07. Chiot d’un jour ⋄ Partie 01
par Ruyi ♡« Les loups sont rusés et féroces. En plus, ils ont un sens aigu de la solidarité : si vous vous en prenez à l’un d’eux, toute la meute vous tombera dessus. Alors, ne cherchez pas à les contrarier. Inclinez-vous et adaptez-vous. »
C’était le conseil que Heeseong avait reçu de son frère au sujet du Clan des Loups.
Il l’avait pris très au sérieux, d’autant plus qu’il était essentiel, dans son travail à la maison de jeux, de connaître les spécificités de chaque type d’hommes-bêtes. Par exemple, les félins attachaient une grande importance à la propreté et préféraient jouer en solitaire, tandis que les ratons laveurs, persuadés d’être plus malins que tout le monde, se montraient particulièrement rentables lorsqu’on les mettait face à des adversaires plus naïfs.
Jusqu’à sa rencontre avec Yoon Chi-young, Heeseong avait toujours cru que ces traits étaient innés.
« Ce foutu cinglé… ! »
À cet instant, Heeseong mobilisait toute la force qu’il avait accumulée au fil des années. Il luttait de toutes ses forces contre le visage souriant de Yoon Chi-young, qui s’approchait dangereusement. Heeseong tendait désespérément ses pattes pour bloquer ces lèvres qui ne cessaient de vouloir l’atteindre.
Yoon Chi-young, éclatant d’un rire joyeux, le suppliait d’une voix enjôleuse, comme un maître capricieux réclamant un câlin à son chiot :
« Je t’ai donné des friandises… Tu ne peux pas me laisser t’embrasser ? »
Haa…
Enfin installé à table, Heeseong poussa un profond soupir. Sous sa forme de chiot, ce soupir ne fit qu’attendrir Yoon Chi-young, qui se mit à caresser son petit corps chaud et doux, le trouvant adorable.
Heeseong, lui, était à bout de nerfs.
Il aurait voulu que Yoon Chi-young le laisse tranquille.
Si seulement il était comme les autres loups, rusé et féroce, il aurait suffi à Heeseong de se soumettre pour que tout soit réglé.
Mais non.
Yoon Chi-young se comportait comme un maître amoureux de son chiot, refusant de le lâcher ne serait-ce qu’un instant. Il allait même jusqu’à l’emmener à des réunions importantes, où il demandait l’avis du chiot – qu’il n’écoutait évidemment pas.
Plus Yoon Chi-young agissait ainsi, plus Heeseong se sentait piégé. Il scrutait la moindre ouverture pour s’échapper de cette tanière de loup. Mais chaque fois, Yoon Chi-young, sous prétexte de le trouver trop mignon, l’empêchait de s’éloigner.
Comme s’il était sous étroite surveillance.
« Comme c’est étrange… »
Yoon Chi-young, le nez enfoui dans le ventre du chiot, murmura pensivement.
« Pourquoi quelqu’un abandonnerait-il une chose aussi mignonne ? »
Qui est abandonné ?
Le chiot lui asséna une tape vigoureuse sur la joue avec ses petites pattes. Cette remarque désinvolte était incroyablement irritante.
Abandonné.
Yoon Chi-young semblait convaincu qu’il s’agissait d’un chiot errant. Pourtant, ce mot seul provoquait chez Heeseong un malaise profond, une aversion difficile à expliquer.
Je n’ai pas été abandonné.
Furieux, il planta ses dents dans la main de Yoon Chi-young. Mais affaibli par ses blessures, il ne put même pas percer la peau comme avant. Voyant les petites marques à peine visibles, Yoon Chi-young éclata de rire, comme s’il trouvait cela adorable.
C’en était trop pour l’orgueil du fier homme-bête canin.
« Pourquoi ce chiot est-il en colère ? »
Sur le chemin du retour, assis sur les genoux de Yoon Chi-young dans la voiture, Heeseong refusa obstinément de lui accorder un regard, ignorant complètement ses caresses.
« Je t’achèterai un jouet. Calme-toi. »
Tu te fous de moi ?
Ces paroles, censées être réconfortantes, n’eurent pour effet que d’attiser sa frustration. Heeseong était un adulte, pleinement conscient de lui-même, et être traité comme un simple chiot était une humiliation insupportable.
Mais Yoon Chi-young, fidèle à lui-même, fit ce qu’il avait dit. À peine arrivé à la maison, il balança le jouet fraîchement acheté dans la machine à laver.
« Je vais laver le jouet, et après tu pourras jouer avec. »
… Ce type.
Bouillonnant de ressentiment, Heeseong suivit la gouvernante, échafaudant un plan vengeur. L’exécuter fut un jeu d’enfant : dès que Yoon Chi-young rentra, la gouvernante, pressée, mit le jouet dans la machine à laver avant de s’éclipser en vitesse.
Plus tard, après une bonne douche, Yoon Chi-young aperçut le chiot, fasciné, les yeux rivés sur la machine à laver à tambour.
À l’intérieur, un petit canard et un serpent en plastique tournaient joyeusement avec l’eau savonneuse. Attendri par cette scène, Yoon Chi-young s’accroupit devant la machine et suivit son regard.
« Ah… »
C’est alors qu’il réalisa que le chiot ne regardait pas les jouets avec tant d’ambition.
Ses écouteurs sans fil tournaient également dans le tambour.
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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