28. Le loup dévoreur d’hommes ⋄ Partie 01 

Terrifié, Heeseong restait recroquevillé sous le lit jusque tard dans la nuit, incapable de fermer l’œil. Le loup dévoreur d’hommes continuait à gratter férocement le sommier sous lequel le chiot s’était réfugié tout en enfonçant de temps à autre son museau dans les interstices pour le déloger.

Dans quel genre de choc aux phéromones est-il tombé, bordel…  ?

Heeseong laissa échapper quelques petits aboiements timides, dans l’espoir de ramener le loup à la raison, mais rien ne fonctionnait. Aucune tentative de communication corporelle ne parvenait à l’atteindre. Il était évident que le loup était plongé dans un état de choc si violent qu’il ne se reconnaissait même plus. Lorsqu’il vit à nouveau ses crocs effrayants, le chiot ne put retenir quelques larmes et pensa, désespéré :

Je vais… Je vais juste fuir ce taré et vivre seul dans mon coin, putain.

Il essayait de se convaincre, poussé par la peur, mais chaque fois que le loup faisait les cent pas sur le lit juste au-dessus de lui, Heeseong serrait les yeux et tremblait de tous ses membres.

Après de longues heures à se faire torturer par l’angoisse, il finit par s’endormir légèrement, toujours recroquevillé sur lui-même. Ce n’était possible que parce que le loup s’était enfin calmé. Heeseong s’inquiétait sincèrement pour Yoon Chi-young, mais il n’avait pas le courage d’aller vérifier son état. Pour lui, c’était littéralement une question de vie ou de mort.

BAM

Le chiot, qui dormait d’un sommeil agité, se réveilla en sursaut au bruit sourd.

« Chiot…  ? »

En entrouvrant les yeux à cet appel lointain, il vit que la pièce était baignée de lumière, comme si le soleil s’était levé. Heeseong, les paupières lourdes, dressa les oreilles. Il croyait entendre la voix de Yoon Chi-young au loin.

« Chiot… Où est-ce que tu es passé ? »

À cet instant, Yoon Chi-young entra dans la chambre, vêtu à la va-vite d’un peignoir, agrippé à l’encadrement de la porte. Il chancelait comme un homme ivre, ses gestes étaient mous et imprécis. Sa respiration était toujours aussi saccadée que la veille.

Est-ce qu’il a enfin repris ses esprits…  ?

Le chiot l’observa d’un regard méfiant. Avec ses oreilles et sa queue de loup toujours bien visibles, son état restait plus que douteux.

« Gyeon Heeseong. Gyeon Heeseong…  »

Il avait prévu de rester caché un peu plus longtemps, juste pour observer. Mais en voyant Yoon Chi-young le chercher avec tant d’insistance, Heeseong hésita. L’alpha, incapable de se repérer même avec son odorat, tendait les mains à tâtons en murmurant son nom, les doigts tremblants. Son visage, d’une pâleur inquiétante, semblait sur le point de s’effondrer à tout moment.

Pris d’un élan de compassion, le chiot sortit timidement la tête de sous le lit.

Ouaf… Ouaf.

À ses petits aboiements, Yoon Chi-young se retourna aussitôt. Jusqu’alors, il fouillait en vain parmi les morceaux d’oreiller éparpillés au sol, mais dès qu’il aperçut la petite boule de poils sous le lit, marquée de trois taches noires, il la reconnut aussitôt.

Dès que leurs regards se croisèrent, Yoon Chi-young poussa un profond soupir de soulagement, puis esquissa un sourire radieux — un sourire qui découvrait malgré lui ses crocs d’alpha.

« Ah… Tu étais là ? Je t’ai cherché partout. »

Est-ce qu’il va vraiment bien…  ? Il titube encore.

À mesure qu’il s’approchait, Heeseong le fixait, méfiant, les oreilles plaquées en arrière.

En apercevant son chiot recouvert de poussière, Yoon Chi-young souffla de soulagement et murmura :

« Dieu merci… Je ne t’ai pas tué. »

Ce malade…

Pris de panique, Heeseong recula aussitôt sous le lit. Même si l’alpha paraissait soulagé, il n’était pas encore convaincu qu’il ait complètement retrouvé ses esprits.

À ce moment-là, Yoon Chi-young s’agenouilla devant le lit, les bras grands ouverts.

« Viens, mon cœur. »

Il recommençait à dire n’importe quoi — pas de doute, c’était bien lui.

Constatant qu’il semblait redevenu normal, les yeux froncés du chiot s’arrondirent lentement. Et maintenant que la peur retombait, tous les souvenirs terrifiants de la nuit précédente le submergèrent d’un coup, lui laissant un goût amer de frustration. Sa petite queue, jusqu’alors figée, recommença à s’agiter doucement comme une plume.

« Allez, viens. C’est fini, tout va bien maintenant. »

Yoon Chi-young écarta un peu plus les bras, l’invitant à se jeter contre lui. Et le chiot, qui résistait tant bien que mal à l’envie de pleurer, finit par craquer.

J’ai eu tellement peur… !

Dans un jappement à moitié sanglotant, il bondit dans les bras de Yoon Chi-young, s’y cramponnant de toutes ses forces.

Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi  ⋄ Correctrice • Ruyi

・．ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・