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Chapitre 19
by Ruyi ♡« Ah, désolé. Écoute, même le fils d’un riche doit travailler. Si je glande toute la journée, tu crois que mon père va me foutre la paix ? Tu le connais, non ? »
Lança Sungjoon d’un ton léger tout en s’approchant de son soumis, qui restait figé, les épaules tremblantes. Verser de l’acide ? Ce n’était pas du tout son genre. Sungjoon soupira intérieurement, puis se pencha pour aider doucement le jeune homme à se redresser. Ce dernier n’osait même pas relever la tête.
« Allez, assieds-toi un peu. Tu ne sembles pas avoir pris trop cher… C’est déjà ça. »
Était-ce sincère ou feint ? Difficile à dire. Difficile à dire. Sungjoon le fit asseoir juste à côté de lui, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. Ce geste suffit à assombrir encore davantage l’expression de Hwayoung. Il afficha un sourire rayonnant, mais son regard était tranchant comme une lame. Sungjoon, qui le connaissait bien, comprit qu’il était réellement furieux. Être le fils d’un mafieux n’était pas de tout repos, mais celui d’un nouveau riche* ne l’était pas non plus. Et Sungjoon avait de quoi tenir tête à Hwayoung — seulement, la situation actuelle lui était défavorable. Il aurait pu, en d’autres circonstances, abandonner son soumis et le laisser se débrouiller. Mais pas maintenant. Pas dans une situation où il aurait eu l’air de ne pas avoir été à la hauteur et ne pas avoir su le dompter.
(N/T : Nouveau riche — Terme désignant une personne récemment enrichie, souvent perçue comme ostentatoire ou manquant de raffinement par rapport aux vieilles familles aisées. L’expression peut avoir une connotation légèrement péjorative.)
Contrairement à Hwayoung, qui semblait s’être complètement détaché de ce monde depuis qu’il avait rencontré son « gros chat » tant rêvé, Sungjoon, lui, n’avait jamais pu s’en éloigner. Ses désirs, ses penchants, tout ce qu’il était — ça n’avait de place que dans cet univers fermé et codifié.
« Bien. Raconte-moi tout en détail. Qu’est-ce que Hyungil a fait, exactement ? »
« Hyungil ? C’est qui ? » demanda Hwayoung.
« Lui. » Sungjoon désigna le soumis du menton. Hwayoung alluma une nouvelle cigarette. Sungjoon, en parfait gentleman, lui offrit du feu, avant de jeter un œil au cendrier. Il était propre. Même quand il pète un câble, il ne fume jamais devant son père ou son frère… C’est tout lui ça.
« Dis-lui de s’adresser à moi directement. »
Marmonna Hwayoung d’une voix lasse, comme abandonné à lui-même. Le petit rire qui s’échappa de ses lèvres sonnait comme un mauvais présage. Sungjoon tourna alors la tête vers Hyungil.
« Réponds-moi franchement. Tu peux faire ça, non, Hyungil ? »
Ce dernier hocha lentement la tête.
« Qu’est-ce que tu as fait exactement à Hwayoung ? »
J’ai envie d’écarter ses jambes et de le prendre là, entre ses cuisses qui dansent… Une pensée obscène, mais pas nouvelle. Elle lui hantait l’esprit depuis longtemps, tapie dans un coin de sa tête.
Mais Hyungil resta muet. Pendant ce silence pesant, Sungjoon observa distraitement la fumée qui s’échappait des lèvres de Hwayoung. Et, sans le vouloir, une pensée déplacée lui traversa l’esprit. J’aimerais écarter ses cuisses et le prendre là, à même le sol, tandis que ses jambes se débattraient… Une pensée indécente, mais pas nouvelle.
Mais face au mutisme de Hyungil, il dut se résoudre à se tourner vers Hwayoung.
« Qu’est-ce que qu’il t’a fait ? »
« Une Benz foutue. Le mot « pervers » tagué sur ma porte. Un appel anonyme menaçant de foutre le feu à ma baraque… Tu veux que je continue ? »
Il y avait aucune trace de pitié dans son regard. Un calme glacial. Pourtant, Sungjoon savait que ce n’était pas cela qui l’avait fait sortir de ses gonds. Non, ce qui l’avait vraiment mis hors de lui, c’était la blessure de Gyuwon. S’il n’y avait pas eu cette histoire d’acide, il aurait peut-être pu arranger les choses.
