18. Chiot d’un jour ⋄ Partie 12
par Ruyi ♡Après l’incident avec le clan des loups-garous, Yoon Chi-young ne rentra pas immédiatement chez lui.
« Petit chiot, attends-moi un instant, d’accord ? »
Au lieu de cela, il confia le chiot à Ji Young-bae avant de disparaître précipitamment. Heeseong observa son dos s’éloigner, perplexe.
Est-ce qu’il me donne une chance de m’échapper ?
Sinon, pourquoi ce garçon, si avide de contacts physiques, agirait-il ainsi ? C’était étrange.
Dans la salle d’attente silencieuse, seuls trois membres de l’organisation restaient pour surveiller le chiot. C’était un soulagement : ils étaient six, la dernière fois. Somnolent, le chiot s’endormit et s’affaissa doucement dans la paume de Ji Young-bae. Ce dernier, avec des gestes délicats, le recouvrit soigneusement d’une couverture – qui était en réalité le mouchoir de Yoon Chi-young. C’était confortable.
Après un moment, le chiot se réveilla et se mit à toiletter ses pattes comme un chat. Il ouvrit rapidement les yeux, sans doute parce que l’endroit n’était pas aussi confortable qu’un lit.
Ça n’a même pas duré une heure, si ?
Curieux, il posa sa patte sur la montre de Ji Young-bae et constata qu’une heure s’était écoulée. Encore ensommeillé, il frotta sa tête – encore imprégnée d’assaisonnement – contre le mouchoir.
C’est alors que la porte s’ouvrit, laissant entrer une voix douce.
« Je suis là. Tu as attendu ? »
Yoon Chi-young apparut, s’avançant rapidement. Heeseong grimaça. Il l’avait attendu pendant une heure entière. Il était si fatigué qu’il aurait pu en mourir.
Je t’ai attendu… Et en plus, tu as changé de vêtements ?
Yoon Chi-young portait même un costume flambant neuf. Dès que le chiot aperçut sa silhouette, il lui lança un regard noir. Yoon Chi-young, pourtant, interpréta ce regard comme une simple moue boudeuse et lui adressa un sourire éclatant.
« Désolé, j’ai essayé de faire vite… »
Tu ferais mieux de me laisser tranquille. Pourquoi es-tu parti avec les loups-garous ? !
Alors qu’il grognait intérieurement, le corps du chiot se figea brusquement.
Une odeur de sang forte et âcre émanait de Yoon Chi-young, qui venait de s’approcher. Il avait visiblement tenté de masquer cette odeur en se lavant et en mettant du parfum, mais l’odorat aiguisé du chiot n’était pas si facile à tromper.
Il n’y avait pas cette odeur avant… ? Pourquoi tu as mis du parfum, alors que tu as un odorat si sensible ?
La colère du chiot se mua en perplexité. Même lorsque Yoon Chi-young lui annonça qu’il était temps de rentrer, il ne réagit pas et huma une nouvelle fois son odeur.
Il renifla les mains qui s’approchaient de lui. C’était discret, mais il sentait bien l’odeur du sang.
De qui as-tu reglé le compte ?
Dans ce repaire de loups-garous de sang pur, Yoon Chi-young devait remplir son rôle de gardien.
Soudain, un souvenir violent traversa l’esprit de Heeseong : celui d’un homme en sang, effondré devant Yoon Chi-young. Une vague de frissons parcourut son échine, ramenant avec elle la peur qu’il avait ressentie ce jour-là.
« Je suis venu dès que j’ai pu… Tu es en colère ? »
« … »
Même lorsque Yoon Chi-young souleva le chiot à hauteur de son visage pour lui parler, Heeseong ne parvint pas à croiser son regard.
Ce n’était pas vraiment de la peur. Ou peut-être que si, mais il refusait d’avoir peur de lui. Il ne voulait pas être comme ces loups-garous de sang pur qui l’avaient élevé comme un soldat, lui avaient confié les tâches les plus sales, avant de le mépriser et de le craindre.
Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se raidir. Heeseong avait grandi au sein d’une meute où la loyauté primait avant tout. Et maintenant, Yoon Chi-young, qui venait de s’en prendre aux siens, lui paraissait soudainement très lointain.
