Chapitre 05 – Je te prie d’accepter ma lettre d’amour
by Ruyi ♡« Non. » Un mot sec, sans la moindre variation de ton, flotta jusqu’à eux depuis l’extérieur de la fenêtre.
« Tu vois ? Je te l’avais dit ! » s’exclama fièrement Wang Lu’an.
Yu Fan ne répondit pas. Il ramena sa chaise, croisa les bras et se laissa tomber en arrière, l’air blasé.
Zhang Xianjing fit la moue, déçue :
« T’as déjà une copine ? »
« Non. »
« Alors pourquoi pas ? T’as pas envie d’être en couple ? Ou t’aimes déjà quelqu’un ? » Elle jeta un œil à son uniforme impeccable. « Ou bien… t’aimes pas les gens qui ont des mauvaises notes ? »
« Non, » répondit calmement Chen Jingshen. « C’est juste toi que je n’aime pas. »
Zhang Xianjing : « … »
Wang Lu’an : « … »
Il fixa le profil froid du premier de la classe, et se dit que c’en était fini de son idée de lui demander un coup de main pour tricher aux exams.
« Putain, il a aucun filtre, ce mec. »
Yu Fan, impassible, fit tourner son briquet entre les doigts.
Une sale gueule qui dit des trucs de sale gueule, rien d’étonnant.
Zhang Xianjing ne resta abattue que deux secondes avant de se reprendre :
« C’est pas grave, je sais. C’est juste que tu m’aimes pas pour l’instant. On est dans la même classe pour au moins un an, pas vrai ? Y’a pas le feu, moi j’suis patiente. En vrai, je t’avais déjà remarqué en seconde. J’ai même assisté à tes épreuves pendant les compétitions sportives. Je m’attendais pas à ce que tu sois transféré dans ma classe ce semestre… »
Pour la première fois, Chen Jingshen sembla réagir. Il arqua très légèrement un sourcil, la fixa deux secondes, comme s’il réfléchissait, puis demanda :
« On est dans la même classe ? »
Zhang Xianjing : « … »
Son sourire se figea.
« Ça fait une journée que je suis assise juste devant toi. »
Chen Jingshen prit un instant pour essayer de se rappeler, puis répondit :
« Désolé, je n’en ai aucun souvenir. »
Tu te fous de moi ?!
J’ai passé ma journée à me retourner dans tous les sens pour que tu me voies, et t’as “aucun souvenir” ?!
Zhang Xianjing avait du mal à garder contenance. Elle ouvrit la bouche, sur le point de répliquer, mais la sonnerie de fin de cours la coupa net.
Chen Jingshen l’entendit aussi. Il jeta un coup d’œil vers le terrain de sport, puis revint vers elle :
« Tu as encore besoin de quelque chose ? »
« Oui. » Zhang Xianjing se força à garder son calme. « On peut au moins être amis, non ? Tu veux bien qu’on s’ajoute sur WeChat ? »
« J’en ai pas. »
« … Quoi ? »
« Je n’ai pas WeChat. »
Chen Jingshen tourna les talons et partit, laissant Zhang Xianjing plantée là, sans bouger.
Wang Lu’an, qui avait bien profité du spectacle, s’apprêtait à s’éclipser quand il vit Zhang Xianjing faire volte-face et foncer droit vers eux.
« Wang Lu’an ! Dis-moi ! » hurla-t-elle en surgissant à la fenêtre. Elle passa un bras à l’intérieur et agrippa Wang Lu’an par le col. « Je suis pas canon, peut-être ?! »
« Si ! Canon, super canon ! » bredouilla-t-il en haussant les épaules, terrorisé.
« Alors pourquoi Chen Jingshen me traite comme ça, hein ?! »
« Grave ! » appuya Wang Lu’an, avant de lui demander :
« Mais au fait, tu savais qu’on était là ? »
« Je vous avais déjà repérés depuis un moment. Sérieux, vous avez fumé combien de clopes ? Ça pue la mort. » Elle le relâcha, puis se tourna vers l’autre, resté silencieux tout ce temps. « Yu Fan, et toi ? Tu me trouves pas jolie ? »
Yu Fan répondit sans émotion :
« T’arrête un peu ? »
Zhang Xianjing éclata de rire. Elle s’appuya d’un bras sur l’appui de fenêtre et observa son visage avec amusement.
