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    Un jeune homme à la beauté fragile était assis devant la vitrine d’un Starbucks, le regard perdu sur son ordinateur portable. Avec son sweat à capuche élimé et ses cheveux en bataille, il aurait pu passer pour un sans-abri — et en vérité, il n’en était pas si loin. Pourtant, son visage angélique et sa silhouette élancée donnaient à la scène des allures de publicité de magazine.

    Que pouvait-il fixer avec une telle intensité ? Deux passantes jetèrent un œil à son écran avant d’éclater de rire. À contre-courant de son allure bohème, le fichier Excel saturé de chiffres jurait de manière presque comique.

    « Traduisez-moi ça en dollars ou en euros, bon sang… » marmonna-t-il en pianotant furieusement.

    Une ombre se projeta soudain devant lui.

    « Qu’est-ce que tu fabriques ? »

    Gyuwon se tenait là, droit dans son costume noir, le regard aussi affûté qu’une lame.

    Hwayoung leva les yeux et sourit, avant de refermer son ordinateur sans hésiter, bien que la migraine lui sciait les tempes.

    « Tu m’as attendu longtemps ? Comment s’est passé l’entretien ? »

    Depuis l’affaire du harceleur, Gyuwon avait perdu son poste de garde du corps. Le secteur de la sécurité privée, qui tenait à ce que leurs employées soient « irréprochables », ne voulait plus de lui. Après des mois de recherche sans succès, il s’était résigné à postuler dans des établissements nocturnes — tout en évitant soigneusement les bars liés à la pègre. Probablement par respect pour Hwayoung.

    « Ça s’est bien passé », répondit-il avec une drôle d’intonation.

    Hwayoung se leva en grognant et attrapa son sac. Gyuwon voulut le porter, mais Hwayoung déclina d’un sourire — et vit immédiatement Gyuwon baisser la tête, les lèvres tremblantes, le corps soudain figé comme s’il attendait une sanction.

    Dans ses yeux brillait une lueur masochiste à peine voilée. Hwayoung éteignit discrètement le vibromasseur glissé sous ses vêtements. Le bourdonnement électrique qui résonnait entre eux depuis leur rencontre s’interrompit aussitôt.

    « Aujourd’hui, c’est moi qui porte le sac, » déclara-t-il en voyant Gyuwon reprendre son souffle. « Tu as déjà assez à gérer. »

    Il se mit en marche.

    « Allons discuter dans un endroit tranquille. Quelque part… avec un peu d’ombre. »

    Derrière lui, Gyuwon avançait en titubant. Comment aurait-il pu en être autrement, avec l’œuf vibrant encore logé en lui ?

    Depuis le début de leur relation DS, Hwayoung insistait pour qu’ils établissent des règles claires. Mais Gyuwon refusait systématiquement d’y participer : « Faites simplement ce qui vous plaît. » Aujourd’hui, Hwayoung était bien décidé à obtenir des réponses — quitte à faire appel à quelques moyens de « persuasion ».

    Qu’est-ce que tu aimes ? Qu’est-ce que tu détestes ? Où sont tes limites ?

    En marchant dans une ruelle déserte, Hwayoung actionnait par moments la télécommande dissimulée dans sa poche. À chaque vibration, Gyuwon s’arrêtait net, s’appuyant contre les murs avec des gémissements étouffés.

    « Tu peux supplier, tu sais. »

    Un petit « miaou » plaintif lui répondit.

    Hwayoung rit.

    « Je t’autorise à parler comme un humain, pour une fois. »

    Gyuwon ferma les yeux, la voix brisée :

    « S’il te plaît… Hwayoung, je t’en supplie… »

    « Me supplier de quoi ? »

    Gyuwon releva la tête. Son menton tremblait au rythme des pulsations internes.

    « Arrête… je t’en supplie, je… je vais… Ah ! »

    Il se mordit la lèvre pour retenir un cri. Hwayoung éteignit l’appareil d’un geste sec, faisant vaciller Gyuwon qui dut se retenir au mur.

    « Tu veux que je te tienne ? »

    Gyuwon secoua la tête et se redressa lentement. Si seulement on pouvait arriver au café… pensa-t-il, le bas-ventre en feu. À ce stade, il aurait presque préféré être fouetté — n’importe quoi pour détourner cette sensation.

    Mais une fois installés dans l’obscurité feutrée du café, il regretta presque la ruelle.

    Hwayoung avait sorti un carnet noir et mis des lunettes à monture fine, prenant un air faussement professoral.

