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Chapitre 14
par Ruyi ♡— Yoon Hwayoung, ça fait un bail. Il paraît que t’es furax ?
À la voix désinvolte de Sungjoon, Hwayoung répliqua d’un ton sec :
« T’es où ? »
Sungjoon tiqua. La voix de Hwayoung, d’habitude joyeuse même en colère, était étrangement glaciale. Il demanda :
— T’es vraiment énervé ?
« Si tu me fais répéter, même toi, tu n’y échapperas pas. Je t’ai demandé : t’es où ? »
— Dans une salle privée…
« Quoi, un donjon ? C’est quoi le numéro ? »
— Attends, attends, deux secondes. Si c’est pour la cassette, insulte-moi, frappe-moi, j’assumerai. Mais cette cassette… Je l’ai vue une fois, je l’ai ramenée direct au club. Je te jure, c’est moi qui l’ai rendue. Y a eu aucune fuite de mon côté. Ce n’est pas moi.
Pendant ce temps, Gyuwon avait lui aussi pris son téléphone. En appelant directement le numéro personnel de Yoon Jinyoung, il se présenta :
« C’est Kim Gyuwon à l’appareil. »
— Il est arrivé quelque chose à Hwayoung ?
Il doit vraiment adorer son petit frère, pensa Gyuwon, attendri par la manière dont Hwayoung était chéri par ses aînés. Il répondit, d’un ton calme :
« Ce n’est rien de grave. On pense avoir retrouvé le stalker. On va bientôt régler ça. »
Mais à l’autre bout, Jinyoung s’étouffa :
— H-Hwayoung est au courant ? !
« C’est lui qui l’a démasqué. Bien sûr qu’il est au courant. »
— Non ! Il faut l’arrêter, coûte que coûte !
« C’est impossible », répondit calmement Gyuwon.
— T’étais pas dans la Légion étrangère ? T’as même reçu des médailles ! Pourquoi tu pourrais pas t’en charger ? !
Le hurlement fut si violent que Gyuwon éloigna aussitôt le téléphone de son oreille. Même Hwayoung, encore en ligne avec Sungjoon, tourna la tête et fusilla l’appareil du regard. Il écourta l’appel :
« Deux secondes. »
Et il arracha le téléphone des mains de Gyuwon.
« C’est toi, hyung ? »
— Ouais, c’est moi. J’ai entendu dire que t’avais chopé ce type. Laisse-moi—
« T’avise même pas de t’en mêler. Si tu mets un pied là-dedans pendant que je m’occupe de ce connard, je te jure que je te le ferai payer. »
Hwayoung lui tendit le téléphone avec un sourire amer. Franchement, si l’appareil avait appartenu à quelqu’un d’autre que Gyuwon, il l’aurait déjà écrasé contre un mur. Mais c’était celui de Gyuwon. Alors il se contenta de le lui rendre sans broncher. Même raccrocher aurait semblé trop brutal.
T’es qu’un pauvre idiot. Tu viens de te faire jeter, abruti.
Il se le répéta en boucle, mais rien n’y faisait. Il l’aimait. Il aimait Gyuwon. Trop. Alors il se sentait misérable, triste, vidé… Mais ce trop-plein d’émotions négatives, il allait bientôt pouvoir le libérer. Un parfait défouloir se présentait à lui. Ce soir, Hwayoung était prêt à se brûler les poings sur le visage d’un autre.
« Euh… Kim Gyuwon à l’appareil. »
Gyuwon reprit la conversation d’une voix basse. De l’autre côté, Jinyoung se mit à supplier.
— C’est notre précieux petit frère… On l’a appelé Hwayoung, « la fleur épanouie ». Il ne doit pas lui arriver le moindre mal…
Et là, Gyuwon comprit enfin pourquoi Jinyoung l’avait placé aux côtés de Hwayoung. Ce n’était pas la sécurité de son cadet qu’il voulait assurer, mais celle… Du stalker. Il ne s’agissait pas d’inquiétude fraternelle, mais d’une tentative désespérée d’éviter un carnage. Jinyoung avait peur que son petit frère au sang chaud tue le harceleur et finisse en prison. C’était ça, la vérité.