« Je l’avais pas bien vu tout à l’heure, mais t’as le visage bien morflé. »
« Tu comprends rien, » intervint Wang Lu’an. « C’est les médailles d’honneur de mon frère. »
Yu Fan le regarda de travers :
« Tes médailles d’honneur, vraiment ? »
« Nan nan, j’en veux pas. » ricana Wang Lu’an. Puis il se tourna vers Zhang Xianjing :
« Hé, t’étais sérieuse tout à l’heure ? T’aimes Chen Jingshen depuis la seconde ? »
« Tu parles. Si c’était le cas, tu crois que j’aurais attendu aussi longtemps ? » répondit-elle avec un haussement d’épaules. « J’ai juste sorti ça comme ça. »
« … » Wang Lu’an resta un peu con. « Du coup… coup de foudre ? »
« Pas vraiment non plus. » répondit-elle vaguement.
Zhang Xianjing se replaça une mèche derrière l’oreille, retrouvant aussitôt son air flamboyant et ravissant habituel.
« Je le trouve plutôt beau gosse, non ? Et en plus, il est super beau et a des très bonnes notes. Si je pouvais sortir avec un gars comme lui, je n’aurais plus jamais à m’inquiéter pour les devoirs ou les exams. » Elle se perdit dans ses pensées, le cœur un peu palpitant. « Vous croyez que j’ai une chance ? »
Yu Fan ne leva même pas les yeux :
« Aucune. »
« Moi aussi je pense que… » Wang Lu’an s’interrompit en croisant le regard menaçant de Zhang Xianjing, puis se corrigea en vitesse :
« Enfin, tu vois, ces premiers de la classe ont souvent des goûts un peu… spéciaux. Peut-être que t’es juste pas son genre. »
« Qu’est-ce qu’il aime, alors ? »
Wang Lu’an s’anima, mimant avec ses mains :
« Genre, cheveux tirés jusqu’à s’en arracher le crâne, petits yeux, grosses lèvres, lunettes fond de bouteille à -8 dioptries*, toujours le nez dans les bouquins, toute maigre avec deux-trois boutons sur la tronche— »
(N/T : Les dioptries sont l’unité de mesure utilisée en optique pour indiquer le degré de correction nécessaire à une lentille (lunettes ou lentilles de contact). Plus le chiffre est élevé (positif ou négatif), plus le trouble de la vision est fort — par exemple, -8 dioptries indiquent une myopie assez marquée.)
« Tu dis n’importe là. » Zhang Xianjing s’interrompit une seconde, puis demanda :
« Vous pensez que c’est trop tard pour moi de porter des faussses lunnetes ? »
Agacée, Yu Fan se leva brusquement et sortit.
Wang Lu’an, dont la manche était encore coincée dans la main de Zhang Xianjing, se précipita :
« Tu vas où ? »
« Je rentre chez moi. » répondit Yu Fan. « Amusez-vous bien. »
« Qui s’amuse avec elle, sérieux ? Attends-moi, on rentre ensemble, imagine encore un coup que tu te fasses attr— Hé, doucement, ma grande, tu vas me déchirer ma manche… »
Zhang Xianjing ne le lâcha pas. Elle sembla se rappeler quelque chose et lança à la silhouette qui s’éloignait :
« Yu Fan ! Ce qu’on a dit tout à l’heure, t’as pas intérêt à le répéter ! Sinon je balance à Fangqin que tu t’es battu avec les mecs du lycée d’à côté— »
« Comme tu veux. » répondit Yu Fan en montant les marches, les mains dans les poches. Du haut de l’escalier, sa voix résonna :
« Juste, n’oublie pas de lui dire que j’ai gagné. »
« … »
« Hé, premier de la classe, t’as ramené ton portable à l’école ? » demanda Wu Si en voyant son camarade revenir en classe.
