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Chapitre 15
by Ruyi ♡Dohyung se leva d’un bond, comme s’il n’attendait que ça depuis une éternité. Il avait l’impression qu’il allait suffoquer s’il restait une seconde de plus dans cette pièce. L’un des alphas le suivit jusque dans le couloir et lui glissa un billet dans la main.
« Garde ça pour toi, » lui dit-il d’un ton grave.
Mais même cet avertissement ne sembla pas vraiment atteindre Dohyung. Il se contenta d’hocher la tête, encore et encore, mécaniquement, jusqu’à ce que l’alpha retourne dans la salle du club et referme la porte derrière lui.
Enfin, Dohyung relâcha le souffle qu’il retenait. Pourtant, même s’il ne s’était rien passé de réellement effrayant là-dedans, les frissons qu’il avait ressentis ne voulaient pas disparaître.
Merde… C’était quoi, ce délire ?
Soudain, un détail lui revint en mémoire : à part Kim Shin, aucun des autres alphas n’avait dit un mot pendant toute la conversation. C’était comme s’ils avaient eux aussi retenu leur souffle, tout comme lui.
Mais ce sont des alphas dominants, non ? Qui peut bien réussir à imposer le silence à un groupe pareil ? C’est sûrement la peur qui me fait imaginer des trucs…
Dohyung secoua la tête pour chasser ses pensées et se dirigea rapidement vers la sortie du bâtiment. Il était tellement pressé qu’il ne remarqua pas la présence d’un homme juste devant lui, et manqua de le percuter.
« Pardon, » marmonna-t-il, en accélérant encore le pas.
Sans qu’il ne s’en rende compte, l’inconnu se mit à le suivre. Il attendit qu’ils soient dehors, puis lui agrippa brusquement le bras.
Dohyung sursauta et se retourna aussitôt, mais la poigne de l’homme était si ferme qu’il ne put se dégager.
Kangho lui adressa un sourire qui n’avait rien d’amical — une sorte de rictus où ses dents brillaient plus comme un avertissement que comme un signe de sympathie.
« Qu’est-ce que tu as dit, là-dedans ? » demanda-t-il d’un ton glacial.
Même si un alpha représentait le partenaire idéal pour apaiser les désirs instinctifs d’un oméga, ce choix restait une arme à double tranchant. Contrairement aux autres partenaires possibles, les alphas avaient le pouvoir terriblement cruel de lier un oméga à eux à travers ce qu’on appelait une « marque ». Fort heureusement, un alpha ne pouvait marquer qu’un seul oméga dans sa vie, et seule la mort pouvait rompre ce lien. Ce n’était donc pas une décision qu’ils prenaient à la légère — il fallait qu’ils tombent réellement sous le charme de quelqu’un.
Certains allaient jusqu’à tuer l’oméga qu’ils avaient marqué pour se libérer de cette attache, mais la peine encourue en cas de meurtre était sévère. Inutile de préciser que la loi à l’origine de cette sanction n’avait pas été pensée pour protéger les omégas — elle visait avant tout à empêcher les alphas d’éliminer à tour de bras leurs partenaires de plaisir. Quoi qu’il en soit, elle avait au moins le mérite de limiter le massacre des omégas marqués.
Cette même loi, particulièrement influente, définissait la marque comme une laisse éternelle attachée à un oméga jusqu’à la fin de sa vie. Étonnamment, certains omégas ne s’en effrayaient pas — certains, même, espéraient ardemment être marqués. Sungwoo, qui s’était rendu ce jour-là à la bibliothèque publique, faisait partie de ceux-là.
Sungwoo rêvait de rencontrer rapidement un alpha fiable et de mener une vie stable. Alors, quand un ami lui avait raconté qu’un alpha incroyablement séduisant traînait à la bibliothèque du coin, il s’était levé tôt, s’était mis sur son trente-et-un, et s’y était précipité. Et effectivement, son ami n’avait pas exagéré : l’alpha était encore plus impressionnant qu’il ne l’aurait imaginé — au point qu’il en resta paralysé, incapable de l’approcher.
