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26. Chiot d’un jour ⋄ Partie 20
by Ruyi ♡À la fin, le chiot fut examiné par un vétérinaire et mis sous perfusion. Après avoir passé deux jours entiers comme une fleur sous serre, la douleur s’était un peu apaisée, et il avait l’impression de pouvoir survivre.
Après une bonne nuit de sommeil, Heeseong se réveilla avec un corps bien plus en forme.
« Tu es réveillé ? »
Yoon Chi-young regarda le chiot qui venait d’ouvrir les yeux avec nonchalance, comme s’il l’attendait. Caressant doucement ses petites oreilles repliées, il parla avec une timidité inhabituelle :
« J’ai préparé un cadeau pour toi. »
Je n’en veux pas.
Le chiot détourna la tête d’un air boudeur. De toute façon, ce que Yoon Chi-young finirait par lui offrir, ce serait encore des marques d’affection comme des bisous. Heeseong en avait déjà reçu bien assez, alors il n’en attendait rien de plus.
Comme s’il avait anticipé cette réaction, Yoon Chi-young ajouta :
« Ce n’est pas un baiser. »
… Ce n’est pas ça ?
« Je pense que mon petit chiot va vraiment l’adorer. »
Tout en parlant, Yoon Chi-young jeta soudain un coup d’œil à sa montre. Il était plus de deux heures du matin. Pourtant, il ignora complètement l’heure tardive et demanda avec excitation :
« Tu veux aller le voir ensemble ? »
Maintenant ?
« Il faut le voir avant que ça ne refroidisse. »
… ?
Le chiot inclina la tête, perplexe. Sans doute parce qu’il trouva cela mignon, Yoon Chi-young releva lentement les coins de ses lèvres dans un sourire. Avec l’éclairage tamisé, il avait l’air d’un psychopathe savourant seul un acte douteux. Le chiot, qui n’avait jusqu’alors connu que sa douceur, se rappela soudain qu’il était aussi le chef d’une organisation.
C’était agaçant, mais sa curiosité fut piquée. Il avait dit qu’il fallait voir ça avant que ça ne refroidisse… Peut-être que Yoon Chi-young lui avait préparé un somptueux repas ?
« Allons-y. »
Et c’est ainsi que le chiot se retrouva entraîné dans les bras de Yoon Chi-young, son corps encore tout engourdi.
L’endroit où Yoon Chi-young l’emmena se trouvait à environ trente minutes de route.
Heeseong somnolait, blotti contre Yoon Chi-young dans la voiture. Peut-être à cause de toutes les émotions qu’il gardait enfouies en lui, il se sentait continuellement épuisé. Et surtout, ce souvenir — la trahison de son frère — revenait sans cesse, pesant lourdement sur son cœur.
« J’ai dépensé de l’argent et contacter des gens, mais cela m’a quand même pris du temps pour t’offrir ce cadeau. »
Quel genre de cadeau nécessite qu’on appelle des gens… ?
Heureusement, la présence de Yoon Chi-young avait réussi à apaiser un peu ses tourments. Heeseong se demanda un instant ce que ce loup aux allures de prédateur pouvait bien avoir en tête, s’il l’aimait vraiment… Puis il abandonna. Tenter de comprendre un fou n’avait aucun sens.
La voiture s’arrêta devant un bâtiment abandonné en périphérie de la ville. Les membres de l’organisation du clan des loups descendirent silencieusement des trois voitures noires, y compris celle où se trouvait Yoon Chi-young.
Ils pénétrèrent dans le bâtiment comme si tout avait été minutieusement orchestré. Heeseong, lui, restait lové contre Yoon Chi-young, niché au creux de ses bras.
À l’intérieur, l’air était glacial. Malgré sa mue* terminée, son pelage blanc ne suffisait pas à le protéger du froid mordant de décembre. Frissonnant de la truffe à la queue, le chiot se résigna à une évidence : Yoon Chi-young ferait un excellent radiateur.