À cause de la manie de Zhuang Fangqin de changer les places deux fois par semestre, les élèves étaient libres de s’installer où ils voulaient pour l’instant.
Wu Si, nouvel arrivant dans cette classe, s’était naturellement retrouvé assis à côté d’un autre transféré.
Quand ils étaient encore en classe 1, les places étaient attribuées en fonction du classement. Avant d’être transféré, Wu Si n’aurait jamais imaginé qu’un jour, il deviendrait le voisin de table de Chen Jingshen.
Chen Jingshen s’assit et commença à ranger ses affaires :
« Hm. »
« J’ai entendu des vibrations tout à l’heure. » dit Wu Si. « Ça venait de ton sac. »
Chen Jingshen sortit son téléphone. Cinq messages non lus s’affichaient.
Il fixa un moment le nom du contact avant de toucher l’écran.
Wu Si n’avait pas l’intention de jeter un œil, mais comme ils étaient très proches, il ne put s’empêcher d’apercevoir l’écran du portable.
C’était une conversation par SMS. Il distingua vaguement les mots « maman », « t’aider à changer de classe », et « rentre tôt ».
Même s’il ne vit pas tout, c’était assez clair : Les parents du premier de la classe ne sont pas contents de cette nouvelle répartition. Ils veulent qu’il change de classe. C’était compréhensible. Ses propres parents aussi auraient voulu qu’il change de classe, sauf qu’eux, ils n’avaient pas le même poids pour imposer ça à l’école.
Alors qu’il ruminait le fait que le premier de la classe allait probablement partir avant qu’il ait pu profiter un peu de sa présence, Wu Si le vit ranger son téléphone au fond de son sac, sortir un cahier d’exercices au hasard, et se replonger silencieusement dans ses révisions.
Il resta interdit :
« Premier de la classe, c’est fini les cours… tu rentres pas chez toi ? »
« Non. »
Un long silence s’écoula. Chen Jingshen sentait encore ce regard brûlant posé sur lui. Il finit par tourner la tête.
« Un problème ? »
Wu Si eut un petit rire nerveux :
« Non, c’est juste… qu’il y’a un exercice que je ne pige pas. Je suis allé voir au bureau des profs, mais y’avait personne. Je me demandais si tu pouvais y jeter un œil. Mais si tu es occupé, laisse tomber, hein… »
« Donne. »
« Hein ? » Wu Si se figea un instant. Puis il reprit ses esprits et lui tendit la feuille avec empressement des deux mains :
« Tiens, tiens, s’il te plaît ! »
Wu Si était ravi.
Il quitta la salle de classe, le cœur léger, son sac sur le dos, laissant Chen Jingshen seul.
Un vrombissement discret retentit à nouveau dans son sac.
Mais Chen Jingshen fit mine de ne rien entendre et continua à faire ses exercices, son stylo traçant inlassablement sur la feuille.
La lumière dorée du coucher du soleil baignait tout le campus dans une lueur chaleureuse.
Une fois qu’il avait fini une nouvelle série de questions, Chen Jingshen fit rouler son poignet, avant de jeter un œil à l’encre tachée sur le côté de sa paume. Il se leva pour aller se laver les mains.
En revenant des toilettes, du coin de l’œil, il aperçut quelqu’un en bas, de l’autre côté du bâtiment. Ses pas s’arrêtèrent net.
Devant le bureau du directeur pédagogique, Yu Fan était adossé au mur, une main dans la poche, l’air agacé.
L’autre main, elle, était tenue par le directeur, qui la portait à son nez —
« Vous ne trouvez pas que ça fait un peu pervers ? » demanda Yu Fan.
« Tu débloques complètement ! » s’emporta Hu Pang en lui saisissant fermement le poignet. « Tu dis que tu n’as pas fumé, alors d’où elle vient, cette odeur de cigarette sur ta main ?! »
Yu Fan détourna la tête sans répondre.
Merci à Wang Lu’an et sa remarque maudite avant qu’il parte. Yu Fan n’avait même pas eu le temps de franchir le portail de l’école qu’il s’était déjà fait coincer.
