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23. Chiot d’un jour ⋄ Partie 17
by Ruyi ♡Combien de temps s’était-il écoulé ? Heeseong reprenait lentement conscience. Sa vue restait masquée par un tissu, et ses doigts refusaient de bouger. Tout son corps semblait trempé dans de l’alcool fort – vidé de sa force, engourdi jusqu’à l’os.
Où est-ce qu’ils m’ont emmené… ?
Il comprit au moins qu’on l’avait transporté quelque part, après un long trajet en voiture. Ensuite, on l’avait porté à l’intérieur d’un bâtiment, monté en ascenseur, puis jeté sur un lit. Quand on lui ôta enfin le bandeau sur les yeux, sa vision floue lui permit d’apercevoir l’endroit : un lit défait, une douche derrière une vitre transparente, et l’odeur fade d’un motel bon marché.
Il n’eut plus de doutes en entendant la conversation des types qui l’avaient amené :
« Tu vas vraiment te taper un mec ? »
« On dirait bien. Le client a lâché un paquet pour cette chambre. »
« Voilà pourquoi ces saletés du clan équin me dégoûtent… »
Ils l’abandonnèrent là, comme un vieux sac, fumèrent une cigarette en silence, puis passèrent un appel poli avant de quitter la pièce sans se retourner.
Seul, Heeseong tenta de rassembler ses esprits. À travers les rideaux, la lumière déclinante annonçait le soir. Il s’était enfui à l’aube – une journée entière avait passé. Il comprit que son frère l’avait probablement planqué dans un endroit reculé, hors de toute portée. C’était la méthode habituelle dans l’organisation quand quelqu’un trahissait ou faisait un faux pas.
« Haa… Haa… »
Combien de temps resta-t-il ainsi, à reprendre son souffle, haletant, incapable de se relever ?
Clic
La porte s’ouvrit.
Les effets de la drogue commençaient à se dissiper. Heeseong pouvait à présent bouger faiblement ses bras, ses jambes… Sa queue frémissait à peine. Il tourna la tête, lentement – et vit apparaître l’enfoiré.
« Mon petit clébard… Je t’ai enfin retrouvé. »
Kwon Ki-hyuk. Le bras en bandoulière et un sourire cruel aux lèvres.
Il fit signe à ses gardes de rester dehors et entra seul dans la chambre. Malgré la faiblesse qui le clouait au lit, Heeseong retroussa les lèvres et dévoila ses crocs.
« Espèce de… Sal… Op… »
Il essayait de se montrer menaçant, mais les douces oreilles et la queue blanche de Heeseong, à moitié révélées dans sa forme originelle, trahissaient sa fragilité. Kwon Ki-hyuk, une cigarette entre les doigts, le fixait avec un rictus cruel, ses yeux injectés de sang brillants d’une jubilation malsaine.
« Mon petit clébard. Tu sais combien je t’ai payé ? »
Il s’approcha, effleura sa joue d’un geste moqueur. De la cendre tomba de sa main, brûlant le drap juste sous l’oreille de Heeseong. Mais ce dernier, haletant, le regard noir, ne réagit pas.
« J’te cherchais partout… Et j’apprends que tu servais ce fils de pute de Yoon Chi-young. »
« … … »
« Tu peux l’oublier maintenant. Ici, on est loin de son territoire. »
Kwon Ki-hyuk grimpa sur le lit sans vergogne, s’installant sur la poitrine de Heeseong, l’écrasant sous son poids. Son entrejambe tendue se trouvait juste sous le visage du jeune homme, et l’humiliation s’ajouta à la difficulté de respirer. Peu à peu, le souffle de Heeseong se fit rauque, son visage virant au rouge.
Kwon Ki-hyuk lui saisit le menton, le tourna d’un côté puis de l’autre, avant de souffler :
« Bordel… T’es vraiment excitant quand on te regarde d’aussi près… »
« Ha… Haa… »
« 21 ans… Et encore puceau ? C’est moi qui vais te faire découvrir, hein ? »
« Lâche-moi… Espèce de taré… »
Heeseong tenta de se redresser pour lui attraper la gorge, mais ses bras, trop faibles, ne firent que trembler dans le vide. Kwon Ki-hyuk, hilare, observa la scène tout en tirant une dernière fois sur sa cigarette.
Puis, sans prévenir, il l’écrasa sur le lit et enfonça un doigt dans la bouche entrouverte de Heeseong, appuyant sur sa langue humide.
« Alors ? Ça a un bon goût ? »
Mais Heeseong, cette fois, ne recula pas.
« Aaaah ! Espèce de bâtard ! »
Rassemblant ses dernières forces, il planta ses crocs dans le doigt de Kwon Ki-hyuk. Le sang jaillit, ses dents transperçant la chair avec rage.
Kwon Ki-hyuk retira sa main en jurant, les mâchoires crispées de douleur. Une veine battait à son cou lorsqu’il asséna violemment une gifle à Heeseong.
Clac !