« As-tu déjà été comme ça, petit chiot ? »
Ignorant les battements affolés du cœur de Heeseong, Yoon Chi-young le serra dans ses bras et déposa un baiser sur son dos duveteux. Ses gestes étaient d’une infinie douceur, comme s’il manipulait un joyau précieux. Mais plus il s’approchait, plus l’odeur de sang devenait oppressante.
Hic
Le chiot sursauta et se mit à hoqueter nerveusement.
Yoon Chi-young le caressa tendrement tout en murmurant :
« Au début, honnêtement… Ce n’était qu’un garçon que j’aimais bien… »
… Hic.
« Mais maintenant, je veux lui plaire. Alors, je me mets même à faire des choses que je ne faisais pas avant. »
Yoon Chi-young effleura son propre visage, puis laissa échapper un rire gêné. Avec son expression timide, il ressemblait à un acteur au début d’une romance. Mais le chiot, lui, ne pouvait penser qu’à une seule chose.
… À qui essaie-t-il de plaire ?
Il ne parlait sûrement pas de lui sous cette forme. Alors… Était-ce sa famille au banquet ? Ou quelqu’un d’autre ?
Puis il sursauta.
Submergé par l’angoisse, le chiot eut un nouveau hoquet bruyant. Son petit corps se contracta avant de se détendre à nouveau. Mais il ne pouvait toujours pas affronter les yeux gris de Yoon Chi-young.
Un peu plus tôt, il lui avait dit de ne pas se laisser intimider… Et pourtant, il avait honte d’être aussi effrayé. Ce n’était pas comme si Yoon Chi-young avait voulu en arriver là.
Tu n’es pas censé être un chien de garde ? Fais juste quelque chose comme une patate…
C’était ce que Heeseong avait envie de dire sans raison, sans même savoir pourquoi. Mais le fratricide était un truc qu’il avait du mal à accepter.
« Pourquoi mon toutou a-t-il autant le hoquet ? »
Yoon Chi-young regarda le chiot avec une expression inquiète, rapprochant son visage de lui. Il le prit dans ses bras et lui caressa doucement le dos. Ce geste, visiblement affectueux, ne parvint pourtant pas à apaiser Heeseong, qui continuait de hoqueter, nerveux.
« Petit chiot… »
Sensing quelque chose d’étrange, Yoon Chi-young murmura en maintenant le chiot contre son épaule.
« Je n’ai rien fait de mal. »
« … »
« Vraiment. Je lui ai juste donné un avertissement aujourd’hui. »
Est-ce que c’est ça le problème ?
Heeseong avait envie de répondre, mais il ressentit une légère détente.
Après tout, il avait grandi dans un monde où la violence et le sang étaient omniprésents. Les accidents se produisaient presque chaque nuit dans le repaire des jeux. Il connaissait bien les règles de ce monde et savait ignorer ce que faisait Yoon Chi-young.
« Tu as dû être très surpris… Dès qu’on rentre, je vais te donner quelque chose de délicieux et te mettre au lit. »
Peu après, Yoon Chi-young traversa le grand hall avec le chiot dans ses bras. Les membres de l’organisation le suivaient, tandis que les loups-garous de sang pur, au visage fermé, se poussaient pour lui laisser le passage.
Heeseong observait la scène avec étonnement. Lui aussi, grâce à son odorat développé, devait sentir l’odeur du sang qui émanait de Yoon Chi-young. Et il devinait que les autres ressentaient la même peur que lui, après avoir compris ce que Yoon Chi-young venait de faire. Même si c’était un rôle qu’on leur avait attribué.
… Je ne vais pas avoir peur de toi.
Heeseong se fit cette promesse intérieure. Il était déterminé à ne pas succomber à la peur, même si elle lui paraissait bien étrange après avoir pris la mesure des circonstances de Yoon Chi-young.
Je suis un chien de garde. Je ne vais pas me comporter comme un lâche, comme ces loups.
Après avoir un peu cogité dans ses pensées, le chiot fixa Yoon Chi-young, comme à son habitude.
« Tu vas juste me regarder maintenant ? »
Yoon Chi-young croisa enfin ses yeux noirs et rond, et lui offrit un magnifique sourire. Il prit même une vidéo du chiot qui avait encore le hoquet, trouvant cela mignon. Bien que la vidéo ne contînt aucune intention particulière, les yeux du chiot, pleins de pensées fermes, furent parfaitement capturés.
La détermination de ce petit chien rond à juger ce qu’il voyait et ce qu’il vivait de ses propres yeux.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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