Mais Sungwoo ne voulait pas vivre avec des regrets. Même s’il devait se faire rejeter, il voulait au moins tenter sa chance.
Un café à la main, il s’approcha de l’alpha. Il était si nerveux que son cœur menaçait d’exploser. Pourtant, il ne put lui parler tout de suite : l’alpha, concentré sur son téléphone, était manifestement en ligne avec quelqu’un. Sa voix grave glaça Sungwoo sans raison apparente, alors même qu’il ne disait rien de particulièrement effrayant.
« Oui, j’ai vu, » lâcha l’alpha sans lever les yeux. « On dirait qu’ils vivent encore très bien. »
Sungwoo devina qu’il faisait défiler des informations envoyées par son interlocuteur. Puis, d’un ton calme mais chargé d’amertume, il murmura :
« Je n’arrive pas à croire que ce sale type continue encore ses conneries. »
Le ton n’avait rien d’agressif, pourtant Sungwoo sursauta et recula d’un pas. Ce n’était clairement pas le bon moment pour faire sa déclaration. Il resta figé, hésitant, jusqu’à ce que l’alpha raccroche et repose enfin son téléphone.
Sungwoo faillit rebrousser chemin, mais la peur de ne jamais revoir cet alpha le retint. Il prit son courage à deux mains et se lança.
Il contracta la gorge pour masquer le tremblement dans sa voix et afficha son plus beau sourire. Malheureusement, les phrases de drague qu’il utilisait d’ordinaire sortirent de sa bouche comme si c’était la première fois qu’il les disait. Et peut-être était-ce justement pour cela que, même s’il avait déjà connu des refus, il ne s’était jamais senti aussi minuscule, aussi humilié, que face à ce regard froid et indifférent.
Jusqu’à présent, Sungwoo avait toujours cru que les mots cruels étaient ce qu’il y avait de pire. Il se trompait. C’était ce regard glacial, qui ne laissait aucune place à la réplique, qui lui brisa l’orgueil. Rougissant jusqu’aux oreilles, il fit brusquement demi-tour et s’éloigna à grands pas.
Mon dieu… Quelle humiliation.
Son cœur battait encore la chamade, mais les émotions qui l’agitaient changèrent peu à peu de nature. La honte fit place à la colère.
Non mais sérieusement… Qu’il soit beau, d’accord. Mais avec une personnalité pareille, il finira seul. Encore un alpha de plus qui prend les omégas pour de simples jouets, rien de plus.
Exaspéré, le souffle court de frustration, Sungwoo se retourna une dernière fois pour lui jeter un regard noir.
Et ce qu’il vit le pétrifia.
L’alpha s’avançait vers quelqu’un, près de l’entrée de la bibliothèque. Et, à la stupéfaction de Sungwoo, il le regardait avec un sourire si doux, si lumineux, que cela lui coupa littéralement le souffle.
Cho Sungkyun. C’était le seul nom que Kangho avait réussi à soutirer au première année sorti de la salle du club des alphas. Le gamin s’était obstiné à se taire, au point que Kangho avait dû déployer des trésors de patience pour obtenir ne serait-ce que ça. Mais contrairement à ses attentes, ce nom n’appartenait pas à un oméga… Mais à un alpha dominant.
Kangho voulait être le premier à rencontrer Cho Sungkyun en face-à-face, et comprendre pourquoi Kim Shin le recherchait. Par chance, dans le monde restreint des alphas, tout le monde connaissait plus ou moins tout le monde. Grâce à une connaissance commune, il avait donc pu fixer un rendez-vous en à peine deux jours. Mais tous ses efforts s’étaient avérés vains.
« Kim Shin ? C’est qui, ça ? » demanda Cho Sungkyun en fronçant les sourcils, tout en pressant la tête de l’oméga qui se trouvait entre ses cuisses.
