Vous êtes une personne précieuse à mes yeux. »

    Une personne précieuse ?

    Confus, Rufus pencha inconsciemment la tête. La servante hocha la tête.

    « Vous ne comprenez toujours pas, n’est-ce pas ? Pourtant, vous êtes la personne avec qui je partagerai mon destin. »

    « … Je ne comprends pas ce que tu veux dire. »

    « Ce n’est pas grave. Vous n’avez pas besoin de comprendre. De toute façon, vous reviendrez vers moi. »

    La servante lui adressa de nouveau un sourire malicieux.

    « Et pour une autre raison que celle que je vous ai donnée, c’est qu’il y avait cette lueur dans vos yeux qui semblait indiquer que vous étiez prêt à affronter la mort. »

    « Un regard ? »

    « Exactement. Une lueur qui semblait dire que vous étiez en agonie, même si vous n’alliez pas mourir de sitôt. »

    Correspondait-il à cette description ? Il se sentait exposé, et son tourment intérieur s’enflammait.

    « Voilà donc pourquoi je vous l’ai dit. Quand vous voyez quelqu’un en proie au désespoir, n’est-ce pas naturel de les aider ? »

    Le sourire que la servante lui offrit était aussi lumineux qu’un tournesol.

    « …  »

    Rufus se trouva à court de mots, submergé par des émotions trop profondes pour être exprimées verbalement.

    Dans son esprit, il voyait les visages de sa grand-mère et de son petit frère.

    Un sentiment de soulagement, d’espoir et d’un nouveau rêve.

    S’il pouvait vivre après avoir combattu les démons.

    S’il pouvait revenir avec tous ses membres intacts.

    Peut-être. Peut-être que…

    « Alors, à partir d’aujourd’hui, réjouissez-vous. Ne soyez pas trop tendu. Après tout, en tant que noble, vous possédez sûrement une magie puissante, pas vrai ? »

    Après lui avoir adressé ces paroles, la servante se retourna et se dirigea vers l’endroit où elle avait laissé son balai.

    « Attends. »

    Rufus attrapa précipitamment l’ourlet de sa manche.

    « Quel est ton nom ? »

    « Mon nom ? »

    Les yeux de la servante s’élargirent pendant un très bref instant.

    « Je m’appelle Sarubia. »

    Elle lui rendit un sourire affectueux.

    « Sarubia. »

    « Oui, je m’appelle Sarubia. »

    Ils demeurèrent là, plongés dans un silence maladroit jusqu’à ce que Sarubia éclate d’un petit rire.

    « C’est un nom étrange, n’est-ce pas ? Sarubia fait référence à une fleur rouge, mais mes cheveux sont ivoire. »

    « Ce n’est pas étrange du tout. Je me souviendrai de ton nom. »

    « Vous n’avez pas à le faire. Souvenez-vous juste que je suis une servante travaillant dans le palais de la princesse Sordid. »

    « Non, je me souviendrai certainement de ton nom. Une fois l’extermination des démons terminée, je te rendrai certainement la pareille. »

    Rufus insistait fermement. Face à sa persistance, Sarubia soupira doucement.

    « Eh bien, si vous insistez, je ne vous en empêcherai pas. Mais pouvez-vous le faire maintenant ? »

    « Maintenant ? »

    « Oui, j’ai une requête. »

    Cette fois, Rufus parut perplexe.

    Il était pratiquement pauvre, sans rien à son nom. Mis à part son modeste titre de baron qu’il avait hérité, il n’avait rien de valeur à offrir. Que pouvait-il bien faire pour cette servante ?

    Rien.

    Il n’avait rien à donner. Par conséquent, il se prépara à s’excuser poliment de ne pas être en mesure de répondre à une éventuelle demande.

    « Embrassez-moi, s’il te plaît. »

    « Quoi ? »

    « Vous avez dit que vous vouliez me rendre la pareille, non ? Je veux que vous m’embrassiez. »

    Sarubia eu de nouveau son sourire malicieux.

    « …  »

    Rufus cligna des yeux.

    C’était une réponse à laquelle il ne s’attendait vraiment pas.

    Rufus s’était préparé mentalement. Il était prêt à entendre n’importe quelle requête, même celle de lui acheter une maison dans la capitale.

    Mais un baiser ? C’était complètement inattendu.


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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