(N/T : Le mot « mue » désigne le processus par lequel certains animaux, comme les oiseaux, les reptiles ou les mammifères (chiens, chats, etc.), perdent leur poil, plume ou peau pour en régénérer un nouveau. Chez un chiot, cela fait référence à la période où il perd son pelage de bébé pour obtenir sa fourrure d’adulte.)
Serre-moi.
Le chiot gratta grossièrement la poitrine de Yoon Chi-young, lui faisant comprendre qu’il voulait être enveloppé dans ses vêtements. Heureusement, ce dernier sembla aussitôt saisir le message. Sans attendre, il serra le chiot contre lui, le nichant dans son manteau comme s’il n’attendait que ce moment, puis demanda doucement :
« Tu as froid, mon trésor ? »
Fou à lier.
Heeseong était désormais habitué aux absurdités de Yoon Chi-young. Il préféra ne pas réagir.
Finalement, le chiot posa l’arrière de sa tête contre sa poitrine. Son petit museau dépassait à peine du manteau de l’homme, tandis que derrière eux, les membres du clan des loups suivaient solennellement, une lueur intense dans les yeux.
Yoon Chi-young traversa le bâtiment abandonné d’un pas calme, ses longues jambes avançant entre les matériaux éparpillés, comme si un chantier devait bientôt commencer.
Un cadeau nécessitant des relations… Dans un endroit pareil ?
C’était louche. Heeseong tourna la tête dans tous les sens, tentant de comprendre la situation, en vain.
Ils s’arrêtèrent devant un entrepôt fermé par une large porte métallique. Blotti dans les bras de Yoon Chi-young, le chiot examina l’entrée suspecte avec méfiance. L’homme donna l’ordre d’allumer les lumières, et plusieurs néons grésillants s’allumèrent, projetant une clarté blafarde et une atmosphère oppressante.
« Assieds-toi ici et regarde bien. »
Yoon Chi-young étala une couverture devant la porte, y installa délicatement le chiot, puis se plaça juste à côté du battant métallique, le visage illuminé d’un sourire éclatant.
C’est quelle folie qu’il le suit encore ?
Unique spectateur, le chiot resta de marbre, emmitouflé dans sa couverture, l’air renfrogné.
Face à lui, Yoon Chi-young parla d’une voix à la fois excitée et un peu nerveuse :
« Voilà le cadeau que j’ai préparé pour toi. »
Montre-le-moi pour qu’on en finisse.
Heeseong laissa échapper un aboiement sec, comme pour lui dire de se dépêcher. Yoon Chi-young acquiesça et, après avoir compté silencieusement, ouvrit la porte métallique. Un grincement sinistre résonna, suivi d’un halo de lumière pâle venant d’une ampoule suspendue au fond.
Lorsque la porte fut entièrement ouverte, l’intérieur d’un entrepôt délabré se révéla. Un de ces endroits oubliés, remplis d’objets obsolètes. En découvrant la scène, Heeseong comprit d’un seul regard de quoi il retournait.
… Ce putain de malade.
À l’intérieur se trouvait le demi-cheval Kwon Ki-hyuk, à quatre pattes, en sous-vêtements.
Les yeux du chiot s’écarquillèrent de surprise. Le corps de Kwon Ki-hyuk était couvert d’ecchymoses, et son visage autrefois soigné était méconnaissable. Une corde étrange était nouée autour de son cou, et des taches de sang maculaient sa peau. Malgré tout, il semblait encore conscient, car il tremblait violemment chaque fois qu’il entendait la voix de Yoon Chi-young.
Debout à ses côtés, ce dernier présenta fièrement son « cadeau », avec une pointe de timidité.
« Voilà. C’est pour toi. »
« … »
« Alors ? Ça te plaît ? »
Malgré l’avalanche de questions, le chiot fixait l’intérieur de l’entrepôt, le visage figé, sous le choc.
… Putain.
S’il se retenait de réagir, c’était uniquement à cause de Yoon Chi-young. L’homme, posté près de la porte, le regardait avec des yeux brillants d’anticipation, comme s’il attendait impatiemment une réaction. Heeseong refusait de lui offrir ce plaisir. Il avait l’impression que ce serait comme lui accorder une victoire.