Il était tombé pile sur le retour du « Gros Tigre » après une réunion — ce dernier avait aussitôt affirmé, à plus de dix mètres de distance, qu’il sentait la cigarette.
Même un chien n’a pas un tel flair.
« Tu ne dis plus rien ? » Hu Pang finit par le lâcher. « Demain, tu me ramènes tes parents ! »
L’espace d’un instant, une lueur de lassitude et de dégoût traversa le visage de Yu Fan.
Mais il retrouva bien vite son expression habituelle.
« Ça ne sera pas possible. »
« Tu veux que je demande au professeur Zhuang d’appeler chez toi, alors ? »
« Ça ne servira à rien. »
« Comment ça ? »
« Il y a personne chez moi. »
« Je n’ai pas de mère, » dit Yu Fan en se retournant avec un sourire ironique. « Et l’autre est mort depuis longtemps. »
« … »
Hu Pang resta bouche bée un long moment, incapable de réagir.
« Tu… » Il était encore sous le choc. « Pourquoi le professeur Zhuang m’en a jamais parlé… »
« Peut-être qu’elle voulait garder ça pour elle, » répondit Yu Fan d’un ton détaché.
Hu Pang resta silencieux un bon moment. Il se gratta le crâne, l’air perdu.
« Ah… Je ne savais pas du tout… Tu vis tout seul, alors ? »
« On peut dire ça. » Yu Fan leva les yeux vers le ciel qui s’assombrissait.
« Du coup, vous n’allez plus convoquer mes parents, hein ? »
Qui oserait encore les appeler, de toute façon ?
Hu Pang toussota, embarrassé :
Hu Pang toussota :
« Non, non, pas besoin. »
Yu Fan se redressa. Il allait saluer le « Gros Tigre » quand une main se posa brusquement sur son épaule.
« Mais tu as quand même enfreint le règlement de l’école. Il faut une sanction. » Hu Pang lui tapota l’épaule, l’air compatissant.
« Voilà ce qu’on va faire : tu remontes en classe, tu me rédiges une introspection de deux mille mots, et tu pourras rentrer après. »
« … »
« Je serai en train de jouer aux échecs à la grille. Quand t’as fini, tu viens me la donner. »
Yu Fan traîna des pieds dans les escaliers. Arrivé dans le couloir, il baissa les yeux vers la grille de l’école.
Et croisa le regard de Hu Pang, qui le surveillait de loin.
Assis avec le vieux surveillant devant le poste de sécurité, le directeur avait installé un plateau de go. Dès qu’il le vit, il lui fit signe avec la main, articulant clairement : Dépêche-toi d’écrire !
Yu Fan cliqua la langue et entra dans la salle de classe.
Il ne s’attendait pas à ce qu’il y ait encore quelqu’un à cette heure.
Dans la lumière dorée du soir, Chen Jingshen ne leva même pas la tête malgré le bruit. Le seul son qui résonnait dans la pièce, c’était le frottement régulier de sa plume sur le papier.
Le regard de Yu Fan balaya machinalement le bureau de Chen Jingshen, où traînait une feuille fine, probablement un brouillon.
Aucun des deux ne chercha à engager la conversation. Comme si l’autre n’existait pas, Yu Fan alla s’asseoir à sa place, tira la chaise du pied, s’installa et sortit son téléphone pour passer le temps.
Plusieurs messages non lus s’affichaient à l’écran.
[Wang Lu’an : Tu t’es fait choper par le Gros Tigre ?]
[Wang Lu’an : Hé, pourquoi t’es retourné en classe ? Je t’attends à la grille pour qu’on rentre ensemble.]
[– : Il veut que j’écrive une auto-critique de deux mille mots.]
[Wang Lu’an : … Et tu vas faire quoi ? Ça va te prendre combien de temps ? Tu veux que je t’en trouve une sur internet à copier ?]
[– : Je la fais pas. J’ai la flemme de copier.]
[– : Rentre chez toi, je passerai par le mur de derrière un peu plus tard.]