« C’est toi qui as fait tout ça ? »
À cette question, Hyungil acquiesça lourdement, sans chercher à se justifier.
« Pourquoi ? » demanda Sungjoon après un silence.
« Je veux lui parler en tête-à-tête. »
À peine avait-il murmuré ces mots que Hwayoung se leva d’un bond. Sungjoon craignit une explosion, mais à sa surprise, Hwayoung marcha tranquillement vers la porte.
« J’espère que tu sauras me convaincre, Koo Sungjoon. »
« Tu sais ce que ça veut dire, pas vrai ? »
« Évidemment. »
Mais son visage n’en disait pas autant.
Une fois la porte refermée, Sungjoon attrapa Hyungil par les épaules.
« Mais pourquoi tu as fait ça ? »
Le soumis le regarda un instant, les yeux vides, avant de sourire.
« Maître. »
Le mot tomba dans un souffle, et Sungjoon hocha lentement la tête.
« Je vous aime. »
Sungjoon regarda Hyungil avec un visage décomposé, visiblement sous le choc. En face de lui, malgré son état pitoyable, Hyungil continuait à sourire.
« Je sais bien… Que Maître ne s’intéresse pas à moi. »
Son sourire, à la fois triste et résigné, n’eut pour effet que d’agacer davantage Sungjoon, qui haussa la voix.
« Tu es cinglé ou quoi ? Tu parles d’amour maintenant ? Tu as vu dans quel merdier on est ? »
Le froncement de sourcils d’Hyungil mit Sungjoon hors de lui. Il l’attrapa par les épaules et le secoua violemment.
« Tu te rends compte d’où on est là ? Tu sais ce que tu as fait ? ! Hwayoung, c’est le petit dernier des Yoon ! Et le mec que tu as vu tout à l’heure, c’était Yun Suhyeop en personne ! Tu t’es attaqué à un putain de mafieux ! Tu veux finir vendu sur un bateau de pêche ? Ou enchaîné quelque part dans un sous-sol comme un esclave ? ! Grandis un peu ! Regarde ce que tu as fait ! »
Hyungil, bouche bée, balbutia :
« Je… Je ne comprends pas… »
Sungjoon frappa sa propre poitrine de frustration. Hyungil n’avait que vingt et un ans. C’était encore un gosse*. Immature, oui, mais jamais il n’aurait cru qu’il irait jusqu’à foutre leur vie en l’air comme ça.
(Note de RUyi : Bon à 21 ans tu ne vas quand même pas balancer de l’acid sur des gens… Non ?)
Avec ce regard… Comme s’il voulait dire : « Mon seul crime, c’était de t’aimer. » Putain, je vais le tuer avant que Hwayoung ne le fasse.
Hyungil, sentant la tension grimper, secoua rapidement la tête.
« Maître… Vous allez me sauver, pas vrai ? »
C’était la goutte de trop. Sungjoon explosa.
« Écoute-moi bien, Cha Hyungil. Ce délire de « Maître » et de « Soumis », c’est du jeu, rien d’autre. Ce que tu as fait, c’est un putain de crime ! Une tentative d’agression grave ! Tu comprends ça, espèce de déchet ? ! »
Alors que dans le couloir alors que Hwayoung ralluma sa cigarette, la porte s’ouvrit sur Sungjoon, le visage rouge de colère.
« Putain… Tu peux faire ce que tu veux de ce con. Moi, j’ai mes propres problèmes. »
Il allait partir, mais Hwayoung leva nonchalamment une jambe et la posa contre l’encadrement de la porte.
« Qui t’a dit que tu pouvais t’en aller comme ça ? Sungjoon, on règle toujours nos comptes. »
Hwayoung lui lança un sourire éclatant, presque joueur.