Il poussa un long soupir théâtral. Après tout, rien dans cette situation n’avait quoi que ce soit de normal.
Mais au fond, le chiot, qui avait souffert sans fin entre les griffes de ce foutu cheval pervers, pensa, les yeux noirs brillants d’une lueur sombre :
… J’aime ça.
Sa petite queue blanche fut la première à trahir ses pensées, se mettant à remuer frénétiquement. En voyant ça, Yoon Chi-young essuya fièrement le coin de ses lèvres, satisfait. Le cadeau était un succès. Il en était convaincu : le chiot partageait ses penchants.
Encouragé par cette réaction sincère, Yoon Chi-young alla jusqu’à lui proposer de s’en servir.
« Maintenant, tu peux en faire ce que tu veux. »
« Ugh… »
Il tira brutalement sur la corde autour du cou de Kwon Ki-hyuk, sans la moindre considération. Le gémissement de douleur qui suivit trahit à quel point la corde râpeuse faisait mal. Mais personne ne s’en soucia. Kwon Ki-hyuk avait bien trop fait souffrir d’innombrables demi-bêtes.
Le chiot baissa les yeux vers la corde soigneusement placée devant lui. Après l’avoir contemplée un instant, boudeur, il sortit de sa couverture d’un pas joyeux et la saisit entre ses dents.
Woof !
Le chiot, qui avait tant enduré, secoua violemment la tête comme s’il tenait enfin sa proie. Toute la colère qu’il avait ravalée s’exprima d’un seul coup. La corde ne bougea pas beaucoup, mais voir Kwon Ki-hyuk trembler face à ce petit chiot était déjà une forme de vengeance exquise.
Yoon Chi-young, attendri par la scène, demanda joyeusement :
« Tu veux le garder comme ça ? Ou on le mange ? »
À cette question, la corde glissa de la gueule du chiot, qui interrompit son lynchage symbolique. Heeseong était du genre à ne pas pouvoir faire deux choses en même temps. Il avait besoin de réfléchir posément.
Je ne veux pas le garder.
Même si on lui offrait Kwon Ki-hyuk dans un camion entier, il n’en voudrait pas. Heeseong était déjà pleinement satisfait de le voir réduit à cet état pitoyable.
Mais s’arrêter là lui paraissait un peu trop facile. Et puisqu’il avait fallu mobiliser les connexions de Yoon Chi-young pour en arriver là, autant en tirer le meilleur parti.
Une idée lui vint.
Son regard passa d’un membre de l’organisation à l’autre jusqu’à repérer Ji Young-bae.
Traduis pour moi.
Il grogna en direction du loup. Il aurait pu se transformer en humain et parler, mais il était toujours nu. Alors autant rester pratique.
« Oui. »
Heureusement, Ji Young-bae, dont le taux de réussite en traduction canine s’était grandement amélioré, comprit aussitôt.
Il prit le chiot dans ses bras et se tourna vers Yoon Chi-young pour qu’il puisse traduire :
Dit-lui que ce truc est trop sale pour être gardé.
« Il dit que c’est trop sale. »
Haa…
Le chiot poussa un profond soupir. Il avait l’habitude de ses mauvaise traductions, mais voir l’expression blessée de Yoon Chi-young à chaque tentative devenait lassant.
Malgré tout, il persista, déterminé à se faire comprendre.
C’est truc ! Est trop sale. Pour être gardé.
« Ah. Il dit qu’il ne veut pas le garder parce que c’est sale. »
« Ah… C’est vrai. »
Yoon Chi-young hocha la tête comme s’il comprenait. Son visage, jusqu’alors assombri par la déception, s’adoucit visiblement. Encouragé, le chiot se redressa avec une certaine noblesse dans les gestes.
Alors. On s’en débarrasse.
« Donc, jetons-le. »
À mon ancien lieu de travail.