Le portail arrière de l’école n’était ouvert que le vendredi, à la sortie. Le reste du temps, il restait fermé. Mais avec un peu de chance, une fois que le Gros Tigre serait absorbé dans sa partie d’échecs, il pourrait se faufiler dans son dos et grimper le mur sans se faire remarquer.
Après avoir envoyé ses messages, Yu Fan lança le jeu du serpent sur son téléphone et s’y consacra avec une concentration cent fois supérieure à celle qu’il mettait en cours.
Autour de lui, c’était le calme absolue. Sans aucune distraction, il était dans un état de grâce. Le serpent grossissait au point de bientôt remplir tout l’écran, et une petite alerte dans le coin supérieur droit du téléphone lui signalait qu’il ne manquait que quelques points pour battre son record.
Un grincement sec de pieds de chaise raclant le sol fendit le silence de la salle.
Yu Fan n’y prêta pas attention. Ses longs doigts continuaient à glisser sur l’écran avec agilité.
Il entendit l’autre personne se lever, suivi du bruissement de quelques feuilles de papier.
Enfin, il s’en va ?
C’est ce qu’il pensait, jusqu’à ce que les pas s’approchent, de plus en plus nets, clairement dirigés vers lui.
Il ne passe pas par la porte principale ? Il prend celle de derrière ?
Puisqu’il n’y avait personne d’autre dans la salle, Yu Fan s’était installée de façon nonchalante — la moitié de son corps débordait du bureau, les jambes étendues en travers de l’allée.
En sentant l’autre s’approcher, il ramena paresseusement ses jambes.
Deux secondes plus tard, la personne s’arrêta juste devant son bureau.
« Yu Fan. »
La voix de Chen Jingshen résonna au-dessus de sa tête, calme et sans émotion, exactement comme celle qu’il avait entendue un peu plus tôt, quand il fumait.
La partie atteignait un moment critique. Il ne lui manquait plus que trois cents points pour battre son record.
Fixé sur l’écran, Yu Fan ne répondit pas.
Une trentaine de secondes passèrent. L’autre ne bougeait toujours pas. Agacé, Yu Fan fronça les sourcils et lança machinalement :
« J’rends pas mes devoirs. »
Neuf fois sur dix, quand quelqu’un venait lui parler, c’était pour ça.
« Je ne suis pas là pour ça. »
« Alors tu veux quoi ? »
Chen Jingshen fixa un instant sa mèche en spirale au sommet du crâne, puis sortit une enveloppe de sa poche et la lui tendit d’une main.
Dès qu’il s’approcha, Yu Fan releva machinalement la tête.
Il jura n’avoir été distrait qu’une fraction de seconde. Il n’avait même pas vu ce qui c’était que, déjà, son regard était retourné vers l’écran —
Et il vit son gigantesque super-serpent de l’espace, bichonné depuis dix bonnes minutes, foncer tout droit dans un mur et mourir.
Il lui manquait… à peine 77 points.
Putain.
Il jeta son téléphone sur la table et se leva brusquement, hors de lui :
« Tu veux te battre ? T’as pas vu que j’suis occupé, bordel ?! »
Il jeta un regard rapide à l’enveloppe rose dans la main de Chen Jingshen, puis leva les yeux vers lui, sur le point de gueuler :
« C’est quoi ton délire ? C’est une lettre pour me défier ou quoi… »
… Hein ?
C’est quoi, cette couleur ?
Sa voix s’étrangla. Il gardait toujours cet air menaçant, comme s’il allait frapper l’autre d’une seconde à l’autre, mais baissa lentement la tête pour regarder de plus près.
Les doigts de Chen Jingshen étaient longs, fins, aux articulations bien dessinées. Ses ongles étaient propres, coupés court. Et là, entre ses doigts, un truc familier : une enveloppe rose bonbon, scellée par un autocollant en forme de cœur.
« Yu Fan. »
Yu Fan releva lentement la tête, tout raide.
Chen Jingshen, son sac en bandoulière sur l’épaule, posa la lettre sur la table, puis la poussa doucement vers lui.
« Je te remets ma lettre d’amour. »
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
0 Commentaire