Constatant que l’autre n’avait visiblement aucune idée de qui il s’agissait, Kangho tenta de lui expliquer en détail :
« C’est un alpha dominant de ma promo. Son père n’a rien de remarquable, mais son grand-père paternel est immensément riche — il possède pratiquement toute la zone nouvellement aménagée de la ville. Et Kim Shin lui-même est bien nanti aussi : sa mère est morte jeune et il a hérité de toutes ses parts. »
Mais malgré sa tentative sérieuse, Cho Sungkyun était bien trop occupé à jouir dans la bouche de l’oméga pour écouter quoi que ce soit. À vrai dire, l’endroit n’était pas vraiment propice aux discussions sérieuses.
Le club où ils s’étaient retrouvés n’admettait que des alphas dominants, et offrait sur un plateau des omégas récessifs en chaleur. Des canapés et des tables aussi larges que des lits parsemaient la grande salle ouverte, la plupart occupés par des couples en pleine action — à l’image de Cho Sungkyun. L’atmosphère moite et saturée de phéromones avait de quoi donner le vertige.
Kangho aussi avait un oméga agrippé à lui, mais ce que disait Cho Sungkyun lui importait davantage que les effluves entêtants qui montaient à son cerveau.
Tout en caressant distraitement le corps de l’oméga collé à lui, Kangho relança :
« Tu connais vraiment pas Kim Shin ? Et XX Development, ça ne te dit rien ? »
« Pourquoi tu me poses toutes ces questions ? » grogna Cho Sungkyun, redressant l’oméga qu’il installa sur ses genoux.
L’oméga écarta grand les jambes et s’empala d’un coup sec sur son sexe, gémissant :
« Aaah… Tu es trop bon… »
Cho Sungkyun saisit ses hanches et le fit rebondir vivement, tout en lançant un regard agacé à Kangho.
« J’ai dit : pourquoi tu me casses les couilles avec ce Kim Shin ? »
Parce qu’il te cherche, pensa Kangho. Mais il hésita à l’avouer à voix haute. Il ne voulait pas risquer de compromettre ses chances en donnant à Sungkyun des infos que Kim Shin pourrait exploiter pour le retrouver.
Comme il ne disait rien, Cho Sungkyun détourna simplement les yeux, accéléra ses mouvements et se concentra sur son propre plaisir. Kangho comprit qu’il n’en tirerait rien de plus pour le moment et partit s’installer sur un canapé libre avec son propre oméga.
Ce dernier, comprenant enfin que ses désirs allaient pouvoir être comblés, se précipita pour grimper sur lui. Mais Kangho fronça les sourcils et le repoussa sèchement.
« Tu crois que tu fais quoi, là ? » grogna-t-il.
« Allez… Je veux juste te sentir… J’ai besoin que tu sois en moi… » gémit l’oméga.
Kangho le fit s’allonger, ouvrit son pantalon, puis le pénétra sans attendre. L’oméga était déjà trempé, malgré l’absence de préliminaires, et il ne rencontra aucune résistance.
Alors qu’il entamait ses va-et-vient, Kangho ne quittait pas des yeux Cho Sungkyun.
Je lui reposerai d’autres questions après. Cette fois, j’essaierai de savoir s’il connaît personnellement des omégas. Peut-être qu’il est lié à celui que Kim Shin cherche.
Mais ce plan ne vit jamais le jour. Les gémissements et cris de plaisir qui résonnaient dans le club s’interrompirent soudainement.
Comme il n’était pas en rut, Kangho gardait l’esprit clair et fut le premier à remarquer ce silence anormal.
Il avait déjà vécu ce genre de scène. C’était vers la fin de l’année dernière. Ce jour-là, les alphas dominants de W.U. S’étaient retrouvés dans un autre club, encore plus luxueux et sélect — réservé aux membres.
Les omégas qu’on y proposait étaient d’un niveau exceptionnel, et les alphas s’étaient adonnés à des ébats effrénés, comme pris de rut. Le club offrait même des services en groupe, permettant de passer d’un oméga à un autre. Mais ce système avait une faille : les omégas étaient instinctivement attirés par celui dont les phéromones étaient les plus puissants. Résultat : ils ne voulaient s’offrir qu’à l’alpha le plus dominant.