« Tu sais que je n’aime pas quand tu fais le mec distant. »
Sungjoon s’approcha, lui prit la cigarette des lèvres et la mit dans sa propre bouche, d’un air blasé.
« Qu’est-ce que tu veux, exactement ? »
Hwayoung haussa les épaules, un sourire moqueur au coin des lèvres.
« Rien pour l’instant. On dira que tu me dois un service. »
Sungjoon grimaça.
« Si tu le dis. »
Il sortit son portefeuille, en sortit une carte bancaire et la tendit à Hwayoung. Ce dernier la regarda, peu impressionné.
« Tu es radin aujourd’hui. »
« C’est pas ça. J’ai entendu dire que ton « chaton » était blessé. Je prendrai ça en charge. »
Hwayoung attrapa la carte en souriant.
« Parfait. Je vais me faire plaisir. »
« Fais-toi plaisir, ouais. Tu as même le droit de t’acheter des fringues, vu ta gueule. On dirait que tu t’es lavé dans un lavabo. »
Sungjoon éclata d’un rire sec et tourna les talons, mais Hwayoung le retint par le bras.
« Juste une question. »
Sungjoon s’arrêta puis se tourna vers lui, le visage fermé.
« Il dit que je l’avais violé. Tu as demandé ce qu’il voulait dire par là ? »
Sungjoon fronça les sourcils.
« D’après lui, il l’a fait parce que je lui ai dit de le faire. Il dit qu’il voulait pas vraiment coucher avec toi. »
« Attends… Tu veux dire que c’était pas un jeu consenti ? »
Un silence pesant s’abattit. Sugjoon poussa un long soupir, cherchant ses mots.
« Je pensais que c’était consenti, bordel. Ça fait un an qu’on baise ensemble. Il a jamais dit non clairement, alors je voyais pas le problème… Mais apparemment, lui, il le vivait pas comme moi. J-Je suis désolé, ok ? »
Il n’eut pas le temps de finir. Le poing de Hwayoung s’écrasa dans son ventre avec une force brutale.
« Tu crois vraiment que ça excuse tout, connard ? ! »
Sungjoon se plia en deux, peinant à reprendre son souffle.
« J’ai dit… Que j’étais désolé, merde ! »
Hwayoung le repoussa violemment et alla se cogner l’arrière de la tête contre le mur à plusieurs reprises. Après quelques coups, Sungjoon, toujours plié en deux, parvint à se redresser et plaça sa main là où le crâne de Hwayoung frappait.
« Hé, arrête ça… Tu as déjà assez morflé. Si ton joli crâne se fend et que tes frères ou ton daron décident de me faire la peau, je vais péter un câble. Hein ? Allez, sois sympa. »
Hwayoung écarta une fois de plus son visage d’un geste agacé, puis enfouit le sien entre ses mains.
« Putain… Sérieux… ! »
Plus il y pensait, plus la colère le rongeait. Il n’avait jamais violé personne — il pourrait en jurer devant Dieu — mais au final, toute cette merde s’était retournée contre lui. Il avait vraiment cru que tout était clair, consenti. Comment était-on censé demander à un soumis déjà en plein acte s’il était d’accord ? C’était à devenir fou. Une injustice à hurler. Et malgré ça… Il ne pouvait rien faire.
Il fit claquer la porte en l’ouvrant d’un coup de pied, puis attrapa une matraque posée dans un coin — celle que Giyeong utilisait pour remettre ses hommes au pas.
« Considère-toi comme un putain de veinard, le mioche. Si je te recroise, ne serait-ce qu’une fois, je te pousse direct sous une bagnole. Pigé ? ! »
Il hurla ces mots à l’intention de Hyungil, puis se tourna vers Sungjoon :
« J’en ai rien à foutre. Tu as qu’à crever. Si tu as peur, bats-toi. On règle ça maintenant ! »
Sungjoon, voyant que Hwayoung perdait complètement les pédales, leva les mains tout en tentant de désamorcer la situation.
« D’accord, d’accord, frappe-moi, vas-y ! »
Mais c’est Hyungil qui s’interposa entre eux.