Touché malgré lui, Gyuwon répéta plusieurs fois, d’un ton rassurant :
« Je vous promets qu’il ne lui arrivera rien. »
Mais plus il le disait, plus il s’inquiétait lui-même. Hwayoung était beau, doux, brillant, mais… Son caractère était une vraie bombe à retardement.
Quand Hwayoung revint dans la salle, le visage du manager passa de l’espoir à la panique, puis vira au gris cendre. Il exprima toutes les émotions possibles en une fraction de seconde. Hwayoung s’avança calmement et décrivit :
« Il est un peu plus petit que moi. Il travaille souvent à l’entrée. Un type au visage ambigu, on sait jamais s’il est jeune ou vieux. Il a le nez aplati, les yeux ronds. Il fait un peu gamin, mais il garde toujours le même air impassible. »
Le manager n’attendit pas une seconde de plus. Il appuya sur un bouton de son téléphone et lança :
— Faites venir M. Yunho.
Puis, se tournant vers Hwayoung, la voix hésitante, il demanda :
— M. Yunho… C’est bien lui que vous… ?
Son visage implorait qu’il se trompe. Mais Hwayoung le fixa froidement, avant d’éclater de rire. Un rire moqueur et tranchant comme une lame.
« À ton avis ? »
Le manager blêmit.
« Vraiment… ? » Demanda-t-il d’une voix blanche.
C’est à ce moment-là que Yunho entra.
Dès qu’il le vit, Gyuwon se souvint. C’était ce type à l’entrée, celui qui les avait accueillis au club. Bon sang… Ce mec-là ? Juste une silhouette croisée au passage… Et c’était lui, le harceleur ? Il avait l’air si chétif qu’un seul coup d’Hwayoung suffirait à lui briser les os.
Yunho s’avança à petits pas, puis s’immobilisa net en apercevant Hwayoung.
« Il paraît que j’ai un stalker… »
Rien qu’à ces mots, Yunho vira au blanc cadavérique.
« C’est toi, pas vrai ? »
Pris de panique, Yunho se retourna brusquement, prêt à détaler. Mais avant qu’Hwayoung ne puisse esquisser le moindre geste, Gyuwon bondit. Il prit appui sur le canapé, le franchit d’un saut acrobatique, fendant l’air dans un souffle, et disparut hors de la pièce.
Moins d’une minute plus tard, il revint, traînant Yunho par le col comme un sac de linge sale.
« Lâche-moi, espèce d’enfoiré ! »
Gyuwon le balança dans la pièce et se posta devant la porte. D’un bras tendu dans son dos, il ferma à clé.
« Bouge de là. », hurla Yunho, mais ce dernier secoua fermement la tête.
« Non. »
À cette réponse, Yunho explosa :
« Un esclave comme toi ose me bloquer le passage ? ! »
« Parfait, vous avez compris. Mon Maître souhaite vous voir. Tant que cette discussion ne sera pas terminée, je ne bougerai pas. En aucun cas. »
À peine avait-il terminé qu’un clic sec retentit. Yunho venait de dégainer un couteau papillon. Il le fit virevolter dans sa main droite avec habileté, produisant un claquement métallique régulier à chaque mouvement. La lame scintillait, rapide et menaçante.
« Même avec ta carrure, tu crois pouvoir gagner contre une lame ? ! »
À ces mots, les trois personnes présentes dans la pièce éclatèrent de rire en même temps. Un rire creux, presque fatigué, mais irrépressible. Kim Gyuwon, expert en arts martiaux, et Yoon Hwayoung, héritier d’une lignée aussi obscure que puissante, riaient franchement. Même le manager, qui en avait pourtant vu d’autres, se contenta de secouer la tête en ricanant.
Et puis, sans prévenir, Hwayoung envoya un coup de pied sec dans le dos de Yunho.
Celui-ci, en pleine démonstration de sa lame, s’étala de tout son long sur le sol. Le couteau papillon lui échappa des mains, projeté à l’autre bout de la pièce.
« Quelle misérable comédie. »
Du bout des doigts, Hwayoung attrapa la cravate de Yunho et la tira d’un coup sec. C’était le signal. Le prélude d’une déferlante.