À l’époque, Kangho et ses amis l’ignoraient. Et de toute façon, ils étaient convaincus d’être les meilleurs sur ce plan-là.
Puis Kim Shin était arrivé.
Il avait à peine mis un pied dans la pièce. Mais ça avait suffi pour que tous les omégas se tournent vers lui. Et tous les alphas dominants présents, eux, avaient ressenti un profond sentiment de défaite.
Le pire dans tout ça… C’est que Kim Shin n’était même pas en rut.
Un frisson glacé remonta instinctivement le long de l’échine de Kangho. Le silence qui venait de s’abattre sur la salle… C’était exactement le même que celui qu’il avait ressenti ce jour-là. Il se laissa aussitôt tomber sur le canapé, se dissimulant derrière son dossier haut, puis, retenant son souffle, il jeta un œil à la pièce, tel un crabe émergeant prudemment de son rocher.
Il ne s’était pas trompé : Kim Shin était bel et bien là. Il avançait d’un pas tranquille — ni pressé, ni lent —, droit vers sa cible, sans accorder la moindre attention aux autres.
Kangho se recroquevilla davantage derrière le canapé. Kim Shin n’était plus qu’à quelques centimètres. Il se tenait juste devant Cho Sungkyun. Ce dernier, absorbé par l’oméga qui ondulait sur ses genoux, ne remarqua rien.
Du moins, jusqu’à ce que l’oméga disparaisse soudainement. Kim Shin l’avait soulevé d’un geste et déposé sur le côté, comme s’il n’était rien de plus qu’un chiffon. Puis il planta son regard droit dans celui de Cho Sungkyun.
« Tu es Cho Sungkyun, c’est bien ça ? » demanda Kim Shin, d’un ton parfaitement neutre. Il portait un sweat à capuche, un jean et des baskets. Son visage, impassible, ne trahissait aucune émotion.
Cho Sungkyun leva les yeux vers lui, l’air incrédule et faussement détendu. « T’es qui, au ju— ? ! »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase.
Un bruit sec, aussi violent qu’un coup de feu, éclata dans la pièce : la tête de Cho Sungkyun venait d’être violemment projetée contre la table, écrasée par une main puissante.
Bang !
Avant même qu’il n’ait pu reprendre ses esprits, cette même main l’attrapa par les cheveux et le jeta au sol comme un sac de linge sale, balançant sans effort son corps pourtant massif d’alpha dominant. Il s’écrasa sur le tapis, mais l’impact fut assez brutal pour secouer tout son corps.
« Bon sang, c’est quoi ce bor–… » grogna-t-il, avant que la douleur ne l’empêche de prononcer quoi que ce soit d’autre.
Incapable de contenir sa curiosité face à tout ce vacarme, Kangho releva la tête et inspira brusquement. Kim Shin, qui tenait Cho Sungkyun par le col, était en train de pivoter dans sa direction.
Le cœur de Kangho manqua un battement. Terrifié, il se tapit de nouveau derrière le canapé. Est-ce que Kim Shin l’avait vu ? Et surtout… Pourquoi s’en prenait-il à Cho Sungkyun ?
Il avait beau retourner la question dans tous les sens, une seule explication lui venait à l’esprit : l’oméga qui avait éveillé Kim Shin. Cho Sungkyun devait être lié à cet oméga d’une manière ou d’une autre. Mais comment ?
Alors que la confusion et la curiosité s’entremêlaient en lui et qu’il s’apprêtait à jeter un nouveau coup d’œil, des cris retentirent.
Il releva la tête par réflexe…
Cho Sungkyun était à genoux, la tête rejetée en arrière, juste en face de lui. Kim Shin, impitoyable, lui écartait la mâchoire de force et introduisait quelque chose entre ses dents.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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