Chapitre 02
par RuyiCe chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. :
• Traductrice : Ruyi
• Correctrice : Ruyi
« Je ne comprends pas pourquoi vous êtes aussi têtu ! » s’écria le chef de la police, rouge de colère. Son visage avait pris la teinte d’un poulet rôti fraîchement enduit d’huile, et il postillonnait tandis qu’il interrogeait le jeune homme assis sur le canapé.
Le jeune homme lui souriait calmement — Lord Lander pouvait se permettre de ne pas répondre à n’importe quelle question, car toutes les familles savaient qu’il était muet.
« Vous ne pouvez pas agir ainsi ! » insista le Directeur de toutes ses forces, ses veines saillantes gonflant sous l’effet de la tension. Heureusement, sa peau épaisse et ferme empêchait celles de son cou de percer la surface. « Votre vie ne vous appartient pas seulement, elle appartient à l’Empire ! »
Le jeune homme haussa un sourcil avec indifférence, une moquerie visible dans son regard, comme s’il n’arrivait pas à croire qu’un homme aussi stupide ait pu atteindre le poste de chef du Département de la Police.
« Pardonnez-moi, mais je ne peux pas accepter votre décision. Cette fois, ceux qui préparent une attaque contre vous font partie de l’AS. Ces salauds diaboliques ont la sinistre réputation d’être prêts à tout pour atteindre leur but. Accepter la protection de la police est essentiel, comment pouvez-vous… Ah, putain ! »
Le chef, qui était lui aussi assis sur le canapé, bondit soudain d’un mètre, tel un gros chat à qui l’on aurait marché sur la queue.
Sous lui, le canapé s’ouvrit en un trou béant et menaçant, telle une bouche grand ouverte. Révélant d’innombrables barres d’acier acérées telles des dents prêtes à se refermer sur le large postérieur du Directeur.
Une fine vapeur s’éleva lentement de sous le canapé, aussi brumeuse que des nuages célestes. L’horloge murale sonna à l’heure exacte, la porte en bois s’ouvrit, et un oiseau mécanique passa la tête, criant comme s’il voulait s’arracher les cordes vocales :
« Coucou, trois heures ! Trois heures ! Le temps d’amuser l’idiot est terminé ! Coucou ! »
Le Directeur, furieux, rugit : « C’est le parti AS et vous allez regretter ! »
Le jeune homme, toujours aussi poli, se leva et fit un geste en indiquant la sortie à son invité avant de monter à l’étage sans même un regard en arrière.
Au même moment, le vénérable Lander répondit calmement dans son cœur : Le parti AS n’osera jamais me toucher, idiot.
Le visage du Directeur passa du rouge au vert, du vert au noir, avant de parcourir tout le spectre des couleurs — rouge, orange, vert, bleu et violet — comme s’il avait été touché par la déesse arc-en-ciel Iris*. Puis, sans un mot de plus, il quitta la demeure de cette étrange créature.
(N/T : C’est la déesse de l’arc-en-ciel, symbolisant ce pont entre la terre et le ciel, entre les hommes et les dieux.)
Avant de partir, il lui souhaita, d’une sincérité venue du fond de son cœur et de son âme :
« Eh bien, que votre précieux crâne se fasse explosé par ces fichus anti-science violents. »
M. Edward Lander — un salaud froid, égoïste et arrogant, qui ne voyait personne à sa hauteur. Et pourtant, il était aussi un grand scientifique. Un véritable malheur pour l’Empire.
Personne ne comprenait ce qu’il se passait. Il semble qu’en une seule nuit, la maudite Révolution industrielle s’était mis en marche. C’est un peu partout que des machines de fer et d’acier, crachant une vapeur blanche, étaient apparues en masse et continuaient d’évoluer jour après jour.
Au début, ce n’étaient que des objets encombrants aux mécanismes simples, remplaçant les ouvriers dans des tâches répétitives. Mis à part quelques vieillards ayant perdu leur emploi et exprimant leur mécontentement lorsqu’ils étaient ivres, il n’y avait pas eu de troubles majeurs.
Mais très vite, la situation devint anormale. En une seule nuit, des monstres de vapeur envahirent la Terre entière, le chaos s’étendit dans l’air et les rivières, et un fou nommé Babbage* créa même un monstre appelé la Machine à Différences, répandant la peur partout, comme s’il voulait pousser cette révolution jusqu’à son paroxysme.
(N/T : Charles Babbage est l’inventeur de l’ordinateur mécanique.)
La Machine à Différences, cet homme de fer, était une merveille redoutable — avec seulement quelques puces, elle pouvait accomplir tout ce qui était concevable… Et même l’inconcevable. Seul Satan savait quel sombre complot couvait en son sein.
Elle était incroyablement intelligente, elle savait tout et était capable de traquer jusqu’aux rats cachés dans les égouts souterrains.
Si la naissance de ce monstre avait engendré une crise encore éloignée du commun des mortels, alors l’apparition soudaine de M. Lander l’avait propulsée à un niveau insoutenable.
Ce jeune homme, qui ne pouvait même pas parler, avait proclamé haut et fort qu’il se dresserait sur la montagne bâtie par ses prédécesseurs, qu’il se hisserait sur la pointe des pieds et pousserait le soleil avec ses mains pour qu’il ne se couche jamais.
Ce phénomène s’était enfermé dans son laboratoire pendant plus de trois ans, et il avait tenu sa promesse insensée — exploitant les principes de la Machine à Différences pour créer un monstre encore plus terrifiant : un char d’assaut Machine à Différences en acier !
C’en était trop, beaucoup trop.
La Machine à Différences s’élevait à la hauteur d’un bâtiment de deux étages, crachant une vapeur brûlante, sa carapace aussi solide que menaçante. En son cœur battaient des puces démoniaques alimentant un programme infernal, lui permettant de penser et de calculer comme un humain, mais à une vitesse infiniment supérieure. Armée de toutes les armes imaginables sur ses flancs, elle pouvait, en quelques secondes, réduire en charpie toute cible désignée comme ennemie.
Dès son apparition, la nation s’était exclamé d’effroi. Et comme si cela ne suffisait pas, ce scientifique fou, déjà affligé d’une terrible réputation, annonça publiquement qu’il allait étudier et construire une Machine à Différences humanoïde.
Au milieu des controverses, certains prétendaient qu’il ouvrirait une ère glorieuse où l’empire ne connaîtrait jamais le crépuscule. D’autres, en revanche, le voyaient comme un véritable démon, insérant « des âmes destinées à l’enfer » dans du métal — Edward Lander, un fléau pour le monde.
Le Parti AS, qui est à la tête des organisations anti-science, ne pouvait évidemment pas ignorer ce scientifique muet qui se tenait désormais au cœur de la tempête.
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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