« À mon lieu de travail. »
La traduction laissait à désirer, mais Yoon Chi-young sembla saisir l’essentiel. À l’idée de s’en débarrasser, Yoon Chi-young, qui regardait encore par la fenêtre en évaluant la hauteur du bâtiment, s’exclama :
« Ah », avant d’acquiescer lentement.
« Tu veux qu’on l’envoie dans un endroit comme le tripot où tu travaillais avant ? »
Exactement !
Heeseong ne pouvait cacher sa satisfaction : Yoon Chi-young avait compris du premier coup. Le chiot remua lentement la queue, puis jeta un regard écœuré à Kwon Ki-hyuk. Travailler dans ce tripot avait été une expérience abjecte, exténuante. Alors, si Ki-hyuk devait y goûter, ne serait-ce qu’un peu, ce serait une forme de justice.
Yoon Chi-young, jugeant l’idée acceptable, examina l’état pitoyable de Kwon Ki-hyuk, puis murmura comme à lui-même :
« Si quelqu’un venait à le reconnaître… Ce serait problématique. Il faudra l’envoyer dans un tripot d’Asie du Sud-Est, là où personne ne parle sa langue. »
À ces mots, Kwon Ki-hyuk se mit à trembler violemment. Il leva la tête, affolé, les yeux fuyant dans tous les coins de la pièce. Un endroit où il ne pourrait ni comprendre ni se faire comprendre… Il savait ce que cela impliquait. Là-bas, les employés trop naïfs ou incapables de s’exprimer finissaient toujours par être réduits aux pires corvées. Nettoyer les souillures d’un client comme lui, ou pire, se déshabiller sur commande.
« Je… Je vous en supplie. Pas là-bas… »
Ses supplications tombèrent dans le vide. Yoon Chi-young souriait, radieux, puis se tourna vers le chiot :
« Pour… Disons, trois ans ? »
Sa voix était douce lorsqu’il s’approcha pour le prendre dans ses bras. Le chiot, prêt à s’y lover avec bonheur, se ravisa soudainement et demanda à être reposé au sol.
À quatre pattes, il s’approcha de Kwon Ki-hyuk et écrasa fermement sa patte sur le dos de sa main, celle qui était encore relativement intacte.
Cette main-là… Il a essayé de me l’enfoncer dans La gueule. L’enfoiré.
« … Il dit que cette main a tenté de lui être enfoncée de force. »
« Ah… »
Ji Young-bae traduisit aussitôt le grognement rageur. L’interprétation n’était pas parfaite, mais l’idée avait été transmise. Pourtant, cette nuance semblait cruciale, car le visage de Yoon Chi-young, si radieux quelques instants plus tôt, se glaça d’un coup. Il s’approcha de Kwon Ki-hyuk à grandes enjambées et déclara froidement :
« Tu aurais dû me le dire plus tôt. »
« At- attendez, c’est pas ça… Je n’ai pas… AAAAH ! »
La chaussure de Yoon Chi-young s’abattit avec précision là où le chiot avait posé sa patte. Deux, trois fois. Le craquement net des os brisés et les hurlements de douleur résonnèrent dans la pièce.
Ce n’est qu’après cela que Yoon Chi-young retrouva un visage détendu et prit le chiot dans ses bras.
« On y va. »
Derrière eux, les membres efficaces de l’organisation traînaient Kwon Ki-hyuk comme un vulgaire colis.
Les cris désespérés continuaient de hanter le vieux bâtiment. Heeseong les entendait encore, portés par-dessus l’épaule de Yoon Chi-young, mais il ne ressentait aucune pitié. Après tout, Kwon Ki-hyuk n’allait récolter que ce qu’il avait semé. Trois ans ? Il trouvait ça presque trop clément.
Et pourtant… Heeseong se sentit un peu soulagé. En vérité, il aimait bien Yoon Chi-young, qui prenait toujours son parti. Et il aimait bien son cadeau. Juste pour cette fois, le chiot enfouit son museau dans le manteau en premier.
Son cœur battait fort.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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