Yunho essaya de réagir, de faire quelque chose, n’importe quoi, mais Hwayoung fut plus rapide. Sans le moindre avertissement, il lui sauta dessus, l’écrasa de tout son poids et abattit ses poings sans retenue. Le sang éclaboussa presque aussitôt, recouvrant le visage de Yunho d’un rouge vif. Hwayoung n’avait pas l’air de vouloir poser de questions. Il voulait simplement en découdre.
Gyuwon se précipita pour intervenir.
« Arrêtez, je vous en prie ! »
Mais Hwayoung n’écoutait pas. Il s’acharnait, encore et encore, sans relâche. Ce ne fut que lorsque Gyuwon le tira violemment en arrière, à bout de force, qu’il consentit à se laisser éloigner. Même ainsi, il parvint à décocher quelques coups de pied à Yunho, bien décidés.
Essoufflé, le visage rougi de colère, Hwayoung n’en paraissait que plus magnifique. Je suis vraiment un cas désespéré, se maudit Gyuwon en secouant la tête.
« Pourquoi t’as fait ça ? » demanda-t-il à Yunho.
Celui-ci, toujours conscient, tenta d’éponger son visage du revers de la manche, mais ne répondit pas. Le mépris émanait de tout son corps. Ce silence fit exploser de nouveau la colère de Hwayoung.
« Espèce d’enfoiré… Tu comptes pas répondre ? ! »
Yunho sursauta légèrement.
Ce tressaillement… Quelque chose venait de se briser. Hwayoung, qui n’avait jamais connu l’humiliation, ne comprit pas tout de suite. À sa place, Gyuwon leva les yeux vers le manager. Celui-ci fronça les sourcils, inspira profondément, puis demanda à voix basse :
« Yunho-ssi… Est-ce que, par hasard… Vous seriez amoureux de Hwayoung-nim ? »
En guise de réponse, Yunho retira sa veste pour s’essuyer le visage — ce qui n’eut pour effet que d’étaler davantage le sang. Le tissu souilla son uniforme, ce qui fit grimacer le manager. Puis Yunho hurla :
« C’est le Maître que tous les soumis désirent, non ? ! Qu’est-ce que ça change si je m’ajoute à la liste ? ! »
Il a décidé de tout balancer, visiblement, pensa le manager, les yeux rivés sur lui. Gyuwon, lui, demanda doucement :
« Attendez… Vous êtes un soumis, n’est-ce pas ? »
Comme avant, Yunho ne répondit pas. Hwayoung repoussa calmement la main de Gyuwon et s’approcha. Il donna de légers coups de pied au menton de Yunho, comme pour le provoquer.
« T’as un profil de soumis, c’est ça ? »
À ces mots, Yunho baissa la tête.
« Alors il fallait m’approché. C’est quoi ce cirque… »
« Je suis un Dom. »
En même temps, Yunho retira son menton du pied de Hwayoung.
Un dom, sérieusement ? Gyuwon tourna de nouveau le regard vers le manager, qui hocha la tête. Il avait l’air de déjà le savoir.
Hwayoung, l’air profondément agacé, marmonna :
« Toi aussi, hein ? »
Puis il se gratta vigoureusement la tête.
« Putain… Quelle journée de merde. »
Contre toute attente, cette phrase sembla marquer la fin de ses remarques : Hwayoung paraissait prêt à sortir. Gyuwon, encore déboussolé, allait le suivre quand un homme massif entra. Il était plus grand et plus costaud que Hwayoung.
« Ah, c’était donc ce type ? Le monde est vraiment petit… »
Yoon Hwayoung, franchement… Il va jusqu’à draguer les employés, maintenant.
L’homme s’accroupit et pencha la tête, intrigué. Hwayoung retroussa ses manches trempées de sang et marmonna :
« Arrête tes conneries et pousse-toi. »
En voyant son visage sombre, l’homme tourna la tête vers Yunho. Après l’avoir longuement observé, il sourit d’un air suffisant et ouvrit la bouche, d’un ton mielleux :
« Pourquoi tu vises Hwayoung ? Tu veux qu’il te piétine ? Viens avec moi, je te montrerai le paradis… Hmm ? T’es plutôt mignon, toi… »
Avant qu’il ne puisse continuer, Hwayoung l’interrompit d’un ton cinglant :
« C’est un dom. »
Aussitôt, l’homme bondit en arrière et hurla :
« Putain, merde ! »
Hwayoung leva un sourcil.