« Attendez ! C’est moi qui ai merdé, je le reconnais. Si vous devez vous en prendre à quelqu’un, que ce soit moi… Pas mon Maître… »
Ce ne fut pas Hwayoung, mais Sungjoon qui l’empoigna et le plaqua au sol.
« Bordel, la ferme ! Tu ne piges pas qu’on t’a rien demandé ? ! »
Face à cette scène, Hwayoung éclata d’un rire amer.
« Tu veux que je m’en prenne à toi ? Vraiment ? »
Hyungil hocha la tête avec fermeté.
« Insultez-moi, cognez-moi, mais laissez-le tranquille ! »
Sungjoon, les bras levés en signe de reddition, secoua la tête vers Hwayoung.
« Hé, ne me fous pas sur le dos le fait qu’il soit aussi con. »
Hwayoung se gratta le crâne avec frustration, puis balança la matraque à travers la pièce. Il attrapa Hyungil par le col et le plaqua violemment contre le mur. Le jeune homme se débattit, les yeux écarquillés, mais Hwayoung ne broncha pas.
« Tu veux des insultes, c’est ça ? Tu crois qu’on joue à la dînette ici ? ! »
Hyungil tenta de dire quelque chose, mais aucun son ne sortit. Hwayoung l’avait soulevé du sol, les deux mains serrées autour de son cou, s’appuyant contre le mur pour le maintenir en l’air. Ses pieds ne touchaient plus terre.
« Tu veux disparaître à jamais ? Mer de l’Est ou de l’Ouest, choisis. Tu n’aimes pas l’eau ? Y a toujours les tonneaux d’acide. »
Un bruit mouillé trahit la panique d’Hyungil : il s’était pissé dessus. L’urine coulait le long de ses jambes, gouttant sur le sol, mais Hwayoung ne desserra pas l’étreinte.
Ce fut finalement Sungjoon qui intervint. Il repoussa Hwayoung de force, et Hyungil s’effondra contre le mur, à moitié inconscient.
« Yoon Hwayoung… Je voulais pas te le balancer comme ça, mais tu es devenu une cible. Un traître, aux yeux de tous. Même si c’était pas Hyungil, quelqu’un d’autre aurait fini par te tomber dessus. »
Hwayoung se retourna lentement, les yeux plissés.
« Quoi ? »
Sungjoon avait le visage fermé, glacial.
« Tu as rêvé d’un avenir tranquille tout seul dans ton coin… Tu crois vraiment que les autres vont te laisser faire ? Tu sais mieux que personne que c’est facile d’entrer dans ce monde, mais presque impossible d’en sortir. »
Hwayoung laissa échapper un rire sans joie.
« Donc, vous crevez de jalousie parce que je cherche juste à être heureux ? C’est ça, le fond du problème ? »
La pique glissa sur Sungjoon, imperturbable.
« Pour être franc, ouais. Même moi, ça me rend malade. Tu as toujours dit que chaque vieille sandale trouvait sa paire, mais on reste les enfants des ténèbres, non ? »
Même le regard noir que lui lançait Hwayoung ne le fit pas ciller.
« J’ai même pas épousé une personne. J’ai juste pris un soumis. Et ça, c’est une trahison ? »
Sungjoon haussa les épaules, indifférent.
« Ce serait presque mieux si tu étais marié. Parce que là, tu vas juste finir comme une pute de club, partagée entre tous. Les mecs qui te couraient après vont attendre, espérant que tu les choisisses un jour. Ils s’y préparent déjà : épilation, muscu, infos sur tes préférences… Et toi, tu te casses avec un autre. Bien sûr qu’ils l’ont mauvaise. Surtout si tu avais été un switch*, ou si tu avais été plus joueur… Crois-moi, y’en a un qui aurait pas juste fait circuler ta carte de visite ou balancé une vidéo. Il serait venu lui-même. »
(N/T : Switch — Terme utilisé dans le BDSM pour désigner une personne qui peut adopter alternativement un rôle dominant ou soumis, selon le partenaire, le contexte ou l’humeur. Contrairement aux dominants ou soumis exclusifs, les switchs apprécient la flexibilité dans la dynamique de pouvoir.)
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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