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    Poème de Liu Changqing

    Liu Changqing (劉長卿, 709-785) est un poète chinois de la dynastie Tang*, souvent célébré pour son habileté à capter l’essence de la nature et des émotions humaines. À travers ses vers, il nous plonge dans une atmosphère où la beauté simple de la vie est empreinte de mélancolie et de sérénité. Son poème « Jouer du GuQin » (彈琴) illustre parfaitement cette sensibilité.

    Le poème

    Tán qín (彈琴) — Jouer du Guqin

    泠泠七絃上, 靜聽松風寒。
    Líng líng qī xián shàng, Jìng tīng sōng fēng hán.
    Sur les sept cordes résonne un son cristallin, je l’écoute en silence, tel le vent froid dans les pins.
    古調雖自愛, 今人多不彈。
    Gǔ diào suī zì ài, Jīn rén duō bù tán.
    Bien que j’aime ce vieil air d’antan, peu de gens aujourd’hui le jouent encore.

    Liu Changqing (劉長卿, 709-785)


    Ce poème de Liu Changqing évoque le son du guqin (cithare chinoise), un instrument emblématique de la culture lettrée chinoise. À travers des métaphores naturelles, l’auteur dépeint une atmosphère sereine mais empreinte de mélancolie, où le vent froid qui souffle à travers les pins en automne symbolise la solitude et la contemplation profonde. Ce parallèle entre la musique et la nature illustre l’idée d’harmonie, un thème central dans la poésie chinoise classique, et reflète une union intime entre l’art et l’environnement.

    Cependant, au-delà de la beauté musicale, le poème exprime une tristesse subtile : celle de voir disparaître une tradition qu’il chérit. Le contraste entre « l’air ancien » (古調) et le manque d’intérêt des « gens d’aujourd’hui » (今人) traduit un sentiment d’aliénation face à un monde en changement. En résonnant avec l’esprit du poète, le guqin devient un vecteur de méditation, une invitation à écouter non seulement les sons, mais aussi les silences où réside une beauté souvent négligée.

    Ce poème, à la fois court et puissant, nous livre une réflexion intemporelle sur la valeur des traditions et leur survie dans une société en constante évolution.

    • Chapitre

      L’intraitable ⋄ Partie 03

      L’intraitable ⋄ Partie 03 Couverture
      par Ruyi - Ce chapitre vous est présenté par la Dragonfly S. : • Traductrice : Ruyi• Correctrice : Ruyi Ces jeunes Lan n’étaient que des oisillons. Pourtant, même à peine sortis du nid et blêmes d’inquiétude, ils ne dévièrent pas de leur ligne de conduite et apposèrent des talismans sur les murs pour protéger la résidence de la famille Mo. Tandis que la majorité s’affairait à couvrir les murs intérieurs et extérieurs de la salle de réception de ces précieux parchemins, Lan…

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