    « Tu as trois secondes pour répondre à chaque question. Sinon… »

    Il tapota la poche où la télécommande reposait encore.

    « On commence doucement : les lavements, ça t’a plu ? »

    L’heure qui suivit fut un véritable supplice. Hwayoung posait ses questions sans la moindre gêne :

    « 450 cc* pendant dix minutes, c’était supportable ? »

    « On peut augmenter petit à petit ? »

    « Et les coups ? La cravache ? Les cannes ? »

    À chaque timide hochement de tête, Hwayoung notait calmement dans son carnet.

    « Et le mot de sécurité. « Miaou », n’est plus recevable. »

    Voyant Gyuwon paralysé par l’embarras, il sourit avec malice :

    « Très bien. Je choisis pour toi : ce sera « Hwayoung-ah ». »

    Gyuwon releva brusquement la tête, horrifié. L’idée de tutoyer son Dom en pleine scène — même pour demander grâce — le laissait muet.

    Parfait, pensa Hwayoung. Il ne l’utilisera qu’en cas d’urgence absolue.

    « Dernière question : les bandages. Ça t’inspire ? »

    Le stylo en suspension, prêt à consigner la moindre hésitation de Gyuwon, il attendit — patient, inébranlable.

    Gyuwon hocha la tête avant de l’incliner à nouveau, le regard fuyant. Hwayoung étouffa un rire en toussotant, puis reprit :

    « Parfait. Et l’anneau ? Ça t’a convenu ? »

    Nouveau hochement de tête.

    « Le piétinement ? Le breath-play* aussi ? Ah, au fait… Pour les étranglements, je maintiens sept secondes pour l’instant. Ça va ? Un léger étourdissement, d’accord, mais il ne faut pas aller jusqu’aux acouphènes. Ça te va ? »

    Gyuwon parvint à articuler, la voix rauque :

    « C’est… tolérable. »

    La réponse de Hwayoung ne se fit pas attendre :

    « Super. On augmentera progressivement, alors. Bien, les bases sont couvertes. »

    Puis un silence s’instaura. Puis son sourire se fit plus sombre :

    « Passons aux nouveautés. »

    Le questionnaire reprit, encore plus cru, chaque question ravivant la honte tapie sous la peau.

    « Tu veux tenter le bondage, on affinera ça en pratique. Et les piercings ? Je verrais bien le gauche… Tiens, ça t’attire, les piercings ? »

    Gyuwon marmonna un vague « Si… si tu veux… ». Hwayoung fronça immédiatement les sourcils.

    « Moi, j’ai horreur des aiguilles. Mais si toi, tu le désires— »

    « Non ! Non, vraiment pas. »

    Gyuwon secoua la tête avec une vivacité inhabituelle. Hwayoung fit tourner lentement son stylo entre les doigts, observant son soumis trop prompt à se modeler à lui. Typique, songea-t-il. Les soumis se taisent souvent, prêts à tout pour contenter leur Dom. Mais ce n’était pas ce que lui, Hwayoung, recherchait. C’était justement pour briser cette mécanique qu’il avait insisté pour ce moment d’échange. La lassitude pointa au fond de son regard.

    Bon… au moins, c’est mignon.

    Il aurait aimé que Gyuwon réalise à quel point lui, Hwayoung, s’efforçait de ne pas le blesser. Mais le grand chat écarlate de honte, recroquevillé face à ce questionnaire humiliant en pleine cafétéria, était bien trop occupé à dompter ses frissons pour deviner les intentions de son Dom.

    Hwayoung s’affaissa contre le canapé, relâchant la tension dans ses lombaires. Leur table, nichée tout au fond du café, était parfaite : protégée par une nappe tombant jusqu’au sol, isolée des regards. Il retira ses chaussures, un sourire en coin.

    Au début, Gyuwon crut à une illusion. Porter ce vibreur en public avait été un supplice aussi insoutenable que grisant. À chaque pulsation, il luttait pour rester digne : les ongles enfoncés dans ses paumes, les dents serrées sur sa lèvre jusqu’au sang, suppliant intérieurement Hwayoung de le délivrer.

    Puis quelque chose effleura sa cuisse.

    Un contact subtil, progressif, qui remonta lentement… jusqu’à presser contre son entrejambe.

    Gyuwon écarquilla les yeux. Hwayoung, affalé dans le canapé, le fixait d’un air parfaitement innocent.


    ・.ʚ Voilà la fin du chapitre ɞ .・

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