« Je t’ai déjà dit de pas imiter ma façon de parler. »
« Hwayoung… Même si j’en ai pas l’air, ça fait dix ans que je suis à toi, tu le sais bien. Allez quoi… »
L’homme fit mine de geindre tout en trottinant derrière eux. Gyuwon s’apprêtait à avancer lui aussi quand Hwayoung se retourna et lança au manager :
« Manager. Veillez à bien le former. Par respect pour notre passé, je vais me taire cette fois. »
À ces mots, le manager s’inclina profondément.
« Je vous suis vraiment reconnaissant ! »
Juste avant que Gyuwon ne dépasse Yunho, ce dernier hurla en direction de Hwayoung :
« Je le referai, tu m’entends ! »
Ah… La première fois que je l’ai vu, il avait l’air si mature. Gyuwon lui couvrit la bouche au moment où il s’apprêtait à crier. Mais c’était trop tard : Hwayoung s’était déjà retourné, un regard noir fixé sur eux. Gyuwon esquissa un sourire crispé et bredouilla :
« Allez-y… Eurk ! »
Il voulait simplement lui dire de partir, mais Yunho lui mordit la main, le forçant à le lâcher. Gyuwon, pris de court — il ne s’attendait pas du tout à ça —, recula d’un pas.
Bon, je m’en doutais un peu… Mais gérer la suite, ça va être l’enfer.
Hwayoung fit brusquement demi-tour. Il défit sa cravate et la jeta au sol. Son apparence calme venait de disparaître. Une aura brutale, presque animale, émanait de lui. Gyuwon resta figé un instant, puis se reprit aussitôt : il se précipita vers lui et le poussa vers la sortie en s’accrochant à lui comme s’il voulait l’empêcher d’exploser.
« Un instant, attendez ! »
Hwayoung essaya de le repousser tout en fusillant Yunho du regard.
« Juste une minute, Gyuwon. Laisse-moi lui dire deux mots, à ce petit merdeux. C’est tout, promis. »
Mais Gyuwon garda le silence. La voix de Hwayoung suintait une colère froide et contenue — il était évident que « discuter » n’était pas ce qu’il avait en tête. Gyuwon continua de le pousser, sans dire un mot. Incapable de le repousser franchement, Hwayoung recula en marmonnant :
« Juste dix minutes. Dix petites minutes. »
L’autre homme, témoin de la scène, s’approcha de Yunho et lui donna un coup de pied nonchalant.
« Hé, t’es si accro à Yoon Hwayoung que ça ? Tu crois que t’es le seul ? Si jamais il changeait de bord, la file d’admirateurs irait de Séoul à Busan. ET un mec comme toi… Ne passerait même pas la porte. »
Yunho le fusilla du regard, mais l’autre ne broncha pas. Il s’accroupit à nouveau, cette fois avec un air glacial, bien loin de l’attitude moqueuse qu’il avait un peu plus tôt.
« Et puis, Hwayoung, c’est le petit dernier de la famille Yoon. Tu connais le clan Yoon, non ? »
Yunho secoua la tête. L’homme jeta un regard vers le manager, dont le visage avait blêmi — lui, en revanche, savait exactement de quoi il s’agissait.
« Maaanager… Vous devriez mieux le former, ce gamin. Même si vous le virez, formez-le correctement. Parce que si le grand frère, le petit frère et le père de Hwayoung débarquent ensemble… Vous pensez vraiment en sortir entier ? »
L’homme esquissa un sourire en coin et lança un clin d’œil au manager.
« Cette famille, elle vit pour Hwayoung. Alors jouons-la profil bas, au moins pour un temps. »
Puis il se tourna une dernière fois vers Yunho :
« Toi aussi, sois prudent. Une vie, ça se perd vite. »
Et il partit en direction de l’endroit où Hwayoung et Gyuwon avaient disparu.
À peine eut-il tourné les talons que le manager — ruiné, humilié, et à bout de nerfs — s’approcha lentement de Yunho, un sourire sombre aux lèvres.
L’heure de la vengeance avait sonné.
Il serra les poings. Ses jointures craquèrent. Yunho se retourna… Et hurla malgré lui :
« Aaaaahhhh— ! »
Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly Serenade : Traductrice • Ruyi ⋄ Correctrice • Ruyi
・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・
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