La tête du jeune homme partit sur le côté, une trace rouge vif imprimée sur sa joue. Il serra les dents, refusant de gémir. Sa colère brûlait plus fort que la douleur, et des larmes silencieuses glissaient le long de son visage. Voir Kwon Ki-hyuk éclater de rire en le voyant ainsi ne fit qu’attiser son dégoût.
« Hah… C’est bien, mordre, c’est dans ta nature, hein ? »
D’un ton presque attendri, il le dévisagea longuement.
« Et pour la soupe que t’as foutue sur ma bite l’autre fois… J’vais te défoncer comme jamais. Ce ne sera pas volé. »
Il défit lentement sa ceinture d’une main et sortit son sexe, qu’il commença à caresser devant le visage de Heeseong. Le dégoût déforma les traits du jeune homme. Ses mains tremblaient, son corps criait vengeance, mais il ne parvenait pas à bouger.
« Putain… »
Kwon Ki-hyuk écarta brutalement ses cuisses pâles, retirant sans effort le pantalon trop grand de Yoon Chi-young.
« Quoi, t’es venu sans sous-vêtements ? Tu m’attendais, c’est ça ? »
« Va… Te faire foutre… »
Heeseong articulait difficilement, la langue encore engourdie. Mais cela ne fit qu’amuser davantage Kwon Ki-hyuk.
Heeseong voulait le tuer. Il voulait planter ses crocs dans cette gorge ricanante, déchirer sa peau, mordre jusqu’à ce qu’il ne reste rien. L’effet du produit s’était dissipé, mais il était encore trop faible pour repousser ce corps dégoûtant.
Kwon Ki-hyuk passait ses mains avides le long des cuisses pâles, prêt à aller plus loin, lorsque—
Kyaaaaah !
Un hurlement déchira l’air depuis le couloir. Des coups violents contre les portes, des cris, des pas précipités. La panique s’était répandue.
Le regard de Kwon Ki-hyuk se durcit immédiatement. Il venait de sentir le vent tourner.
« Putain… Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? »
Son instinct ne l’avait pas trompé. Malheureusement.
Au moment même où Kwon Ki-hyuk tourna la tête, Heeseong rassembla ce qui lui restait de forces pour lui asséner un violent coup de pied en plein visage.
« Aaaah ! »
Kwon Ki-hyuk s’écrasa au sol dans un fracas grotesque. Heeseong n’attendit pas une seconde de plus : il se transforma aussitôt en un petit chiot. Les vêtements glissèrent de son corps comme des feuilles mortes, et la petite boule de poils se mit à courir vers la porte, vacillante. Mais son corps affaibli refusait d’obéir, et il trébucha à plusieurs reprises.
À ce moment-là, la porte s’ouvrit dans un fracas sourd, prête à céder sous la force. Des hommes en costume envahirent la pièce, scrutant chaque recoin. Mais du sol, Heeseong ne voyait que des chaussures noires, menaçantes. Il fonça, aveuglé, le sang recommençant à couler de sa patte blessée.
Le couloir était déjà en pleine confusion, envahi par les clients fuyant leurs chambres dans un vent de panique.
Bam !
Un pied heurta la petite silhouette de coton, l’envoyant voler sur le côté. Le chiot s’écrasa au sol, son museau heurtant brutalement le carrelage. Un filet de sang s’écoula de son nez noir. Étourdi, pris de nausée, il se redressa avec peine. Il devait s’enfuir. Juste fuir, coûte que coûte.
Par miracle, il atteignit le parking et gagna l’allée sombre derrière le motel.
Là, enfin, régnait le silence.
Il boita jusqu’à un coin isolé, puis s’écroula près d’un moteur de climatisation extérieur. Sa fourrure blanche, autrefois soignée, n’était plus qu’un amas sale, trempé de larmes et de boue.
Le sol de béton glacé lui arrachait ses dernières forces. La neige, blanche comme lui, couvrait l’allée d’un manteau funèbre. Cette fois, il en était sûr : personne ne viendrait le chercher.
Et au fond, ce n’était pas si grave.
Il ne voulait plus souffrir. Il haïssait cette réalité où il n’avait nulle part où revenir, cette vie sans refuge, sans famille, même à l’approche de la mort.
Il pensa une dernière fois à Yoon Chi-young.
Yoon Chi-young… Je suis désolé…
Même s’il ne l’avait connu que sous forme de chiot, cet homme l’avait traité avec douceur. Ce mois passé à ses côtés était le seul souvenir heureux qu’il emporterait. Pour la première fois, il avait goûté à une vraie nourriture, à une affection sincère. Même si cet amour reposait sur un mensonge, il avait été si intense, si lumineux, que son petit cœur avait à peine pu le contenir.
Le chiot, haletant, grelottait de plus en plus fort. Sa conscience se troublait, les sons devenaient lointains.
Et puis… Une paire de chaussures noires apparut dans son champ de vision flou.
« Heeseong… »
Une voix tremblante. Des bras chauds qui le prenaient doucement contre une poitrine familière.
« Pourquoi tu es sorti tout seul… ? »
Des sanglots étouffés, mêlés au souffle d’un homme qui serrait contre lui ce petit corps glacé.
Mais Heeseong, déjà, sombrait dans l’inconscience, sans avoir la force de lui répondre.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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